31 janvier 2016 – Dix-sept. Ils étaient dix-sept fin juillet à s’aligner au départ de la course à l’investiture républicaine. Dix-sept à se sentir pousser des ailes vu l’absence de tout candidat incontestable. Dix-sept à espérer être le champion choisi par leur camp pour en découdre avec l’adversaire démocrate. Dix-sept à aspirer devenir, sous la bannière du Grand Old Party, le prochain président des États-Unis.

Donald Trump en août 2015Dix-sept candidats. Du jamais vu. Dix-sept candidats. Un record absolu. Dix-sept, mais, quand commencent les débats télévisés début août, un seul à attirer la lumière, un seul à occuper l’espace médiatique, un seul, pour ainsi dire, à exister : Donald Trump. Dénué de tout passé politique, le magnat de l’immobilier déboule dans l’arène comme un chien dans un jeu de quilles, ou, plus approprié lorsqu’il s’agit du parti républicain, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Faisant feu de tout bois, il casse les codes, ne s’embarrasse d’aucune convenance, dénigre et insulte ses détracteurs, défend un parler vrai et multiplie les propositions-chocs, démagogiques et décomplexées, afin, dit-il, de rendre à l’Amérique la grandeur qu’elle a perdue et lui permettre à nouveau de « gagner ».

Et ça marche : Trump dicte le rythme, impose ses thèmes, attire les foules et distance nettement tous ses rivaux dans les sondages. Surpris, les pontes du parti relativisent d’abord ce qui, à leurs yeux, ne peut être qu’une aberration de courte durée. Quelques semaines, un mois, un mois et demi grand maximum, et ce soufflé dopé à l’outrance et aux inepties retombera aussi vite qu’il a gonflé.

L’été se termine, l’automne arrive. Le soufflé ne retombe pas. Pire pour l’establishment du parti (et pour Jeb Bush en particulier) : celui que les sondages annoncent alors comme principal challenger de Trump n’est pas non plus un politicien traditionnel, mais un autre complet néophyte, le docteur afro-américain Ben Carson, un neurochirurgien renommé qui, à la différence de Trump, n’est que calme, douceur et exquise urbanité, mais qui, comme Trump, n’a jamais exercé le moindre mandat électif public, tient un discours populiste et défend un programme qui laisse perplexes observateurs et éditorialistes.

Nick Anderson, Cartoonist Group, Novembre 2015

Nick Anderson, Cartoonist Group, Novembre 2015

 

Cette perplexité, la base du parti n’en a cure. Le message qu’elle envoie est clair : elle veut un « outsider », quelqu’un de neuf, hors du système, qui entend sa colère, est prêt à secouer le cocotier et n’a pas peur de dénoncer le « politiquement correct », ce que font, chacun à leur manière, Trump et Carson, de même que le vindicatif sénateur du Texas Ted Cruz, lequel, depuis décembre, supplante le neurochirurgien et se profile comme le principal rival du milliardaire, quoique toujours à bonne distance dans les sondages.  

Après l’ouverture des primaires en Iowa (1er février) suivront le New Hampshire (9 février), la Caroline du Sud (20 février) et le Nevada (23 février). Puis, le premier mars, le Super Tuesday, où treize États voteront en simultané. D’ici là, la question essentielle ne sera pas seulement de savoir si Trump réussira à convertir ses sondages en succès ou si Cruz pourra lui ravir un ou plusieurs des quatre premiers scrutins, mais aussi et peut-être surtout de voir qui, derrière les deux candidats précités, émergera parmi les participants estampillés establishment.

Car, si le nombre de prétendants s’est réduit suite aux retraits progressifs de cinq candidats, ils n’en sont pas moins encore douze à concourir et contribuer à l’éparpillement des intentions de vote, des intentions qui, prises une par une, ne laissent à aucun autre que Trump et Cruz l’espoir de l’emporter, mais qui, agrégées, permettraient de rêver à qui parviendrait à les rassembler.

Émerger derrière Trump et Cruz et s’imposer comme l’unificateur du clan « modéré », tel sera un des enjeux du mois de février. A ce concours, Jeb Bush n’apparaît pas comme le mieux placé, devancé qu’il est par celui qui fut jadis son protégé, le jeune sénateur de Floride Marco Rubio. A la lutte pour la même place se retrouvent aussi deux gouverneurs, John Kasich (Ohio) et Chris Christie (New Jersey), en retrait par rapport à Rubio et Bush, mais bien décidés à tenter leur chance le plus longtemps possible.

Quel qu’il soit, le vainqueur (s’il y en a un) de cette « primaire dans la primaire » aura une carte à jouer, étant entendu que Trump et Cruz présentent le handicap d’être terriblement clivants tant au sein du parti qu’en dehors, Trump pour ses outrances démagogiques, ses remarques sexistes et s’être aliéné l’important électorat hispanophone (cf. ses positions-choc en matière d’immigration clandestine), Cruz pour son côté va-t-en-guerre et ses vues tranchées en ce qui concerne les questions sociales, tels l’avortement et le droit au port d’armes.

« Avec de tels représentants, impossible toutefois de gagner la bataille qui compte vraiment, celle menant à la Maison Blanche ». Tel est l’argument brandi par les représentants classiques du parti dans l’espoir de ramener à la raison ceux que tente l’aventure populiste. Quant à savoir s’ils seront entendus …

Ben Carson, Donald Trump et Ted Cruz sur scène lors du débat de CNN à Las Vegas en décembre 2015 (Getty Images/Ethan Miller)

Ben Carson, Donald Trump et Ted Cruz sur scène lors du débat de CNN à Las Vegas en décembre 2015 (Getty Images/Ethan Miller)

 

 

Les favoris des sondages

 

Donald Trump 2015 - Reuters/Jim YoungDonald Trump : depuis son entrée en lice à la mi-juin, Trump s’est accaparé les médias et les esprits, bousculant par ses positions iconoclastes, populistes et outrancières le déroulement d’une primaire qui échappe à ses rivaux de l’establishment. Son credo ? Les États-Unis ne gagnent plus, le rêve américain a été tué, il faut le ressusciter, ne pas accepter d’être le perdant de la mondialisation, ne pas se laisser marcher sur les pieds ni par la Chine ni par la Russie, et encore moins par les onze millions d’immigrants clandestins qu’il veut expulser après avoir construit un mur à la frontière mexicaine pour en empêcher d’autres de rentrer.

Ses atouts aux yeux de ses partisans ? D’abord se présenter comme un homme neuf, non issu du sérail politique classique qui (d’après lui) échoue et déçoit depuis tant d’années. Ensuite, s’affirmer comme un businessman de haut vol, capable de négocier durement avec qui que ce soit, et dont la fortune personnelle exclut tout soupçon d’influence de la part de riches donateurs, puisque lui, contrairement à ses rivaux, n’a pas besoin de courir après l’argent pour financer sa campagne. Enfin, et surtout, un style « cash » et outrancier, qui ne se gêne pas pour manier invectives et attaques personnelles de bas niveau, ni ne s’encombre d’aucun tabou. Preuve en fut encore donnée après les attentats de Paris et la tuerie de San Bernardino, lorsque le magnat de l’immobilier proposa coup sur coup d’interdire à tout musulman d’immigrer aux États-Unis, de placer sous surveillance les mosquées du pays, de réintroduire les techniques de torture par noyade pour faire parler les terroristes, de s’en prendre à leurs familles, et enfin de réclamer la fermeture d’Internet (ou à tout le moins son contrôle strict) afin de bloquer la propagande djihadiste. Bilan de ces sorties ? Des sondages qui le propulsent à un niveau qu’il n’avait jamais atteint jusque-là jamais.

Chez les caciques du parti, c’est la consternation. Voilà longtemps que le phénomène aurait dû exploser en vol, et il est toujours là. Et gare aux audacieux qui tentent l’attaque frontale, le retour de flammes est souvent brutal. La vérité est que ses rivaux ne savent toujours pas comment l’appréhender. Cela s’est notamment ressenti lors des débats télés de novembre et décembre, lesquels furent relativement tranquilles pour l’épouvantail de la campagne, ses adversaires refusant quasi tous (à un Jeb Bush près) de saisir les perches tendues par les journalistes pour entrer en confrontation avec lui. Mais l’échéance approchant et Trump lui-même se remettant en mode offensif, il faut bien se résoudre à sortir du bois. Ainsi Cruz lors du débat du 14 janvier n’hésita-t-il pas à confirmer des propos tenus quelques jours auparavant sur les « valeurs new-yorkaises » de Trump, sous-entendu des valeurs sociales progressistes, favorables à l’avortement ou au mariage gay, bref incompatibles avec l’idéologie conservatrice de tout républicain bon teint. Sur l’instant, l’attaque était faible et Trump la para sans difficulté. L’argument peut-il porter sur le long terme ? Est-il seulement pertinent pour ses sympathisants ? Et sinon, quoi pour le faire tomber ? Les appels à la raison ? La peur d’une défaite présentée comme inéluctable face à l’adversaire démocrate ? Au Grand Old Party, l’heure est en tout cas à la mobilisation pour stopper l’invraisemblable machine infernale qui menace de le faire imploser.

 

Portrait officiel de Ted Cruz en tant que sénateur (2013)Ted Cruz : techniquement parlant, Cruz n’est pas un « outsider » politique. Difficile en effet de qualifier de « hors système » quelqu’un qui siège au Sénat depuis trois ans en tant qu’élu du Texas. Pourtant, Cruz est bien un cas particulier dans le paysage républicain. Porté par la vague Tea Party, ce jeune (44 ans) avocat aux dents longues et acérées s’est vite fait remarquer par son intransigeance et son refus de tout compromis avec les démocrates, avec pour conséquence notable le blocage budgétaire qui provoqua la fermeture d’une partie de l’administration fédérale en 2013. Cet « exploit » le fâcha avec beaucoup, y compris au sein du Grand Old Party, où ses relations avec l’establishment sont glaciales. De cela, l’homme n’a cure, être populaire n’est pas sa préoccupation première, comme il le revendiqua lors d’un débat en déclarant « ne pas forcément être la personne avec qui vous aurez envie d’aller boire une bière, mais celle dont vous voudrez qu’elle soit chargée de vous ramener chez vous ». Bref, un candidat s’affichant comme responsable, pas là pour la gaudriole (bien qu’il ne soit pas dénué d’un certain humour) mais avant tout pour défendre la Constitution et protéger le pays.

Si ses postures martiales ne lui rapportèrent d’abord qu’un cinquième rang dans les sondages, la donne changea avec les attentats terroristes d’automne, lorsque la dimension « commandeur-en-chef » devint brûlante. Cette inflexion dans la campagne fut capitale pour Cruz car elle lui permit d’inverser la vapeur par rapport à deux candidats aux bases électorales proches des siennes : le prudent et posé Ben Carson, comme lui très implanté dans les milieux religieux (le père de Cruz est pasteur évangélique), et le sénateur Marco Rubio, comme lui d’origine cubaine et susceptible de capter une partie du vote hispanophone. Pour Carson, qui talonnait alors Trump dans les sondages, la chute fut brutale, plus de la moitié de ses intentions de vote l’ayant depuis délaissé qui pour Trump, qui pour Cruz. Pour Rubio, l’histoire fut différente. Situés au même niveau de sondages à la mi-novembre, Cruz et lui ne se ménagèrent guère lors des débats qui suivirent, et si Cruz a creusé l’écart au fil des semaines, le fait est que Rubio ne s’est pas effondré et reste en embuscade. De son côté, Trump s’est contenté d’observer sans intervenir, comme si un pacte de non-agression avait été convenu avec Cruz, les deux candidats se ménageant ostensiblement lors des joutes télévisées de fin d’année, avant que Trump ne rompe le cessez-le-feu en janvier en mettant en doute l’éligibilité de celui qui est devenu son principal rival (un candidat à la présidence doit être né Américain, or Cruz est né au Canada d’un père cubain et d’une mère américaine, une situation suffisamment complexe que pour soulever quelques interrogations).

Cruz peut-il barrer la route à Trump ? La question est posée. Une autre l’est aussi : est-il si différent de lui ? Moins véhément vis-à-vis des musulmans, il n’en est pas moins sur une ligne dure en matière d’immigration, s’affiche profondément belliciste (il a déclaré vouloir écraser Raqqa – le fief principal de l’État islamique en Syrie – « sous un tapis de bombes », atténuant ensuite ses propos lorsqu’un journaliste lui fit remarquer qu’y habitaient aussi des civils innocents), est un défenseur radical du droit au port d’armes et, à la différence de Trump, est depuis toujours farouchement opposé à l’avortement et au mariage gay. Bref, un candidat très conservateur, peu apprécié au sein du GOP, et dont les intentions de vote combinées à celles de Trump soulignent à l’envi la profonde radicalisation de la base du parti.

 

Les tenants de l’establishment

 

Jeb Bush en 2015Jeb Bush : jusqu’en juin 2015, Jeb Bush était le favori à l’investiture républicaine. Pas un favori incontestable ni à la victoire assurée, mais, en dépit d’un profil un peu terne, celui qui présentait le plus d’atouts : le soutien de l’establishment, un bilan solide en tant que gouverneur de Floride (1999-2007) et des levées de fonds colossales pour financer sa campagne. Et puis, Trump a déboulé. Et l’a ringardisé. Le coup fatal fut porté quasi d’emblée, lorsque le tempétueux milliardaire le qualifia de candidat « à basse énergie ». Le mot fit mouche, Bush n’allait plus pouvoir s’en débarrasser. Une deuxième couche fut appliquée en septembre, quand Jeb, défendant le bilan de son frère W. (« il y a une chose que je sais de lui, c’est qu’il nous a gardé en sécurité ») s’entendit aussitôt rétorquer par Trump : « Parce que vous trouvez, vous, que nous sommes en sécurité ? » Jeb Bush était flingué, dépassé par une campagne dont le style et les thèmes étaient à mille lieues de ce qu’il avait escompté. Ses sondages plongèrent et des rumeurs de retrait se mirent à circuler. Mais, après une période de découragement et d’errance stratégique, ce frère et fils d’anciens présidents a relevé la tête. Dans son viseur, deux cibles : Marco Rubio, son ex-protégé en Floride, qu’il vise surtout via des spots publicitaires ; et Donald Trump, que, lors des débats de novembre et décembre, il est quasi le seul à oser attaquer, le seul à tenter de démontrer l’inanité de ses propositions, le seul à tenter d’étaler la médiocrité de ses solutions. Dédaigneux, le milliardaire traite avec morgue et condescendance chacune de ses attaques. Bush passe outre, il insiste et continue le combat, inspirant à la fois respect et pitié. Ce qui, en politique, est rarement bon signe.

 

Photo officiel de Marco Rubio en tant que sénateur (2011)Marco Rubio : et si le sénateur de Floride était la surprise de ces élections ? Moins en vue que les sulfureux Trump et Cruz, mais devançant les candidats modérés, il occupe pour l’heure une position stratégique qui lui permet d’avoir un pied tant dans le camp des outsiders que dans celui de l’establishment. Élu au Sénat fin 2010 avec le soutien déterminant du Tea Party contre un sénateur sortant lui aussi issu du parti républicain, Rubio, à la différence d’un Ted Cruz élu deux ans plus tard, s’est manifesté par l’élaboration de projets de lois rédigés en collaboration avec les démocrates, dont un visant à faciliter la régularisation des immigrés clandestins.

Plus consensuel qu’un Cruz, plus opportuniste aussi, bref plus apte à composer (sans aller jusqu’à transiger sur des fondamentaux tels l’opposition au droit à l’avortement, le port d’armes …), Rubio se positionne au centre-droit de l’échiquier républicain et espère être celui qui réalisera la synthèse des tendances contradictoires qui agitent la primaire. Sa fenêtre de tir est étroite mais favorisée par des atouts tels l’écart creusé avec Bush dans les sondages, la répulsion que Trump et Cruz inspirent chez les modérés, et des origines hispanophones (cubaines, comme Cruz) qui pourraient s’avérer prépondérantes face aux démocrates. Sa jeunesse (44 ans) ? Elle est à double tranchant. Côté pile, un physique avenant et un statut autoproclamé d’espoir pour les nouvelles générations. Côté face, des doutes sur son expérience et un air juvénile qui donne parfois l’impression de voir un étudiant entouré de professeurs, surtout lorsque ses rivaux commencent leurs réponses à ses propos par des mots tels « Ce que Mario ne comprend pas … » ou « Mario a tort car … ». En comparaison, un tel sentiment n’est jamais ressenti pour Cruz, pourtant du même âge. Mais peu importe aux yeux des partisans de Rubio, pour eux, sa voie est tracée, il sera « l’Obama républicain », une comparaison qui ne lui plaît sans doute qu’à moitié vu sa détestation envers l’œuvre d’un président qu’il accuse d’avoir voulu « changer l’Amérique ».

 

John Kasich et Chris Christie : donnés encore plus loin que Bush dans les sondages, les candidats-gouverneurs Kasich (Ohio) et Christie (New Jersey) n’en continuent pas moins la course. Durant la campagne, ils ont surtout cherché à combler leur déficit de notoriété en mettant en avant le bilan de leur action dans leurs États respectifs, insistant parfois lourdement dessus (Christie en particulier), au point de donner l’impression de décrire des contrées paradisiaques ignorées de tous. « Au moins avons-nous, nous, un bilan à évoquer » ont-ils beau jeu de rétorquer, notamment vis-à-vis des sénateurs Rubio et Cruz (« le sénateur parle, le gouverneur est responsable » lança Christie). Responsabilité, compétence et expérience, telles sont les qualités que ces deux hommes cherchent à mettre en exergue.

De tous les candidats républicains, Kasich est le plus modéré, si modéré qu’il pourrait être confondu avec un démocrate. Ses chances d’investiture sont infimes et il jouera son va-tout dans le New Hampshire où il espère ravir la deuxième place. 

Du côté de Christie (cité parmi les favoris avant d’être touché par le scandale du Bridgegate), qui, avant d’être gouverneur, fut procureur du New Jersey, le ton est sévère tel celui d’un maître d’école, son numéro favori lors des débats consistant d’ailleurs à intervenir au milieu d’une altercation entre candidats pour siffler la fin de la récré et montrer combien lui est adulte et concentré sur les sujets importants. Ces sorties ne modifiant que peu ses sondages, il muscla son discours en matière sécuritaire et politique étrangère, offrant à Rand Paul l’occasion d’ironiser : « Au moins les électeurs voulant une Troisième Guerre mondiale savent-ils pour qui voter ».   

 

Les autres

 

Comme Trump, Ben Carson (un neurochirurgien réputé) et Carly Fiorina (ex-PDG de la société HP) étaient novices en politique ou presque (Fiorina concourut au poste de sénateur de Californie en 2010) et se sont positionnés comme « outsiders ». Ben Carson fut celui qui surprit le plus les observateurs, incrédules de le voir culminer à 25% d’intentions de vote à la mi-novembre. Mais le roue tourna et, bien qu’il pointe encore entre Rubio et Bush dans les sondages, ses chances sont dérisoires. La trajectoire de Carly Fiorina fut similaire quoi que moindre en intensité et en durée : une percée spectaculaire à plus de 10% à la fin de l’été quand elle parut capable de bousculer Trump et s’autoproclama « pire cauchemar d’Hillary Clinton », suivie d’un brusque ressac et d’un retour à l’anonymat. Quant au sénateur du Kentucky Rand Paul (qui représente le courant libertarien du parti), s’il a donné du relief aux débats de politique étrangère en défendant avec ardeur une position isolationniste peu courante, son originalité n’a pas payé, ses sondages restant peu élevés.

Anciens vainqueurs en Iowa, les conservateurs chrétiens Mick Huckabee (en 2008) et Rick Santorum (en 2012) n’ont cette fois pesé d’aucun poids dans la campagne. Idem pour l’ex-gouverneur de Virginie Jim Gilmore, que les sondages donnent aux alentours de … 0.0%. Il est pourtant toujours en lice, au contraire de George Pataki (ex-gouverneur de New York), Lindsey Graham (sénateur de Caroline du Sud), Bobby Jindal (gouverneur de Louisiane), Rick Perry (ex-gouverneur du Texas) et du gouverneur du Wisconsin Scott Walker, un temps pointé comme prétendant crédible avant d’être annihilé par la tornade Trump.

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