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2012 – Barack Obama

Le président démocrate sortant Barack Obama est réélu avec une large majorité de grands électeurs (332 vs. 206 pour son rival républicain Mitt Romney), bien que le vote populaire donne un résultat plus serré (51% vs. 47%, Obama perdant 3,5 millions de voix par rapport à 2008, mais l’emportant dans tous les Swing States).

Investiture démocrate : pas de concurrence pour Obama qui est le candidat naturel de son parti.

Investiture républicaine : Mitt Romney est d’abord donné favori mais, à l’automne 2011, d’autres prétendants prennent nettement le dessus dans les sondages (Herman Cain et surtout Newt Gingrich). Si les trois premiers scrutins donnent trois vainqueurs différents (Ron Paul en Iowa, Mitt Romney au New Hampshire et Newt Gingrich en Caroline du Sud), Romney monte ensuite en puissance et, bien que encore contesté par Rick Santorum, il s’assure fin avril l’investiture du parti.

Contexte : le premier mandat de Barack Obama a été marqué par le sauvetage de l’industrie automobile et des grandes banques suite à la crise de 2008, ainsi que par le lancement de programmes sociaux emblématiques tel l’Obamacare et le retrait des troupes américaines d’Irak. Le président sortant compte ainsi sur son bilan pour être réélu, ainsi que sur sa popularité. La controverse liée aux attentats de Benghazi trouble sa campagne mais ne la fait pas dérailler.

Côté adverse, les quatre années écoulées ont été marquées par la radicalisation d’une partie grandissante de la base du parti et la montée du mouvement Tea Party, lequel a largement contribué à la reprise du Congrès par les républicains en 2010.

 

2008 – Barack Obama

Après les deux mandats controversés de George W. Bush, le vainqueur-surprise de la primaire démocrate Barack Obama ramène son parti à la Maison Blanche en remportant une victoire nette face à son adversaire républicain John McCain (365 grands électeurs à 173, et 52,9% des suffrages contre 45,7%).

Investiture démocrate : favorite, Hillary Clinton s’incline face au challenger Obama. Leur bataille a été longue, âpre, et serrée, si serrée qu’il a un moment été cru que les super-délégués allaient décider du choix du candidat. Il n’en fut finalement rien, Obama remportant suffisamment de délégués pour s’imposer. A noter également parmi les prétendants : Joe Biden, qu’Obama sélectionnera comme colistier.

Investiture républicaine : George W. Bush ne pouvant prétendre à un troisième mandat et son vice-président Dick Cheney décidant de ne pas se présenter, la course à l’investiture s’annonce ouverte. L’ex-maire de New York Rudolph Giuliani est donné légèrement favori, avec le sénateur de l’Arizona John McCain en deuxième position. C’est toutefois un troisième homme qui remporte le caucus de l’Iowa, Mike Huckabee. Giuliani est rapidement mis hors course, puis John McCain se détache et prend le dessus sur Huckabee et Romney, ses derniers adversaires.

Contexte : l’élection se déroule alors que prend fin le second mandat de George W. Bush, dont le bilan est l’objet de vives critiques, notamment en raison du désastre de la guerre en Irak. Elle se déroule aussi et surtout alors que vient d’éclater la bulle des sub-primes et de démarrer une terrible crise économique et financière qui va frapper durement le monde.

Peu connu au début des primaires, Barack Obama suscite rapidement l’adhésion des foules (en particulier chez les jeunes et les minorités). Son message d’espérance (symbolisé par le slogan « Yes we can ») touche le public et est renforcé par la symbolique de voir un afro-américain (son père était Kényan, sa mère une Américaine d’origine irlandaise) pour la première fois accéder à la Maison Blanche. Face à cet engouement (en particulier du côté de la communauté noire, qui se mobilise comme jamais), John McCain, en outre pénalisé par le mauvais bilan de W. Bush, ne peut rivaliser.

 

2004 – George W. Bush

En dépit de vives critiques, George W. Bush est reconduit pour un second mandat. La lutte face à John Kerry s’annonçait serrée (une partie des sondages prédisaient un succès du démocrate), mais le candidat républicain remporte finalement une victoire certes courte (286 grands électeurs contre 251, et 50,7% des suffrages vs. 48,3%) mais indiscutable (surtout par rapport à l’élection de 2000).

Investiture démocrate : l’ex-gouverneur du Vermont Howard Dean est donné favori mais est d’emblée distancé par John Kerry (sénateur du Massachusetts) et John Edwards (sénateur de Caroline du Nord). Les votes suivant confirment la donne et Kerry prend son envol, au point que son investiture devient rapidement évidente.

Investiture républicaine : George W. Bush et son vice-président Dick Cheney sont investis sans discussions par le parti républicain.

Contexte : la première mandature de George W. Bush est principalement marquée par les attentats du 11 septembre 2001 et les interventions militaires en Afghanistan et en Irak. La « guerre contre le terrorisme » est un thème majeur de la campagne, et le sentiment est que, malgré un bilan contesté, la majorité des électeurs n’a pas voulu changer de « Commander-in-chief » en plein milieu de la bataille.

 

2000 – George W. Bush

L’élection du successeur de Bill Clinton est marquée par l’incroyable imbroglio du décompte des voix en Floride, État décisif cette année-là pour savoir qui de Al Gore (démocrate) ou de George W. Bush (républicain, fils de l’ex-président George Bush) remporte une présidentielle à suspense.

Un premier décompte donne Bush vainqueur en Floride, mais l’écart est si minime que l’incertitude règne et des demandes de recompte sont effectuées. Au terme d’une procédure confuse et controversée (notamment en raison du rôle tenu par le gouverneur de Floride Jeb Bush, le propre frère du candidat républicain, qui aurait favorisé les décomptes en sa faveur), la Floride est confirmée à George W. Bush, ce qui lui permet de passer devant Al Gore en termes de grands électeurs (271 vs. 266) et de remporter une présidentielle où son rival est arrivé en tête du vote populaire (48,4% des voix en faveur du démocrate contre 47,9% à son adversaire).

Parmi les explications avancées pour expliquer la défaite d’Al Gore figure le candidat écologiste Ralph Nader (2,3% au niveau national), accusé d’avoir privé le démocrate de précieuses voix en Floride, bien que diverses analyses post-scrutins relativisent l’impact qu’une absence de ce candidat aurait pu avoir su le résultat final.

Investiture démocrate : vice-président de Bill Clinton depuis huit ans, Al Gore apparaît comme son successeur naturel et est facilement investi.

Investiture républicaine : George W. Bush est le grand favori. Le sénateur de l’Arizona John McCain lui résiste un peu (il remporte notamment le New Hampshire et l’Arizona), mais la victoire de Bush est rapide à se dessiner.

Contexte : le deuxième mandat de Bill Clinton est marqué par une bonne conjoncture économique, mais aussi et surtout par les scandales qui l’accablent et mènent à la procédure en destitution qui le vise suite à l’affaire Lewinsky. Conséquence de ces turpitudes : le retour des questions morales sur le devant de la scène, Bush se présentant comme le candidat qui ramènera l’honneur et la dignité à la Maison Blanche, Al Gore évitant quant à lui soigneusement de s’afficher avec le président sortant au cours de la campagne.

Parmi les autres thèmes importants figurèrent la réforme de la sécurité sociale, l’équilibre budgétaire et les baisses d’impôts voulues par George W. Bush (au programme très conservateur), ainsi que la capacité intellectuelle de ce dernier à présider, ses gaffes et son manque de culture étant notoires au point de lui donner la réputation d’être une marionnette aux mains de ses conseillers.

 

1996 – Bill Clinton

Porté par un contexte économique favorable ainsi qu’une popularité personnelle élevée, et en outre aidé (comme en 1992, quoique dans une moindre mesure) par la candidature de Ross Perot, le démocrate Bill Clinton est facilement réélu face au républicain Bob Dole (379 grands électeurs à 159, et 49,2% des suffrages nationaux vs. 40,7% à son adversaire, Ross Perot récoltant quant à lui 8,4% des votes et aucun grand électeur).

Investiture démocrate : aucun problème pour le président sortant, facilement investi par son parti.

Investiture républicaine : le raz-de-marée du parti au Congrès fin 1994 (les républicains retrouvent la majorité tant au Sénat qu’à la Chambre des représentants pour la première fois depuis quarante ans) aiguise les ambitions. C’est finalement le chef du parti au Sénat, Bob Dole, qui est choisi pour concourir à la présidentielle. Les premiers scrutins l’ont toutefois vu être mis en difficulté par Pat Buchanan (un éditorialiste paléoconservateur) et Steve Forbes (un éditeur de presse), lesquels remporteront cinq des huit premiers États mis en jeu, Dole émergeant ensuite pour gagner toutes les primaires suivantes.

Contexte : le début de mandature est délicat pour Bill Clinton, qui doit composer avec un climat économique difficile et un Congrès dont les deux chambres basculent chez les républicains fin 1994. Sa gestion de la cohabitation (laquelle est entre autres marquée par un épisode de shutdown fédéral), la reprise économique, sa popularité et sa jeunesse (50 ans, alors que son rival en a 74 et joue un peu trop sur la fibre passéiste) lui permettent de renverser la situation. La présence de Ross Perot qui mord à nouveau sur l’électorat républicain est un autre atout, bien que celui-ci bénéficie d’une visibilité nettement moindre qu’en 1992, un changement de règle électoral le privant de participations aux débats télévisés où il s’était montré à son avantage quatre ans auparavant.

 

1992 – Bill Clinton

Malgré le succès de la guerre du Golfe et l’effondrement des régimes communistes, le président républicain George Bush paye comptant le ralentissement économique qui frappe le pays au début des années 1990. Il est aussi pénalisé par le candidat conservateur indépendant Ross Perot qui lui siphonne une partie de son électorat. Tout profit pour le démocrate Bill Clinton, lequel remporte 370 grands électeurs contre 168 à Bush, de même que le vote populaire (43% vs. 37,5% à Bush et 18,9% à Perot).

Investiture démocrate : la popularité de George Bush après la guerre du Golfe incite plusieurs démocrates à passer leur tour, et c’est une brochette de candidats peu connus qui se présentent sur la ligne de départ. Alors que l’Iowa est remporté par le sénateur local Tom Harkin, Bill Clinton (gouverneur de l’Arkansas et positionné centre-droit) est accusé d’avoir trompé son épouse Hillary pendant douze ans. Le couple s’affiche alors devant les caméras pour témoigner de sa solidité et Clinton, à qui peu de chances de gagner étaient encore données, connaît une résurrection qui lui permet d’enchaîner les victoires. Et si l’ex-gouverneur de Californie Jerry Brown continue de lui contester l’investiture, sa défaite dans son propre fief scelle pour de bon le succès de Clinton.

Investiture républicaine : George Bush est contesté en interne pour avoir renié sa promesse de ne pas augmenter les impôts. L’éditorialiste Pat Buchanan en fait son cheval de bataille et défie le président à la primaire, et si, à aucun moment il n’est en mesure de le battre, ses résultats témoignent du manque d’unanimité envers le président sortant au sein même de son propre parti. Le signe de défiance le plus fort vient toutefois de l’extérieur, avec la candidature en tant qu’indépendant du millionnaire conservateur Ross Perot, dont la cote flambe cinq mois avant la présidentielle, avant de retomber suite à ses atermoiements quant au maintien ou pas de sa candidature.

Contexte : deux thèmes principaux à pointer donc : la crise économique (« It’s the economy, stupid ») qui frappe le pays et efface les gains de popularité acquis par George Bush grâce aux affaires étrangères (guerre du Golfe, chute du communisme) ; et les critiques virulentes à l’égard du président, venues de son propre camp, pour avoir renié sa promesse de 1988 de ne pas augmenter les impôts (« Read my lips … no new taxes »).

 

1988 – George Bush

Vice-président du républicain Ronald Reagan (qui ne peut briguer un troisième mandat), George Bush défait largement le démocrate Michael Dukakis (426 grands électeurs vs. 111, et 53,4% vs. 45,6% pour ce qui est du vote populaire).

Investiture démocrate : la sévère défaite de 1984 pousse les démocrates à recentrer leur positionnement politique et s’éloigner des vues économiques progressistes qui prévalaient précédemment. Concernant la bataille pour l’investiture, celle-ci est longue et indécise. Initialement favori, l’ancien sénateur du Colorado Gary Hart est disqualifié par un scandale extra-conjugal dès avant l’entame des primaires. Monte alors en puissance Dick Gephardt (représentant du Missouri) qui grimpe dans les sondages et remporte l’Iowa. Son envolée ne dure toutefois pas : le gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis prend les devants et, après un duel avec le pasteur afro-américain Jesse Jackson, il finit par émerger. A noter parmi les candidats la présence d’Al Gore et de Joe Biden, qui feront ultérieurement reparler d’eux.

Investiture républicaine : considéré comme le candidat naturel du parti, George Bush est toutefois battu en Iowa par le sénateur du Kansas Bob Dole. Le favori et son équipe sortent alors l’artillerie lourde et mènent  une campagne intensive de publicités négatives pour discréditer Bob Dole. Au bout du compte, Bush est facilement investi.

Contexte : surfant sur la popularité de Reagan dont il apparaît comme le continuateur, le vice-président Bush profite également de la croissance économique des années 1980 et de l’évolution favorable pour les États-Unis de la guerre froide. Il s’assure également le soutien des plus conservateurs en promettant de ne pas augmenter les impôts, une promesse qu’il ne tiendra pas et lui coûtera cher quatre ans plus tard. Quant au scandale Iran-Contra, il n’a pas pesé. Du côté de Dukakis, la campagne est laborieuse et marquée par diverses gaffes, ainsi que par sa mise sur la sellette pour son opposition à la peine de mort.

 

1984 – Ronald Reagan

Le président républicain sortant Ronald Reagan écrase son adversaire démocrate Walter Mondale : 525 grands électeurs à 13 (le plus grand nombre jamais remporté dans une présidentielle), 59% vs. 40,6% au vote populaire, et 49 États remportés sur 50 (seul le Minnesota lui échappe, ainsi que le District de Columbia).

Investiture démocrate : le match met principalement aux prises trois adversaires : Walter Mondale (le candidat de l’establishment, ex-vice-président de Jimmy Carter, à gauche sur l’échiquier), Gary Hart (sénateur du Colorado, centriste) et le révérend Jesse Jackson, lequel devient le premier afro-américain à remporter le scrutin d’une primaire (Caroline du Sud, Virginie …). Des propos de Jackson hostiles aux Juifs le pénalisent toutefois, et c’est un duel Mondale-Hart qui émerge. Mondale (qui a pris le dessus lors d’un débat en moquant les « idées nouvelles » que son adversaire vante mais ne précise pas) creuse l’écart et remporte la course, non sans avoir toutefois dû recourir à une poignée de super-délégués pour être certain d’avoir la majorité absolue de délégués requise à la convention.

Investiture républicaine : aucun problème pour Ronald Reagan, dont l’investiture n’est quasi pas disputée.

Contexte : la forte croissance économique qui a suivi la révolution conservatrice instaurée par Ronald Reagan galvanise sa popularité, et son âge (73 ans, pour 56 à Mondale) ne change rien à l’affaire.

 

1980 – Ronald Reagan

Plombé par un bilan contesté, une impopularité élevée et des doutes sur ses compétences, le président démocrate sortant Jimmy Carter est nettement battu par l’ex-gouverneur de Californie Ronald Reagan, lequel n’est même pas gêné par la candidature du républicain dissident John Anderson (489 grands électeurs pour Reagan à 49 pour Carter, et 50,7% vs. 41% pour ce qui est du vote populaire, Anderson récoltant quant à lui 6,6% des voix).

Investiture démocrate : preuve de la faiblesse dans lequel se trouve Carter, son investiture est vigoureusement contestée par le sénateur du Massachusetts Edward Ted Kennedy (frère de). Si la crise des otages en Iran offre d’abord à Carter un regain de popularité, l’enlisement de la situation change la donne et permet à Kennedy de remporter plusieurs succès. L’avantage reste au sortant, mais, à la convention de New York, Kennedy refuse de reconnaître sa défaite et tente de convaincre des délégués de changer leur vote. En vain : Carter est investi.

Investiture républicaine : Reagan confirme le statut de favori que sa popularité lui octroie, même s’il doit un tantinet batailler avec George Bush, qu’il prend ensuite comme colistier. N’ayant récolté qu’une dizaine de pourcents à la primaire, le représentant de l’Illinois John Anderson décide quant à lui de concourir à la présidentielle en tant qu’indépendant.

Contexte : la mauvaise passe économique qui frappe le pays (stagflation : chômage et inflation élevés) est un thème majeur de la campagne. Reagan critique l’action du gouvernement, veut mettre l’administration fédérale au régime strict, équilibrer les budgets et stimuler l’économie par une politique d’offre. De son côté, Carter réagit en dépeignant Reagan comme un dangereux extrémiste, mais échoue à présenter un plan de relance convaincant. Quant à l’affaire des otages en Iran, elle s’éternise et affaiblit davantage encore le président sortant. Le débat télévisé peu avant l’élection lui est également néfaste, le récit qu’il donne de sa fille Amy (12 ans) lui déclarant que les armes nucléaires sont le plus grand danger qui menace les États-Unis lui attirant les railleries de la presse, tandis que Reagan marque des points en demandant aux Américains s’ils estiment que leur situation est meilleure qu’il y a quatre ans.

 

1976 – Jimmy Carter

Le président républicain sortant Gerald Ford, arrivé à la Maison Blanche par un concours de circonstances exceptionnel (démission en 1973 du vice-président Spiro Agnew, rattrapé par une histoire de corruption du temps de son gouvernorat au Maryland, puis démission en 1974 du président Richard Nixon impliqué par le scandale du Watergate) s’incline de peu face au démocrate Jimmy Carter (297 grands électeurs à 240, et 50,1% vs. 48% pour ce qui est du vote populaire).

Investiture démocrate : la réforme du processus de sélection d’un candidat entamée après le fiasco démocrate de 1968 entre pour la première fois pleinement en vigueur, avec désormais une majorité d’États désignant le candidat de leur choix sur base de primaires ou de caucus, et non via une convention locale.

L’absence de toute figure incontournable à l’investiture aiguise les ambitions et pas moins de 16 candidats se présentent sur la ligne de départ, dont une fois encore le ségrégationniste George Wallace, ainsi que certains parfaits inconnus. C’est le cas de Jimmy Carter, un ancien sénateur et gouverneur de Géorgie qui crée la surprise en venant à bout de tous ses rivaux au terme d’une course de longue haleine. Son statut d’outsider par rapport à ses rivaux establishment, son positionnement centriste tendance conservateur modéré et ses forts accents religieux, le portent dans la campagne. Ainsi, malgré la constitution tardive d’un mouvement ABC (Anybody but Carter, « Tout sauf Carter ») emmené par le sénateur de l’Idaho Frank Church et le gouverneur de Californie Jerry Brown, il remporte l’investiture.

Investiture républicaine : les républicains ont aligné leur processus avec celui des démocrates et, pour la première fois, eux aussi voient une majorité d’États désigner le candidat de leur choix sur base de primaires ou de caucus, et non via une convention locale.

Ces primaires sont le théâtre d’une bataille âpre entre le président sortant (non-élu) Gerald Ford et l’ex-gouverneur de Californie Ronald Reagan. Ford prend un bon départ mais Reagan se met à enchaîner les victoires, de sorte que le verdict n’est toujours pas tombé lorsque s’ouvre la convention de Kansas City. Une maladresse de Reagan dans le choix de son colistier (un sénateur progressiste) provoque la défection de délégués conservateurs qui rallient Ford, lequel est finalement investi au premier tour de la convention.

Contexte : la situation est morose : l’économie en berne suite au choc pétrolier de 1974, le scandale du Watergate n’a pas encore été digéré et alimente la défiance envers le monde politique, et, si la guerre du Vietnam est enfin terminée, son dénouement a aussi entériné le fiasco de l’intervention américaine. C’est surtout sur le deuxième de ces trois points que Carter axe sa campagne, se présentant comme un outsider étranger aux mœurs douteuses de Washington, Ford étant quant à lui pénalisé pour avoir pardonné à Nixon ses agissements. Le républicain négocie cependant bien les débats télévisés (les premiers depuis 1960) et, malgré quelques déclarations maladroites en politique étrangère, rattrape son retard dans les sondages. Trop peu, trop tard : il est battu par Carter qui ramène les démocrates à la Maison Blanche.

 

1972 – Richard Nixon

Le républicain Richard Nixon est largement réélu face au démocrate George McGovern (520 grands électeurs à 17 et 60,1% à 37,7% pour le vote populaire). A noter que le candidat libertarien John Hospers a bénéficié du vote d’un grand électeur grâce à un républicain « infidèle », qui ne respecta pas son mandat de voter pour Nixon.

Investiture démocrate : le sénateur du Massachusetts Edward Ted Kennedy (frère de) ayant renoncé à se présenter, le favori devient le sénateur du Maine Edmund Muskie. Celui-ci est toutefois victime de l’affaire dite « Canuck Letter », une missive publiée par un journal du New Hampshire dans laquelle il est accusé de propos injurieux envers les Américains d’origine franco-canadienne. La réaction de Muskie est désastreuse et ses sondages s’effondrent.

Si Hubert Humphrey (ex-vice-président de Lyndon Johnson et candidat malheureux face à Nixon en 1968) et Henry Jackson (sénateur de Washington) reçoivent alors les faveurs de l’establishment démocrate, ce sont toutefois deux candidats portés par la base qui prennent le dessus : le sénateur du Dakota du Sud George McGovern et le gouverneur ségrégationniste de l’Alabama George Wallace. Revenu au bercail après sa campagne dissidente de 1968, ce dernier est toutefois victime d’une tentative d’assassinat qui le laisse paralysé. Il n’en continue pas moins sa campagne et, porté par une vague de sympathie, remporte encore plusieurs scrutins des primaires. McGovern finit néanmoins par s’imposer et, en dépit d’une ultime tentative de ses opposants pour le contrer à la convention démocrate, il est investi candidat d’un parti fracturé, dont plusieurs membres n’hésitent pas à soutenir Nixon.

A noter que la convention démocrate est également marquée par le psychodrame autour du choix du colistier de McGovern, le sénateur Thomas Eagleton, qui avait été initialement sélectionné, devant renoncer après la révélation d’un traitement psychiatrique aux électrochocs suite à une dépression nerveuse. A noter aussi que pour la première fois concourut à une primaire une personne issue de la communauté afro-américaine, Shirley Chisholm, élue à la Chambre des représentants en 1968.

Investiture républicaine : l’histoire fut beaucoup plus simple côté républicain, la popularité de Nixon le mettant à l’abri de toute concurrence sérieuse.

Contexte : Nixon met au crédit de son premier mandat la détente des relations avec la Chine et affirme qu’une résolution à la guerre du Vietnam est possible. Résolument pacifiste, McGovern veut lui aussi la paix mais de manière immédiate. Il est toutefois dépeint comme un dangereux gauchiste et reçoit peu de soutien de la part son parti.

A noter que la campagne est marquée par le cambriolage du siège de campagne du parti démocrate installé dans l’hôtel Watergate à Washington …

 

1968 – Richard Nixon

Huit ans après son échec face à Kennedy, le républicain Richard Nixon remporte la présidentielle par 301 grands électeurs à 191 pour son rival Hubert Humphrey (le vice-président sortant) et 46 au dissident démocrate George Wallace, lequel a été mis au ban du parti pour ses vues ségrégationnistes et a fondé son propre mouvement, le American Independent Party. Si la victoire de Nixon est nette en termes de grands électeurs, le vote populaire montre un écart beaucoup plus serré : 43,4% vs. 42,7% à Humphrey et 13,5% à Wallace, l’élection se jouant finalement pour quelques points de différence dans une poignée d’États.

Investiture démocrate : c’est peu dire qu’elle a été agitée. Favori, le président sortant Lyndon Johnson ne gagne que de justesse le scrutin d’ouverture des primaires au New Hampshire face au sénateur Eugene McCarthy. Le sénateur Robert Kennedy (frère de) entre alors dans la danse et, quelques semaines plus tard, Johnson se retire. La bataille s’articule dès lors entre McCarthy et Kennedy, mais aussi le vice-président Hubert Humphrey.

Kennedy prend l’avantage mais, au soir de sa victoire en Californie, il est assassiné. La confusion règne et, deux semaines avant la convention de Chicago, c’est au tour du sénateur George McGovern de se déclarer. Son entrée en lice affaiblit McCarthy, et Hubert Humphrey est choisi au premier tour du scrutin de ladite convention, laquelle est marquée par des manifestations anti-guerre du Vietnam qui dégénèrent en violentes émeutes. A l’arrivée, le bilan de l’investiture démocrate est catastrophique : Humphrey n’a participé à aucune des quatorze primaires organisées cette année-là, et a bâti son succès en exploitant au maximum les aspects les moins démocratiques du processus de sélection. Résultat : c’est un candidat pro-guerre qui représentera le parti, alors que la tendance des électeurs démocrates était bien plus orientée vers une solution pacifiste. De ce fiasco naîtra une réforme du système d’investiture qui entrera véritablement en vigueur à partir de 1976 et aboutira à généraliser les primaires dans une majorité d’États.

Investiture républicaine : bien organisé, Nixon est le favori à l’investiture. Plusieurs adversaires se succèdent face à lui, dont le gouverneur du Michigan George Romney, lequel est opposé à la guerre du Vietnam mais dont les maladresses plombent la campagne. Suivront le gouverneur de New York Nelson Rockefeller et le gouverneur de Californie Ronald Reagan, mais, malgré de bons résultats, leur refus de conjuguer leurs forces permet à Nixon de s’imposer.

Contexte : l’atmosphère est électrique et les incidents sont nombreux. Les mouvements contestataires donnent de la voix pour que soient respectés les droits civiques et mis un terme à la guerre du Vietnam. Des émeutes éclatent après l’assassinat de Martin Luther King, puis c’est au tour de Robert Bobby Kennedy d’être abattu. Les troubles se multiplient, la criminalité s’accroît, et Nixon mène campagne sur le thème « Law & Order », c.-à-d. un retour à l’ordre et à la loi. Il cherche également à attirer à lui les conservateurs du Deep South, traditionnellement démocrates mais heurtés par l’extension des droits civiques accordée par Johnson à la minorité noire (cette stratégie ne fonctionnera qu’à moitié cette fois-ci du fait de la candidature de Wallace, lequel sait ne pas pouvoir gagner, mais espère empêcher tout candidat d’obtenir une majorité de grands électeurs, et ainsi pouvoir négocier son ralliement avec le démocrate afin de dénouer la situation).

Donné nettement derrière Nixon, Humphrey mobilise le ban et l’arrière-ban des réseaux démocrates pour ramener à lui les partisans du parti tentés de le délaisser pour Wallace. La tactique fonctionne, Humphrey parvient à réduire fortement l’écart dans les sondages. Les derniers jours de la campagne sont intenses, avec la tentative de Johnson de conclure un traité de paix pour le Vietnam le week-end précédant le vote. Mais Nixon a vent de l’affaire et parvient à la faire capoter en laissant entendre au président du Sud-Vietnam Nguyen Van Thieu qu’il obtiendrait de meilleures conditions avec lui. L’élection se joue finalement dans un mouchoir de poche, Nixon gagnant pour quelques points les États qui lui permettent de creuser une différence nette avec Humphrey quant au nombre de grands électeurs.

A noter que, à ce jour (2016), Wallace est le dernier candidat non-investi par les partis républicain et démocrate à avoir remporté des États (il en gagne cinq, tous dans le Deep South, dont l’Alabama, dont il est gouverneur).

 

1964 – Lyndon Johnson

Le président démocrate sortant Lyndon Johnson (qui a accédé à la Maison Blanche suit à l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy en 1963) remporte une victoire éclatante contre le républicain ultra-conservateur Barry Goldwater : 486 grands électeurs à 52, et 61,1% des suffrages au vote populaire contre 38,5%, ce qui reste aujourd’hui encore (2016) le plus grand écart de points (22,6%) jamais enregistré dans une élection présidentielle.

Investiture démocrate : Johnson est quasiment assuré de l’investiture, même si le gouverneur ségrégationniste de l’Alabama George Wallace obtient de bons résultats face à certains des « favorite sons » du président. Pas suffisamment cependant pour remettre en question la nomination de Johnson, lequel doit surtout manœuvrer pour que Robert Bobby Kennedy ne s’impose pas comme colistier (lequel sera finalement le sénateur du Minnesota Hubert Humphrey).

Investiture républicaine : les divisions sont profondes entre les modérés du GOP et les tenants d’une ligne conservatrice dure. Le choix de Nixon de ne pas concourir après sa défaite de 1960 débouche sur une lutte entre le sénateur de l’Arizona Barry Goldwater (représentant de la ligne conservatrice) et le gouverneur de New York Nelson Rockefeller (représentant des modérés). Initialement favori, ce dernier voit ses sondages s’effondrer après son remariage avec une femme de 37 ans (de 18 ans sa cadette, et ayant quatre enfants) dont le divorce avec son précédent époux a été si rapide qu’il en amène des soupçons de relations extra-conjugales entre Rockefeller et elle. La lutte est dès lors serrée et se dénoue par la victoire d’extrême justesse de Goldwater en Californie, en partie influencée par … la naissance d’un fils pour Rockefeller, événement qui remet en première ligne la question de son possible adultère. Les modérés tentent une ultime manœuvre avant la convention de Daly City (Californie) en positionnant le gouverneur de Pennsylvanie William Scranton, en vain, c’est bel et bien Goldwater qui est investi.

Contexte : le programme ultraconservateur de Goldwater (suppression de nombreuses avancées liées au New Deal, attitude dure face à l’URSS au risque de conflit direct) lui aliène une grande partie des électeurs. La campagne est notamment marquée par l’emploi d’une des toutes premières publicités politiques négatives, dont le célèbre spot Daisy.

 

1960 – John Kennedy

Le démocrate John Fitzgerald Kennedy devient le premier président catholique des États-Unis. Il est élu avec 303 grands électeurs contre 219 au vice-président républicain sortant Richard Nixon, et 15 au candidat démocrate ségrégationniste dissident Harry Byrd. Si la victoire au nombre de grands électeurs est nette, le vote populaire a été beaucoup plus serré (49,72% vs. 49,55% en faveur de Kennedy, soit 128 000 voix d’écart seulement), et Nixon a remporté davantage d’États que son rival (26 contre 23).

Investiture démocrate : elles mettent aux prises le sénateur du Massachusetts John Kennedy et le sénateur du Minnesota Hubert Humphrey. Le catholicisme du premier (alors que le pays est surtout protestant), sa jeunesse (43 ans) et son inexpérience (que soulignent à l’envi ses détracteurs) soulèvent des doutes quant à ses chances de victoire, mais les résultats des premières primaires les balayent.

La course n’est toutefois pas gagnée. A cette époque, seule une quinzaine d’États attribuent leurs délégués via une primaire, les autres dévoilant leur choix lors de la convention qui a lieu cette année à Los Angeles, où le sénateur du Texas Lyndon Johnson, jusque-là resté en retrait, entend profiter de sa popularité dans les États du sud pour dribbler Kennedy. Sa manœuvre échoue toutefois, en partie du fait d’un débat télévisé où Kennedy prend le dessus, en partie aussi grâce au travail inlassable de Robert « Bobby » Kennedy, lequel parvient à rallier la poignée de délégués nécessaires pour que son frère soit choisi dès le premier tour de la convention. Johnson ne perd toutefois pas tout, son rival lui offrant d’être son colistier.

Investiture républicaine : Dwight Eisenhower ayant achevé ses deux mandats, son vice-président Richard Nixon est le favori pour une investiture qu’il remporte d’autant plus aisément que son principal rival, le gouverneur de New York Nelson Rockefeller, décide finalement de de ne pas concourir.

Contexte : « Nouvelle Frontière ! » C’est le slogan mis en avant par Kennedy pour appeler le pays et son peuple à se projeter vers un nouveau projet d’envergure, incluant la conquête spatiale, la paix et la fin de la pauvreté. Kennedy profite en partie du ralentissement économique de la fin des fifties et met en avant son énergie et sa jeunesse, laquelle ne le dessert pas, ou peu, tandis que l’expérience dont se prévaut Nixon ne joue guère et est même mis à mal par une « boutade » du président Eisenhower, qui, lorsque interrogé les grandes idées que son vice-président lui a apporté, répond : « Donnez-moi une semaine et j’en trouverai peut-être une ».

Nixon commet également l’erreur de mener campagne dans les 50 États au lieu de se concentrer sur les Swing States, une erreur que ne commet pas Kennedy, dont la campagne est supérieurement organisée. Une autre mauvaise appréciation de Nixon lui est particulièrement préjudiciable : le débat télévisé, organisé pour la première fois dans l’histoire de la présidentielle. Retardé dans sa campagne par une blessure au genou qui l’a contraint à rester immobilisé, Nixon insiste pour participer à des meetings jusqu’à la dernière minute et se présente sur le plateau défraîchi, non-maquillé et marqué par sa récente hospitalisation. En face, Kennedy respire le charme, l’assurance et la jeunesse.

Kennedy marque également des points en prenant ouvertement parti pour le leader des droits civiques Martin Luther King lorsque celui-ci est arrêté par la police de Géorgie. Le pasteur lui témoigne sa reconnaissance et Kennedy y gagne le soutien de la minorité noire. Autre soutien possiblement reçu par le sénateur du Massachusetts (un soutien non revendiqué, mais ayant fait l’objet d’intenses spéculations plusieurs décennies plus tard) : celui de la Mafia, à qui le père de John, Joe Kennedy, aurait fait appel afin de s’assurer la victoire dans l’État serré de l’Illinois.

 

1956 – Dwight Eisenhower

Le président républicain sortant Dwight Eisenhower est facilement réélu face au démocrate Adlai Stevenson (457 grands électeurs à 73, et 57,9% vs. 41,1% pour ce qui est du vote populaire), qu’il avait déjà battu en 1952.

Investiture démocrate : malmené par le sénateur du Tennessee Estes Kefauver, l’ex-gouverneur de l’Illinois Adlai Stevenson (qui avait obtenu l’investiture quatre ans plus tôt) finit par se défaire de son rival, notamment après le premier débat télévisé jamais organisé pour une présidentielle. Le gouverneur de New York Averell Harriman (soutenu par l’ex-président Truman) tente de changer la donne lors de la convention de Chicago, en vain, Stevenson est investi au premier tour du scrutin. La convention est aussi marquée par la décision de laisser les délégués choisir son colistier, alors que Roosevelt avait imposé depuis 1940 que le candidat investi le sélectionne lui-même. Le choix des délégués se porte sur Kefauver, mais un jeune sénateur manque de peu de le devancer : John Kennedy.

Investiture républicaine : des problèmes de santé touchent le président sortant Dwight Eisenhower en début d’année 1956 et laissent planer un doute quant à une nouvelle candidature de sa part. Une fois ce doute levé, sa désignation devient une formalité, aucun opposant ne se dressant devant lui étant donné sa popularité.

Contexte : porté par la paix (un terme a été mis à la guerre de Corée en 1953) et la croissance économique, Dwight Eisenhower jouit d’une popularité élevée et sa réélection paraît vite assurée. Outre le soutien des forces républicaines habituelles, il bénéficie aussi de celui prononcé de la population afro-américaine suite à sa décision de mettre un terme à la ségrégation légale dans les écoles publiques.

A noter : le rôle grandissant des publicités politiques à la télé, ce médium permettant en outre à Eisenhower (à la santé affaiblie) de toucher un grand nombre de foyers sans devoir excessivement voyager.

 

1952 – Dwight Eisenhower

Le candidat républicain Dwight Eisenhower met un terme à vingt ans de présence démocrate à la Maison Blanche en battant nettement Adlai Stevenson (442 grands électeurs à 89, et 55,2% vs. 44,3% pour ce qui est du vote populaire).

Investiture démocrate : plombé par une forte impopularité, le président sortant Harry Truman est battu lors de la primaire du New Hampshire par le sénateur du Tennessee Estes Kefauver et décide de se retirer. Son vainqueur remporte ensuite la plupart des autres primaires mises en jeu, mais la majorité des États n’alloue leurs délégués qu’à la convention qui se tient cette année à Chicago. Profondément opposé à Kefauver (notamment pour ses liens avec la Mafia), l’establishment œuvre contre lui et favorise le gouverneur de l’Illinois Adlai Stevenson. Kefauver arrive en tête au premier tour du scrutin mais avec trop peu de voix pour décrocher la majorité absolue, et Stevenson finit par émerger au troisième tour.

Investiture républicaine : le héros de guerre (il a notamment dirigé le débarquement en Normandie en 1944) Dwight Eisenhower et le sénateur de l’Ohio Robert Taft sont les deux favoris pour l’investiture. Le premier représente la branche modérée du parti, laquelle défend une approche interventionniste pour empêcher une extension de l’influence soviétique en Asie et en Europe, ainsi que l’acceptation des acquis sociaux mis en place par Roosevelt, tandis que le second représente la tendance conservatrice, non-interventionniste et désireuse de revenir sur une partie des avancées sociales liées au New Deal.

Aucun des deux candidats ne réussissant à s’adjuger un avantage suffisant avant la convention de Chicago, celle-ci s’avère particulièrement animée et est le théâtre de manœuvres qui permettent à Eisenhower d’émerger. L’amertume est grande du côté de Taft, mais Eisenhower accepte d’inclure dans son programme plusieurs points défendus par son rival, de sorte que les deux hommes se réconcilient et permettent au parti d’afficher son unité.

Contexte : la situation économique est favorable à Truman mais pas la politique étrangère, la guerre froide avec l’URSS étant source d’inquiétude majeure, notamment suite à la guerre de Corée qui s’enlise. Celle-ci est un thème majeur de la campagne d’Eisenhower, qui accuse le gouvernement de l’avoir mal préparée. Parmi les autres sujets qu’il met en avant figurent le communisme (la chasse aux sorcières du sénateur républicain Joseph McCarthy bat son plein), ainsi que la corruption considérée comme très répandue dans l’administration Truman. Ce dernier point manque toutefois de se retourner contre lui lorsque son colistier Richard Nixon est accusé d’avoir reçu des sommes et des cadeaux non-déclarés. L’intéressé parvient toutefois à retourner l’opinion en l’émouvant notamment avec … un chien offert par un supporter à ses filles.

Dans un autre registre, la quête du vote féminin est également un enjeu important, Eisenhower ciblant largement cet électorat qui le soutient massivement au moment du vote.

A noter que le mandat de Truman a été marqué par l’adoption du XXIIe Amendement, lequel empêche un président élu deux fois de concourir pour un troisième mandat. Cet amendement s’applique aussi à un président élu après avoir été président pendant plus de deux ans suite à l’interruption de mandat (décès ou autre) d’un autre président, ce qui était le cas de Truman en 1952. Une dérogation spéciale a toutefois été prévue au moment de la rédaction de l’amendement de manière à ce que celui-ci ne s’applique pas à lui.

 

1948 – Harry Truman

La victoire du démocrate Harry Truman est l’une des plus grandes surprises électorales du XXe siècle. Donné irrémédiablement battu tout au long de la campagne, le président sortant (il a succédé à Roosevelt décédé en 1945) s’impose avec une avance qui, si elle paraît large en termes de grands électeurs (303 contre 189 au républicain Thomas Dewey et 39 au démocrate dissident Strom Thurmond), n’a tenu qu’à une poignée d’États, remportés avec une marge minime. Le verdict de cette élection est un échec profond pour les sondeurs, passés complètement à côté du revirement de l’opinion dans les jours ayant précédé le scrutin.

Investiture démocrate : impopulaire, le président sortant Harry Truman (dont l’Histoire a surtout retenu qu’il est le premier à avoir ordonné l’utilisation de l’arme atomique) est contesté au sein même de son parti, et certains membres lui cherchent une alternative. Ne la trouvant pas (les personnalités approchées ont décliné l’offre ou se sont ravisées), ils se résignent à soutenir Truman du bout des lèvres. Celui-ci n’en subit pas moins la forte opposition des Sudistes ségrégationnistes qu’affligent l’ambitieux plan de défense des droits civiques que met en avant le candidat. Le différend ne peut être aplani, Truman tient à ce volet de son programme, et le gouverneur de Caroline du Sud Strom Thurmond fait dissidence, ce qui avive les doutes quant aux chances de succès du président sortant, lequel doit aussi s’attendre à une perte de voix (légère mais probable) suite à la candidature de Henry Wallace, ex-vice-président de Roosevelt et en rupture de ban avec les démocrates pour cause de vues si gauchisantes qu’elles lui valent d’être soupçonné de communisme.

Investiture républicaine : des approches envers le général Eisenhower sont tentées, mais celui-ci (qui a aussi été approché par les démocrates) refuse. Déjà nominé par le parti en 1944, le gouverneur de New York Thomas Dewey est donné favori au moment où débutent les primaires. Lui aussi est cependant contesté en interne, et il subit la concurrence d’un trio composé du sénateur du Michigan Arthur Vandenberg, du sénateur de l’Ohio Robert Taft, et de l’ex-gouverneur du Minnesota Harold Stassen (ce dernier menant avec Dewey ce qui est considéré comme le premier débat politique radio). Les adversaires de Dewey sont toutefois incapables de s’entendre, chacun refusant de s’effacer au profit d’un autre, de sorte que le gouverneur de New York s’impose sans trop de difficultés au troisième tour de scrutin de la convention de Philadelphie.

Contexte : l’élection prend place alors que les États-Unis sortent d’une passe économique difficile (les deux années d’après-guerre ont été marquées par une récession) et que les tensions avec l’URSS s’avivent (blocus de Berlin). Les succès électoraux de 1946 mettent les républicains en position favorable et grande est leur confiance de reprendre la Maison Blanche seize ans après l’avoir cédée. Trop sans doute : Dewey mène une campagne prudente, évite le moindre risque et prononce des banalités. Truman, de son côté, n’a pas le choix et conduit une campagne dynamique qui lui permet de refaire peu à peu son retard dans l’opinion, jusqu’à la faire basculer dans les ultimes instants.

 

1944 – Franklin Roosevelt

Alors que les États-Unis sont en plein conflit contre l’Allemagne nazie et le Japon, Franklin Roosevelt est élu pour la quatrième fois président du pays. Il bat nettement son jeune rival républicain Thomas Dewey, 432 grands électeurs à 99 (et 53,5% à 46% en ce qui concerne le vote populaire).

Investiture démocrate : contrairement à 1940, il n’y aucun débat quant à savoir si Roosevelt se représente ou non. La forte dégradation de son état de santé pose néanmoins question en cas de décès prématuré, et plusieurs leaders du parti insistent pour que Roosevelt choisisse un autre vice-président que Henry Wallace, perçu comme trop à gauche. Le président se range finalement à leur avis et choisit le sénateur du Missouri Harry Truman comme colistier.

Investiture républicaine : plusieurs candidats sont pressentis (dont le général MacArthur, pourtant occupé à diriger les troupes américaines dans le Pacifique), mais c’est le jeune et modéré gouverneur de New York Thomas Dewey (déjà candidat à l’investiture en 1940) qui émerge en se défaisant du candidat investi quatre ans plus tôt (Wendell Willkie) et du gouverneur conservateur de l’Ohio John Bricker (lequel sera finalement le colistier de Dewey).

Contexte : Roosevelt mène en octobre une campagne dynamique pour prouver que les doutes concernant son état de santé sont infondés. Une fois le change donné, la bataille est gagnée. La guerre occulte pratiquement tous les autres sujets (notamment les accusations de corruption que lance Dewey au sujet de l’entourage du président), et les victoires remportées par l’armée (débarquement en Normandie, libération de Paris, succès aux Philippines …) renforcent la popularité du président.

 

1940 – Franklin Roosevelt

Concourant pour un troisième mandat (une première), le démocrate Franklin Roosevelt est élu sans difficulté face à l’homme d’affaires républicain Wendell Willkie, avec 449 grands électeurs à 82 et 54,7% du vote populaire contre 44,8%.

Investiture démocrate : bien que rien ne l’interdisait alors, la tradition pour un président américain était jusque-là de ne pas briguer de troisième mandat. La montée du nazisme et le déclenchement en mai d’une guerre qui menace à nouveau de devenir mondiale incite toutefois Roosevelt à se représenter. Son investiture est facilement obtenue, mais la question du colistier est plus controversée, le choix du Secrétaire à l’Agriculture Henry Wallace soulevant une petite opposition en raison de ses tendances fortement à gauche et de sa personnalité, perçue comme excentrique. Roosevelt n’en obtient pas moins gain de cause et se présente en duo avec lui.

Investiture républicaine : surprise chez les républicains, avec l’investiture du quasi-inconnu Wendell Willkie. Au début, ce sont pourtant trois candidats isolationnistes qui prennent les devants : le sénateur de l’Ohio Robert Taft, le sénateur du Michigan Arthur Vandenberg et l’attorney (procureur) de New York Thomas Dewey (célèbre pour sa lutte contre la Mafia et avoir fait tombé Lucky Luciano). Dewey mène le bal mais n’a pas la majorité requise de délégués, et c’est un candidat de compromis qui va être choisi à la convention de Philadelphie. Plusieurs noms sont cités (Taft, Vandenberg, l’ex-président Hoover), mais aussi, peu à peu, celui de l’homme d’affaires Wendell Willkie, dont les propos favorables à la Grande-Bretagne alors assiégée par les nazis (la bataille d’Angleterre bat son plein) lui valent un soudain élan de sympathie. Sa popularité est dopée, des soutiens se déclarent en sa faveur et, finalement, après six tours de scrutin à la convention, il est investi candidat du parti.

Contexte : Willkie axe sa campagne sur la rupture de la tradition de ne pas briguer plus de deux mandats et critique le caractère « indispensable » que Roosevelt cherche à se donner. Willkie accuse aussi le New Deal d’être sources de gaspillages et dénonce l’impréparation avec laquelle le président veut entraîner le pays à la guerre. Il change toutefois son fusil d’épaule par rapport à la primaire et reproche à Roosevelt de vouloir la guerre. En réaction, celui-ci promet de ne pas envoyer de soldats se battre à l’étranger et peut de toute façon compter sur sa popularité pour remporter sans difficulté une troisième présidentielle.

 

1936 – Franklin Roosevelt

Profitant de son immense popularité, le président démocrate sortant Franklin Roosevelt est largement reconduit avec 523 grands électeurs contre … 8 à son rival républicain Alf Landon (60,8% au vote populaire contre 36,5%).

Investiture démocrate : Roosevelt obtient sans problème l’investiture du parti pour la deuxième fois.

Investiture républicaine : le gouverneur du Kansas Alf Landon est à la lutte avec le sénateur de l’Idaho William Borah. Les vues perçues comme trop progressistes de ce dernier lui valent l’opposition de l’establishment et Landon est facilement investi.

Contexte : même si les effets de la Grande Dépression perdure, les politiques de Roosevelt et ses programmes d’aide ont été bien accueillis par la population. Sa popularité est élevée et son opposant mène une campagne terne, de sorte que la victoire ne peut échapper au président sortant.

A noter le fiasco de la revue The Literary Digest, laquelle a mené un large sondage dont la méthodologie bancale l’a amenée à prédire une nette victoire de Landon. Le magazine ne s’en releva pas. A contrario, la société de George Gallup fit sensation en prédisant correctement le résultat sur base d’un sondage mené sur la méthode des quotas.

 

1932 – Franklin Roosevelt

Incapable de répondre à la Grande Dépression qui frappe le pays (et le monde) depuis 1929, le président sortant Herbert Hoover est laminé par le démocrate Franklin Roosevelt : 472 grands électeurs à 59, et 57,4% à 39,7% pour ce qui est du vote populaire.

Investiture démocrate : le populaire gouverneur de New York Franklin Roosevelt est le favori mais a besoin des deux tiers des délégués pour recevoir l’investiture, ce qu’il n’a pas lorsque s’ouvre la convention de Chicago, l’ex-gouverneur de New York Al Smith et le speaker de la Chambre des représentants John Nance Garner étant décidé à jouer leur carte jusqu’au bout. La situation se dénoue finalement lorsque Roosevelt propose à Garner d’être son colistier, ce que celui-ci accepte.

Investiture républicaine : malgré la crise et les critiques à son égard au sein même du GOP, Hoover maintient son contrôle sur le parti et reçoit facilement une nouvelle investiture.

Contexte : la politique protectionniste et restrictive menée par Hoover aggrave la crise économique née en 1929, laquelle se transforme en Grande Dépression, avec un taux de chômage dépassant les 20%. L’impopularité du président sortant est énorme et Roosevelt, dont la campagne est axée sur la promesse d’un New Deal (et comprend aussi l’abolition de la prohibition, ce qui permettra de nouvelles rentrées fiscales), gagne haut la main.

 

1928 – Herbert Hoover

Le Secrétaire d’État au Commerce Herbert Hoover s’impose très facilement face au démocrate Al Smith (444 grands électeurs à 87, et 58,2% à 40,8% pour ce qui est du vote populaire). C’est la troisième fois d’affilée qu’un candidat républicain écrase l’élection.

Investiture démocrate : pour la première fois depuis la guerre de Sécession, la convention du parti se tient dans une ville du Sud, Houston (Texas) en l’occurrence. Le gouverneur de New York Al Smith y reçoit l’investiture du parti, non sans protestation toutefois, en raison de sa foi catholique, laquelle, durant la campagne, va se révéler être un handicap majeur.

Investiture républicaine : le président sortant Calvin Coolidge décidant de ne pas se représenter, le Secrétaire d’État au Commerce Herbert Hoover est le favori de la convention qui se déroule à Kansas City. Il est investi par le parti dès le premier tour de scrutin.

Contexte : la vive opposition parmi la population à la candidature d’un catholique plombe la campagne d’Al Smith, d’autant plus que ses positions anti-prohibition lui aliènent davantage encore les organisations protestantes qui la défendent. Quant à Hoover, il est porté par la formidable croissance économique des années vingt qui accompagne les gouvernements républicains depuis huit ans, et il n’hésite pas à annoncer la fin prochaine de la pauvreté. Un pronostic audacieux, qui allait subir un cinglant démenti moins de neuf mois après son entrée à la Maison Blanche.

 

1924 – Calvin Coolidge

Après avoir succédé en 1923 à Warren Harding décédé, le républicain Calvin Coolidge remporte une victoire facile contre le démocrate John Davis et le progressiste Robert La Follette (382 grands électeurs pour Coolidge, 136 pour Davis, 13 pour La Follette, et un vote populaire s’établissant respectivement à 54%, 29% et 16,6%).

Investiture démocrate : elle fut l’une des plus controversées de l’histoire du parti. Suite aux gains électoraux des élections intermédiaires de 1922 et à l’énorme scandale du Teapot Dome (le Secrétaire de l’Intérieur de Harding est accusé d’avoir été corrompu par des compagnies pétrolières en échange de concessions pour l’exploitation de réserves d’hydrocarbures appartenant à la Navy), les démocrates s’estiment en mesure de reconquérir la Maison Blanche. Parmi les favoris, figure à nouveau le beau-fils de Wilson, William McAdoo. Il est toutefois peu apprécié par ses pairs et est en outre rattrapé par ses relations avec un des magnats du pétrole impliqué dans le scandale du Teapot Dome. Le soutien qu’il reçoit de la part du Ku Klux Klan n’arrange rien, et ils sont nombreux à souhaiter son échec lorsque s’ouvre la convention de New York.

Très vite, le blocage apparaît total. McAdoo et son principal opposant, le gouverneur de New York Al Smith, refusent de rien céder et multiplient les manœuvres pour arriver à leurs fins. Les tours de scrutin se multiplient sans apporter de solution (deux tiers des délégués sont alors nécessaires pour l’emporter) et, le soixantième round passé, les regards se tournent vers le sénateur de l’Indiana Samuel Ralston. Celui-ci n’a toutefois jamais vraiment pensé être nominé et, alors qu’il recueille de plus en plus de suffrages, il décide de se retirer. Sonne alors l’heure d’un ex-représentant de la Virginie occidentale, John Davis, à qui l’investiture est accordée au … 103e tour de scrutin.

Investiture républicaine : bien que Coolidge soit le président sortant depuis qu’il a remplacé Harding décédé en 1923, son investiture pour 1924 ne va pas de soi, plusieurs au sein du parti doutant de son degré de conservatisme, tandis que, a contrario, la branche progressiste fait dissidence pour former le Parti progressiste et investir le sénateur du Wisconsin Robert La Follette. Coolidge doit en outre gérer les affaires de corruption nées sous Harding mais dont la révélation a lieu à la fin de son mandat. Malgré ces contestations, Coolidge manœuvre habilement et reçoit l’investiture sans trop de difficultés.

Contexte : la paix est revenue et les États-Unis viennent d’entamer une période de prospérité intense. Bref, ne seraient les affaires de corruption, la situation serait idéale pour un président sortant. La convention catastrophique des démocrates vient également à point pour Coolidge, que gêne à peine la candidature de La Follette et qui s’impose avec une nette avance

 

1920 – Warren Harding

Après les deux mandats de Woodrow Wilson, le républicain Warren Harding remporte une victoire nette face au démocrate James Cox (404 grands électeurs à 127, et 60,3% vs. 34,2% pour ce qui est du vote populaire).

Investiture démocrate : l’état de santé du président Woodrow Wilson ne lui permet pas de se présenter pour une troisième investiture (à laquelle s’oppose en outre de nombreux membres du parti). Son vice-président Thomas Marshall semble vouloir prendre la relève, mais ses atermoiements minent sa crédibilité. Vient alors sur le devant de la scène le beau-fils de Wilson, William McAdoo. Mais, dans les coulisses, bon-papa œuvre pour bloquer le processus et pousser le parti à le rappeler. Le pari rate et, après 44 tours de scrutin, le gouverneur de l’Ohio James Cox décroche les deux tiers requis devant McAdoo. A noter que le vice-président choisi est un certain Franklin Roosevelt.

Investiture républicaine : anticipé comme favori de la primaire longtemps avant son lancement, Theodore Roosevelt décède en janvier 1919. Les candidats à l’investiture se multiplient alors, mais aucun ne se dégage nettement lorsque s’ouvre la convention de Chicago. La tendance est confirmée par les premiers tours de scrutins, les favoris (le général Leonard Wood, le gouverneur de l’Illinois Frank Lowden et le sénateur de Californie Hiram Johnson) se neutralisant. C’est finalement un candidat de compromis, le sénateur de l’Ohio Warren Harding, qui émerge après dix tours de votes.

Contexte : entré dans le conflit mondial en 1917, les Etats-Unis connaissent un après-guerre difficile, avec un fort ralentissement économique marqués par des grèves et des émeutes. L’opinion bascule contre les réformes de l’ère progressiste et Harding fait campagne sur le thème « back to normalcy » (retour à la normale). La politique étrangère du président sortant Wilson et son interventionnisme sont également critiqués, avec en point de mire la question de la participation à la Société des Nations. A noter que cette élection est le théâtre d’une grande première : le vote des femmes.

 

 

 

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