Si toutes les incertitudes ne sont pas levées (qui aura ses 500 parrainages, qui ne les aura pas ? Quid de Bayrou ?), le verdict de la primaire de la gauche a clarifié la liste des prétendants à la présidentielle.

 

Les principaux candidats (de gauche à droite)

 

Jean-Luc Mélenchon en 2009Après une campagne 2012 paradoxale, à la fois réussie et décevante, Jean-Luc Mélenchon (né à Tanger au Maroc en 1951, 66 ans en 2017) repart au combat, bien déterminé à jouer sa chance à fond, cette fois non pas sous l’étiquette Front de gauche (l’alliance entre le Parti communiste et le Parti de gauche fondé par Mélenchon), mais avec le mouvement France insoumise qu’il a créé en février 2016, écartant au passage toute idée de participation à une primaire élargie de la gauche, un choix qu’il justifiera plus tard en déclarant ne pas vouloir participer à une élection dont il ne « respecterait pas le résultat » si François Hollande la gagnait.

Si la pression pour le faire changer d’avis (avec notamment une accusation par anticipation d’être responsable d’une défaite de la gauche) n’a rien changé à sa décision, la victoire de Hamon à la primaire place cependant Mélenchon en position délicate, lui qui aurait préféré voir gagner Manuel Valls, dont la personnalité et l’orientation politique auraient pu être un repoussoir pour une partie de l’électorat socialiste qui aurait alors pu se reporter sur le leader de la France insoumise. Mais, avec le succès de Hamon, Mélenchon voit débarquer un adversaire chassant sur les mêmes terres que lui, avec le risque d’éparpillement des voix que cela comporte tant pour l’un que pour l’autre. Dès lors, un rassemblement de ces deux candidats est-il envisageable ? Si oui, autour de qui, et à quelles conditions ? Les prochaines semaines le diront. Parmi les obstacles à surmonter : d’abord la capacité de rupture que Hamon pourra avancer vis-à-vis des socialistes réformistes qui ont gouverné pendant le quinquennat de Hollande ; ensuite le programme, notamment la question du revenu universel, mais aussi celle de l’Europe ; enfin les égos, celui de Mélenchon ayant la réputation d’être particulièrement développé. Si l’union de la gauche devait ne pas se faire, la question deviendra alors de savoir qui phagocytera le plus l’autre, sachant toutefois que, dans une telle perspective, la probabilité pour l’un des deux d’atteindre le second tour resterait limitée.

Sur son passé : Mélenchon a été membre du PS de 1976 à 2008, période au cours de laquelle il a notamment été sénateur de l’Essonne et ministre délégué à l’Enseignement professionnel de 2000 à 2002. En désaccord avec la conduite du parti (notamment sur l’Europe, puisqu’il a appelé à voté Non au référendum de 2005), il le quitte en 2008 et fonde le Parti de gauche, lequel s’allie avec le Parti communiste pour former le Front de gauche. C’est sous ce label qu’il est élu député européen en 2009 et se présente à la présidentielle de 2012 (quatrième du premier tour avec 11% des suffrages). Battu au premier tour des législatives (notamment par Marine Le Pen), il est en revanche réélu député européen en 2014.

Jouissant d’une grande notoriété (avec 200 000 abonnés, sa chaîne YouTube est de loin la plus populaire de tous les politiques français), Mélenchon n’en est pas moins clivant et irrite autant (si pas plus) qu’il séduit. Ses relations conflictuelles avec les journalistes et les acteurs politiques ont contribué à sa visibilité, mais aussi à donner de lui l’image d’une personne irascible, imbue d’elle-même, et avec qui il est difficile de discuter. Anecdotiques aux yeux des Français qui n’en ont peut-être même pas eu connaissance, ses récentes bisbilles avec ses alliés communistes (il a reçu le soutien du PC pour 2017 grâce au vote des militants mais contre l’avis de la direction du parti) n’en illustrent pas moins sa difficulté à rassembler.

Sa campagne 2012

 

Benoit Hamon en 2012Né dans le Finistère en 1967 (50 ans en 2017), Benoît Hamon remporte la primaire de la gauche en janvier 2017 et devient le candidat socialiste à la présidentielle. Avec un programme orienté bien à gauche, et se distinguant notamment par sa proposition d’instaurer un revenu universel ainsi que par l’accent mis sur la transition écologique, il s’est nettement imposé face à l’ex-Premier ministre Manuel Valls, dont la ligne gouvernementale davantage centriste a été désavouée. Outre Valls, Benoît Hamon a également devancé Arnaud Montebourg, au profil plus proche du sien (les deux hommes ont quitté au même moment le gouvernement Valls en 2014 suite à une énième manifestation de défiance vis-à-vis de la politique menée pendant le quinquennat de François Hollande).

Fort de sa victoire-surprise à la primaire (personne ou presque ne le donnait gagnant trois mois auparavant), Hamon peut-il viser plus haut ? Le fait est que les augures lui sont peu favorables, le PS payant au prix fort l’impopularité du président sortant et de ses gouvernements, ce qui explique entre autres pourquoi l’aile frondeuse du parti s’est imposée face à l’aile gouvernementale. Actuellement pointé quatrième ou cinquième du premier tour suivant les sondages, Hamon n’a en fait qu’une voie très étroite pour espérer l’emporter : unifier non seulement le PS, mais aussi toute la gauche. Un défi qui s’apparente à une mission impossible au vu des déchirements internes et externes qui ont agité et agitent encore ces familles politiques. Hamon peut-il réussir ce travail d’Hercule consistant à empêcher un exode des socialistes réformistes vers Macron ET rassembler autour de lui l’écologiste Jadot et l’insoumis Mélenchon ? Tel sera un enjeu des prochaines semaines. Quid si une telle union devait ne pas se faire ? Dans ce cas, l’objectif pour Hamon deviendrait vraisemblablement 1°) de devancer le plus possible Mélenchon pour lui imputer la défaite de la gauche, et 2°) réussir à prendre le contrôle du parti et en devenir premier secrétaire à plus ou moins brève échéance.

Sur son passé : Benoît Hamon a été président des Jeunes socialistes de 1993 à 1995 et député européen de 2004 à 2009. Porte-parole du PS de 2008 à 2012, il est élu aux législatives de 2012 en tant que député des Yvelines et devient ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire, puis ministre de l’Éducation nationale. De plus en plus ouvertement opposé à la politique suivie par François Hollande et Manuel Valls, il est contraint de quitter le gouvernement en août 2014 en même temps qu’Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti. Au cours des deux années qui suivent, il critique régulièrement l’action du Premier ministre et, avec les « frondeurs », s’oppose au projet de loi Macron et à l’inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité pour les binationaux.

Jeune (mais moins que Macron) et faisant jeune, Benoît Hamon a pu être sous-estimé par ses adversaires, d’autant qu’il n’a pas le style tribun et éloquent que peuvent avoir Mélenchon, Montebourg et Valls. Sa victoire inattendue n’est toutefois pas pour déplaire à l’ex-première secrétaire du parti Martine Aubry (avec qui il a travaillé et qu’il a soutenu à la primaire perdue de 2011), celle-ci lui offrant quant à elle son soutien peu avant le second tour 2017 face à Valls.

 

Emmanuel Macron 2016Né à Amiens en 1977 (40 ans en 2017), Emmanuel Macron est la grosse inconnue du scrutin. Dénué de passé électif, cet énarque ancien inspecteur des finances et banquier d’affaires à la Banque Rothschild entre en scène en mai 2012, lorsqu’il devient secrétaire général adjoint de la présidence de la République de François Hollande. En 2014, suite au départ d’Arnaud Montebourg, il devient ministre de l’Économie dans le gouvernement Valls. C’est dans ce rôle qu’il se fait le plus remarquer, notamment en portant un projet de loi visant à stimuler la croissance, par exemple en instaurant davantage de flexibilité pour l’exercice du travail dominical, ou en ouvrant le marché des autocars. Cette loi est promulguée en août 2015 au moyen de l’article 49.3, de crainte qu’une majorité ne puisse être trouvée pour la faire voter au Parlement. Dans un autre registre, même s’il ne porte pas lui-même le projet, il est un artisan de la controversée loi Travail de Myriam El Khomry.

Perçu comme un des fers de lance de la bascule de Hollande vers une politique d’offre, Macron prend cependant peu à ses distances avec le Président et, au vu de sa notoriété grandissante et tout en contraste avec l’impopularité croissante du chef de l’État, il laisse rapidement entendre qu’il se verrait bien candidat pour 2017. Ainsi, en avril 2016, il lance le mouvement En Marche ! (dont les initiales sont les mêmes que les siennes), puis, en juillet de la même année, tient un meeting dont les accents laissent peu de place au doute. Les tensions à son égard deviennent de plus en plus fortes au sein de l’exécutif et, le 30 août, il démissionne de son poste de ministre. Deux mois et demi plus tard, il officialise sa candidature, laquelle handicape un peu plus les ambitions d’un Hollande amoindri, qui finira par renoncer à se représenter.

Quels sont les atouts de Macron ? D’abord le soutien dont il dispose parmi la presse, laquelle lui accorde une grande visibilité médiatique (voir cette compilation d’Acrimed en juillet 2016, cet article de septembre 2016 ou celui-ci de janvier 2017 consacré à l’obsession de L’Obs). Il faut dire que l’homme est jeune et présente bien, apparaît énergique, moderne et atypique, et ne rechigne pas à s’exposer devant les photographes people, notamment pour raconter aux Français sa vie de couple avec son épouse Brigitte, dont la particularité est d’être vingt ans plus âgée que lui et de l’avoir rencontré alors qu’il était son élève dans un lycée d’Amiens.

Au niveau politique, Macron est un ardent partisan du libéralisme économique (ce qui lui vaut de nombreux fans dans les milieux d’affaires) et a été membre du parti socialiste de 2006 à 2009. Il entend toutefois se positionner hors des partis, s’affirme « ni droite ni gauche » et veut rassembler large. C’est pour cette raison qu’il refuse de prendre part à la primaire de la gauche, déclarant « ne pas vouloir s’enfermer dans des querelles de clans ». Présenté comme un outsider quand il s’est lancé, il mène une campagne dynamique qui capitalise sur sa popularité et voit ses chances de succès augmenter avec les défaites de Juppé et de Valls aux primaires (lesquels auraient occupé une grande partie de l’espace politique qu’il vise), ainsi qu’avec le Penelopegate qui frappe Fillon.

Peut-il gagner son pari ? Ses adversaires veulent croire que la bulle finira par exploser et que ce franc-tireur sans parti et jusqu’ici sans programme (il prévoit de l’annoncer pou fin février, début mars) et qui le revendique (« on se fout des programmes, ce qui importe c’est la vision, c’est le projet ») rentrera dans le rang. Une manière pour y parvenir consistera-t-elle à l’attaquer salement sur sa vie privée ? Depuis quelques mois circulent des rumeurs sur un mariage qui ne serait que de façade et des relations amoureuses masculines, des rumeurs si persistantes que Le Monde a évoquées (sans les accréditer) sur un double page dans un article en novembre.

Parmi les soutiens affichés de Macron figurent notamment Gérard Collomb (le puissant maire socialiste de Lyon), Jean Pisani-Ferry (qui vient de quitter son poste de commissaire général à France Stratégie – une institution rattachée au Premier ministre – pour coordonner son programme présidentiel), l’homme d’affaires Pierre Bergé (qui s’est déclaré en sa faveur juste après la victoire d’Hamon à la primaire) et des personnalités du monde de l’entreprise tels Marc Simoncini (fondateur de Meetic), Bernard Mourad (directeur adjoint du pôle média chez SFR) et Didier Caas (DG adjoint chez Bouygues Telecom), etc.

 

Photo tirée du compte Twitter de François Fillon - Février 2017Propulsé favori de la présidentielle au soir de sa victoire-surprise à la primaire de droite, François Fillon (né au Mans en 1954, 63 ans en 2017) est désormais dans la tourmente. Sa mauvaise passe commence dès janvier 2017, avec des sondages qui le placent certes toujours en position qualificative pour le second tour, mais dont la tendance est à la baisse. En cause : le tir nourri subi par son programme (coupe dans la sécurité sociale, réduction du nombre de fonctionnaires, augmentation du temps de travail) qui, s’il a séduit les votants de la primaire de la droite, inquiète une grande part de l’électorat et oblige le candidat à parfois atténuer certaines propositions. Cette turbulence n’est toutefois rien en comparaison avec le cyclone qui s’abat à partir du 24 janvier avec la révélation du Penelopegate. Pour Fillon, l’effet est dévastateur : c’est tout simplement un des piliers de sa candidature (sa probité, son honnêteté, qu’il a amplement mis en avant lors de la primaire pour se différencier de Nicolas Sarkozy) qui menace de s’effondrer et détruire l’édifice qu’il a construit en prônant l’austérité et dénonçant l’assistanat et tous ceux qui profitent éhontément de l’argent public.

Le candidat des Républicains peut-il s’en sortir et remonter la pente ? Pour l’heure, sa défense ne plaide pas en sa faveur, et s’il répète que rien ne le fera renoncer, les coulisses bruissent de rumeurs sur un possible remplaçant. Le contrôle de Fillon sur l’appareil LR et sur les finances de campagne lui permet toutefois de garder pour un temps au moins la maîtrise de son destin. Son plan va vraisemblablement être de dénoncer un complot et jouer la montre en espérant que l’affaire se tasse, bien que le caractère feuilletonnesque que le Canard enchaîné cherche à lui donner implique que de nouvelles révélations gênantes pourraient surgir. Mais plus encore, son sort (outre les développements judiciaires de l’affaire) dépendra grandement de la nature indéfectible ou pas de sa base électorale. Dans cette élection décidément indécise et où nombreux sont les candidats susceptibles de se neutraliser, une petite vingtaine de pourcents au premier tour peuvent suffire pour se retrouver face à Marine Le Pen au second. Encore faut-il pour cela les obtenir ne pas voir un autre candidat s’envoler, Macron en particulier, lequel a désormais le vent en poupe.

Sur son passé : fermement établi dans son fief de la Sarthe (il en sera parfois simultanément député et sénateur, ainsi que maire de Sablé-sur-Sarthe et président du conseil régional des Pays de la Loire), François Fillon est pour la première fois ministre (Enseignement supérieur et recherche) de 1993 en 1995 dans le gouvernement Balladur. Il l’est ensuite pendant quatre ans dans le gouvernement Juppé (Postes et Télécoms), et le redevient de 2002 à 2005 sous Raffarin (Travail, puis Éducation nationale). En 2007, Nicolas Sarkozy le nomme Premier ministre, un poste qu’il occupe pendant toute la durée du quinquennat. Si son rôle est en partie occulté par l’activisme incessant du président qui le marginalise et le qualifie de manière méprisante de « collaborateur », François Fillon se fait néanmoins remarquer par un style austère mais empreint d’une franchise parfois étonnante, notamment lorsqu’il déclare que la France est « en faillite sur le plan financier ».

Élu député de Paris en 2012 après la défaite de Sarkozy à la présidentielle, il tente quelques mois plus tard de prendre la tête de l’UMP face à Jean-François Copé (alors à la tête du parti). L’élection tourne toutefois à la confusion en raison de résultats serrés et controversés, et la formation de droite plonge dans une crise qui ne se dénoue vraiment que deux ans plus tard, avec d’abord la démission d’un Copé rattrapé par l’affaire Bygmalion et la constitution d’un triumvirat Juppé-Raffarin-Fillon, puis la tenue d’une nouvelle élection (où ne concourt pas Fillon) remportée par Nicolas Sarkozy.

 

Marine Le PenNée à Neuilly-sur-Seine en 1968 (49 ans en 2017), Marine Le Pen se place rapidement dans les pas de son père, le controversé Jean-Marie, et lui succède à la tête du Front national en janvier 2011. Récupérant un parti sévèrement en recul à la présidentielle de 2007 (alors qu’il avait créé la surprise en atteignant le second tour en 2002 avec 16,9%, Jean-Marie Le Pen finit cette fois quatrième avec 10% des suffrages), Marine Le Pen s’attelle à le rendre moins sulfureux et capitalise sur le mécontentement qui gronde envers le président Sarkozy.

Jouant habilement des médias et surfant sur la colère qui agite la population suite à la crise économique et la désillusion provoquée par le quinquennat de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen développe un discours anti-européen et axé sur la préférence nationale qui lui permet de porter le FN à un score jamais atteint à une présidentielle (17,9% des suffrages, 6,4 millions de voix), certes insuffisant pour passer au second tour, mais assez pour acter le retour au premier plan de son parti, lequel, après des législatives où le système électoral ne lui permet de glaner que deux députés malgré 13,6% des votes, connaît une année 2014 faste avec une dizaine de mairies remportées aux municipales (dont Béziers et Hénin-Beaumont), le titre symbolique de premier parti de France aux élections européennes (25%, vs. 20% pour l’UMP et 14% pour le PS) et l’obtention pour la première fois de deux sièges au Sénat.

Si le premier tour des départementales 2015 confirme l’ascension du FN (il arrive en tête dans 43 départements), le second confirme une autre tendance : son incapacité à transformer l’essai (aucun département remporté). Les régionales de décembre 2015 verront ce scénario se répéter : alors qu’ils sont en position de force pour décrocher deux voire trois régions, les frontistes repartent bredouilles, le cordon sanitaire fonctionnant une fois de plus pour leur barrer la route du pouvoir.

Malgré ses efforts, Marine Le Pen n’est donc pas parvenue à rendre son parti fréquentable. Ce qui ne l’empêche pas à chaque élection d’accroître sa base. Car si jusqu’ici le front républicain a empêché les frontistes d’accéder à des fonctions dirigeantes (quelques mairies exceptées), le fait est que cette tactique apparaît de plus en plus comme un pis-aller pour des partis incapables de mettre un terme à la progression de l’extrême-droite, laquelle a beau jeu de se nourrir d’une situation économique qui reste délicate, mais aussi des attentats frappant la France, de la crise de l’immigration, et de l’impuissance des dirigeants à trouver une solution convaincante à ces questions, sans parler des scandales qui les éclaboussent régulièrement (bien que le FN n’en soit pas non plus exempt).

Conséquence de cette situation : Marine Le Pen apparaît depuis des mois comme la seule personne assurée d’être au second tour de la présidentielle 2017. Telle est du moins la tendance décrite par les sondages, une tendance que rien pour l’instant ne vient démentir. Ses chances d’accéder à la présidence n’en reste pas moins ténues, l’union sacrée contre elle étant toujours largement attendue autour du candidat qui l’accompagnera en finale. Les exemples récents du Brexit et de Donald Trump ont toutefois rappelé que d’énormes surprises n’étaient pas à exclure, et Marine Le Pen compte bien le prouver encore une fois.

Sur son passé : d’abord conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais puis d’Île-de-France, Marine Le Pen devient députée européenne en 2004, une fonction qu’elle occupe depuis douze ans. En 2008, elle devient conseillère municipale à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), dont elle a fait son fief électoral. En 2015, une crise profonde éclate entre elle et son père suite à des déclarations polémiques de ce dernier sur la Seconde Guerre mondiale qui viennent entraver la stratégie de dédiabolisation voulue par sa fille et trahissent leurs divergences de vue concernant l’orientation politique prise par le FN. Au terme d’une procédure mouvementée et agrémentée de divers épisodes judiciaires, Jean-Marie Le Pen est finalement exclu de sa fonction de président d’honneur du parti.

Sa campagne 2012

 

 

Les autres candidats

 

Yannick JadotNé dans l’Aisne en 1967 (50 ans en 2017), Yannick Jadot est intronisé candidat d’Europe-Écologie-Les-Verts (EELV) à la présidentielle de 2017 suite à sa victoire-surprise à la primaire organisée à l’automne 2016. Au cours de celle-ci, il devance notamment la favorite Cécile Duflot (laquelle termine seulement troisième du premier tour avec 24,4% des voix) et Michèle Rivasi, qu’il bat 54,2% vs. 40,7% au second tour.

Directeur des campagnes de Greenpeace France de 2002 à 2008, il participe au Grenelle Environnement de 2007 en tant que négociateur du rassemblement L’Alliance pour la planète dont il est un fondateur. Adhérent des Verts depuis 1999, il quitte Greenpeace en 2008 pour rejoindre Europe Écologie et se présenter aux européennes de 2009, où il décroche un mandat de député. En 2012 il est le porte-parole de la candidate à la présidentielle Eva Joly mais démissionne de son poste en raison des critiques que celle-ci exprime à l’encontre de l’accord électoral qui venait d’être signé entre EELV et le PS.

 

Philippe Poutou en 2011Né à Villemomble (Seine-Saint-Denis) en 1967 (50 ans en 2017), Philippe Poutou représente le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle, un rôle qu’il avait déjà tenu en 2012 (où il avait récolté 1,2% des voix) après avoir pris la relève de l’emblématique Olivier Besancenot qui avait décidé de ne pas être candidat. S’il ne parvient pas à rééditer les scores de son prédécesseur (4% en 2002 et 2007), Philippe Poutou se fait remarquer en fin de campagne par une bonne prestation lors de l’émission Des Paroles et des Actes, où son humour et son franc-parler lui valent une certaine attention médiatique.

A l’origine militant de Lutte ouvrière, il en est exclu en 1995 suite à des divergences de vues sur l’orientation du parti. Il intègre en 2000 la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), laquelle devient en 2009 le NPA. Dans le civil, Philippe Poutou est ouvrier dans une usine Ford de Gironde.

Sa campagne 2012

 

Nathalie Artaud en 2012Née dans la Drôme en 1970 (47 ans en 2017), Nathalie Arthaud représente Lutte ouvrière (LO) à la présidentielle de 2017, un rôle qu’elle avait déjà tenu en 2012 après avoir pris la relève de l’emblématique Arlette Laguiller. Peu médiatisée et ne parvenant pas à se démarquer des autres candidats, elle ne parvient toutefois pas à rééditer les performances de son illustre devancière (laquelle avait obtenu 2% des suffrages en 1995, 5,7% en 2002 et 1,3% en 2007) et termine avant-dernière du scrutin avec seulement 0,6% des votes.

Professeur d’économie dans un lycée dans le civil, Nathalie Arthaud a été conseillère municipale de Vaulx-en-Velin de 2008 à 2014. Porte-parole d’Arlette Laguiller à la présidentielle de 2007, elle devient aussi celle de LO en 2008. Sa désignation comme candidate du parti à la présidentielle 2017 a lieu en mars 2016.

Sa campagne 2012

 

Nicolas Dupont-Aignan en 2011Né à Paris en 1961 (56 ans en 2017), Nicolas Dupont-Aignan représente le parti Debout la France (DLF) qu’il a fondé en 1999 en tant que courant du RPR sous le nom de Debout la République, avant de lui donner son indépendance en 2008 suite à des désaccords avec Nicolas Sarkozy.

Maire de Yerres depuis 1995 et député sans discontinuer de l’Essonne depuis 1997, il se lance dans l’aventure présidentielle en 2012 avec un programme résolument souverainiste et gaulliste, prônant notamment la sortie de l’euro, celle de Schengen, et la division de l’immigration par deux. Disposant de peu de visibilité médiatique, il termine septième du premier tour avec 1,8% des voix. Le 15 mars 2016, il annonce présenter pour la deuxième fois sa candidature à la présidence de la République.

Sa campagne 2012

 

Encore d’autres candidats

 

Aux candidats déjà évoqués s’ajoute une litanie d’autres personnes ayant au minimum déclaré leur intention de se présenter à la présidentielle de 2017. Parmi eux se retrouvent deux anciens candidats de 2012 : Jacques Cheminade (qui avait obtenu les 500 parrainages requis et obtenu 0,3% des voix) et Carl Lang (qui n’avait pas obtenu les 500 parrainages). Autre ancien candidat à une présidentielle : Antoine Waechter, qui avait recueilli 3,8% en 1988 en tant que candidat des Verts et est aujourd’hui président du Mouvement écologiste indépendant dont il est le fondateur.

Parmi les personnalités de droite ayant l’intention de (tenter de) concourir, citons :

  • Henri Guaino, député LR des Yvelines et ex-conseiller de Nicolas Sarkozy
  • Michèle Alliot-Marie, ex-ministre de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères dans les gouvernements Raffarin, Villepin et Fillon
  • Rama Yade, ex-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères puis des Sports dans le gouvernement Fillon.

Parmi les personnalité atypiques, citons :

  • l’écrivain Alexandre Jardin, à la base du mouvement associatif Bleu Blanc Zèbre
  • Charlotte Marchandise, candidate désignée suite à l’initiative LaPrimaire.org, un projet citoyen visant à faire émerger la candidature de personnes issues de la société civile.
  • dans un tout autre registre, le candidat d’extrême-droite Henry de Lesquen, qui se revendique national-libéral et s’est fait remarquer par ses nombreuses déclarations racistes.

 

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