Les sondages rythment la campagne, parfois trop. Leur suivi aura lieu ici, avec comme fil conducteur l’enquête électorale du CEVIPOF réalisée par Ipsos / Sopra Steria. Prochaine mise à jour : le 21 avril.

La dernière livraison du sondage CEVIPOF-IPSOS-Storia-Steria (publiée le mercredi 19 avril) confirme les tendances observées dans d’autres sondages, à savoir la montée de Mélenchon et Fillon, et le tassement de Le Pen et Macron.

 

De son côté, dans son rolling quotidien, Ifop-Fiducial confirme cet avantage à Le Pen et Macron en montrant que la dynamique en faveur de Fillon et surtout Mélenchon s’est arrêtée cette semaine, de sorte que ces candidats ne franchissent pas la barre des 20% d’intention de vote chez cet institut non plus.

 

Bref, si la partie demeure serrée (les écarts sont dans les marges d’erreur, au moins en ce qui concerne Le Pen, Fillon et Mélenchon) et si un renversement de situation de dernière minute n’est pas à exclure (sachant que CEVIPOF estime que 25 à 30% des sondés sont encore susceptibles de changer d’avis), Macron et Le Pen gardent la faveur des pronostics. Quant à l’abstention, CEVIPOF estime qu’elle sera autour de 28%.

Pour ce qui est du second tour, Macron est donné (nettement) vainqueur face à n’importe quel opposant et Marine Le Pen perdante contre tous. En cas d’affrontement Mélenchon-Fillon, c’est le premier cité qui l’emporterait 58 à 42 (source : CEVIPOF).

Le sondage quotidien publié par Ifop-Fiducial maintient les tendances observées ces dernières semaines, à savoir un rapprochement continu de Fillon et Mélenchon par rapport à Le Pen et Macron. Si l’écart entre le premier (Le Pen) et le quatrième (Mélenchon) était encore de 7,5 points il y a une semaine, il n’est maintenant plus que de 4 points et laisse plus que jamais ouverte la possibilité d’un renversement de situation.

 

Publié ce vendredi 14, un sondage Ipsos pour Le Monde confirme ce resserrement et le réduit même à trois points (Le Pen et Macron à égalité à 22%, Mélenchon troisième à 20% et Fillon quatrième à 19%). Moins catégorique est en revanche l’enquête PrésiTrack d’OpinionWay / ORPI, pour qui Fillon (20%) seul est en mesure de contester une finale Le Pen-Macron (23% et 22%), Mélenchon étant placé plus en retrait (17%).

De son côté, Benoît Hamon est annoncé entre 7% et 9%, tandis que Dupont-Aignan tourne toujours autour de 4%.

La dernière fournée de l’enquête CEVIPOF maintient Emmanuel Macron et Marine Le Pen nettement devant les autres participants, avec cependant une érosion nette pour la candidate FN, laquelle perd deux points par rapport à l’enquête de début mars et passe de 27% à 25%, au même niveau que Macron qui reste quant à lui stable. Derrière, François Fillon ne baisse plus mais ne repart pas non plus et voit Jean-Luc Mélenchon, qui profite d’une bonne dynamique, se rapprocher de lui. Benoît Hamon en revanche chute lourdement et n’est plus qu’à 10%.


De son côté, le sondage quotidien publié par Ifop-Fiducial montre des tendances plus marquées, avec tant Macron que Fillon s’érodant, et Fillon et surtout Mélenchon partant à la hausse. Signe pour le candidat LR que l’écart avec le duo de tête est appelé à se resserrer de manière substantielle d’ici le 23 avril, ou correction limitée d’un électorat de droite resserrant un peu les rangs malgré les affaires ? Quant au candidat France insoumise, il est en train de clairement gagner sa « primaire » avec Benoît Hamon. Jusqu’à quel point peut-il continuer de capter les électeurs du socialiste, voire attirer des électeurs de gauche tentés par Macron ? La simple agrégation de ses sondages et de ceux de Hamon le placerait en tout cas en position d’atteindre le second tour, sachant toutefois qu’un tel report n’a rien d’automatique ni ne sera total.

 

Indicateur très suivi au cours de cette campagne, la « sûreté du choix » annoncée par les sondés ayant exprimé leur intention de vote montre une différence nette entre Fillon et Le Pen d’une part, et Macron, Mélenchon et Hamon d’autre part. Les deux premiers disposent en effet d’un socle électoral considéré comme solide, avec plus de 75% des sondés en leur faveur se déclarant sûrs de voter pour eux. Chez les trois autres, cet indicateur est à 60%, voire 52% pour le socialiste, indiquant ainsi un électorat plus susceptible de changer d’avis et de se déporter vers un autre candidat. Pour Hamon, Macron (qui voit ce pourcentage augmenter de vingt points depuis un mois) et Mélenchon (stable), cette tendance confirme le questionnement des électeurs de gauche, partagés entre ces trois candidats pour diverses raisons, qu’elles soient liées aux programmes, aux personnalités ou à la volonté de voter utile contre Le Pen et Fillon.

 

Concernant l’abstention, CEVIPOF l’annonce toujours très élevée, à 34%, en particulier chez les moins de 35%, où elle atteindrait 42%.

Les tendances du sondage quotidien publié par Ifop-Fiducial confirment le duel qui s’annonce au second tour entre Le Pen et Macron. De son côté, Fillon est donné comme continuant à se tasser, au point de sentir le souffle de Jean-Luc Mélenchon, lequel profite du débat et de sa marche sur République pour distancer un Benoît Hamon qui perd du terrain, au point de risquer de passer sous les 10%.  

 

Les jeux sont-ils faits ? François Fillon continue d’espérer un sursaut des électeurs de la droite républicaine, que ses affaires ont pu refroidir. Il faut dire que l’abstention est donnée depuis plusieurs semaines à un niveau élevé (30, voire 35%) et constitue un motif d’espoir pour certains d’y puiser en dernière minute des réserves qui leur manque.

Concernant le second tour, Emmanuel Macron y est toujours donné largement favori (60 vs 40) dans le cas d’un affrontement avec Marine Le Pen.

A noter la percée au-dessus des 5% de Nicolas Dupont-Aignan, qui récolte les fruits de son esclandre chez TF1 (cf. semaine du 20 au 26 mars) et bénéficie sans doute aussi d’électeurs de droite délaissant Fillon.

Les tendances du mois passé se confirment, avec Emmanuel Macron qui continue de progresser et tourne désormais autour des 25%, tandis que François Fillon baisse encore à 17,5% (à noter : le sondage a été réalisé juste avant le meeting du Trocadéro). De son côté, Marine Le Pen n’est pas touchée par les affaires qui la frappent et reste stable, tandis que Hamon et Mélenchon ne créent pas de dynamique en leur faveur


Le sondage quotidien publié par Ifop-Fiducial (lequel prenait Bayrou comme candidat possible jusqu’à ce qu’il annonce son alliance avec Macron) montre une image légèrement différente en ce qui concerne Fillon qui parviendrait à se stabiliser à 20%. Il n’en resterait néanmoins nettement devancé pour le second tour par Le Pen et Macron (lesquels font désormais jeu égal). Concernant Hamon et Mélenchon, Ifop-Fiducial les montrent quasi à égalité, et (comme le Cevipof) sans aucune perspective pour l’un ni pour l’autre d’accéder au second tour.

En ce qui concerne le second tour, Cevipof donne Macron large vainqueur tant de Le Pen (62% vs. 38%) que de Fillon (66% vs. 34%), tandis que ce dernier battrait la candidate FN 55% vs. 45%.

Parmi les autres enseignements de l’enquête Cevipof figure celui sur la certitude des électeurs sondés de voter pour le candidat qu’ils ont indiqué. Ainsi, si 76% des sondés ayant indiqué vouloir voter pour Marine Le Pen se disent sûrs que leur choix est définitif, ils ne sont que 42% à le faire chez Macron, signe que son socle électoral n’est pas stabilisé et peut encore bouger. Ce score est avec celui de Hamon (41%) le plus bas des cinq principaux candidats, Fillon se situant à 62% et Mélenchon à 56%.

Le Penelopegate se répercute violemment sur François Fillon : il perd six points par rapport au sondage de janvier du Cevipof. Grand bénéficiaire : Emmanuel Macron, qui passe devant le candidat LR pour la deuxième place.


Les lignes de force sont toutefois instables et susceptibles de fortes variations, le sentiment prévalant étant que Fillon est en train de réussir à enrayer sa chute et que c’est une lutte serrée qui va se jouer pour la deuxième place, comme le montre le sondage quotidien publié par Ifop-Fiducial.

Cette course à la deuxième place, Benoît Hamon peut-il s’y mêler ? Sa percée post-primaire au détriment de Jean-Luc Mélenchon peut le laisser penser (cf. premier graphe), mais déjà le sondage quotidien Ifop-Fiducial (cf. graphe ci-dessus) semble indiquer une difficulté à maintenir la cadence. De son côté, Marine Le Pen demeure inchangée. Quant à François Bayrou, il annoncera dans les heures qui viennent s’il est candidat ou non. Les sondages n’indiquent toutefois pas de désir fort de la part des électeurs quant à sa participation.

20 janvier 2017 – Après la victoire-surprise de François Fillon à la primaire de la droite et la non-candidature de François Hollande, deux incertitudes demeurent : l’identité du vainqueur de la primaire de la gauche et la candidature ou pas de François Bayrou. Si Valls l’emporte, une lutte s’annonce entre Macron et lui pour l’électorat de centre-gauche, au risque de se neutraliser et qu’aucun des deux ne puissent réellement contester la deuxième place à François Fillon. Une telle situation serait évidemment avivée si François Bayrou se présentait simultanément. A contrario, une victoire de Hamon ou de Montebourg conjuguée à l’absence de Bayrou favoriserait grandement les desseins de Macron, au contraire de ceux de Mélenchon. 

 

Concernant François Fillon, l’euphorie sondagière qui a suivi sa victoire à la primaire connaît déjà un coup de mou, peu importe ses adversaires. Simple baisse de régime passagère, ou signe que la radicalité de son programme commence à être mieux perçue et à inquiéter ?


17 novembre 2016 – La multiplication des primaires et des candidatures rend l’exercice des sondages pour la présidentielle plus ardu que jamais, avec moult hypothèses à analyser et cas de figure à considérer. Un paramètre est toutefois considéré comme déterminant : l’identité du vainqueur de la primaire à droite. Sarkozy ou Juppé ? Le choix que poseront les votants de cette primaire est annoncé comme conditionnant le plus la suite de l’élection. Depuis un an, c’est Juppé qui recueille la faveur des pronostics. Si cette prédiction se vérifie, il partira avec un avantage net pour la présidentielle, les sondages le plaçant depuis des mois en tête du premier tour avec près de 30%, un peu devant Marine Le Pen qui oscille entre 25% et 28%.

 

Parmi les raisons expliquant cette préférence pour Alain Juppé figure son image de candidat de droite sage et modéré, qui bénéficie en outre du ralliement de François Bayrou, lequel a tôt annoncé qu’il soutiendrait le maire de Bordeaux s’il gagnait la primaire. Ce renfort pourrait toutefois être en partie atténué par Emmanuel Macron, dont la candidature est testée par l’enquête CEVIPOF depuis septembre 2016 et tire les sondages de Juppé vers un niveau moins élevés que ceux effectués au printemps et à l’été.

 

Quid si Nicolas Sarkozy gagne la primaire ? Dans ce cas, la situation serait substantiellement modifiée, l’ex-Président de la République n’étant pour l’heure crédité que d’une vingtaine de pourcents dans les intentions de vote du premier tour, où il serait nettement devancé par Marine Le Pen. Raison principale de ce décalage par rapport à la situation avec Alain Juppé : le caractère beaucoup plus clivant de Nicolas Sarkozy, lequel rassemble moins que son rival à la primaire et verrait Bayrou (qui serait alors vraisemblablement candidat) et/ou Macron attirer à eux une bonne partie de l’électorat centriste. 

Concernant les autres prétendants à la primaire de la droite : François Fillon a été testé au premier tour de la présidentielle à l’occasion du sondage de janvier 2016, mais plus après. Son score s’élevait alors à 19%, proche du cas Sarkozy donc. Idem pour Bruno Le Maire, testé à quelques reprises jusqu’en septembre 2016, et dont les meilleurs scores tournaient autour de 20%.

 

Et la gauche dans tout cela ? C’est peu dire que les augures lui sont particulièrement défavorables. Alors qu’il était encore crédité de 20% d’intentions de vote en janvier 2016, le Président François Hollande a vu sa cote baisser tout au long de l’année, au point de pointer désormais aux alentours de 10%, en cinquième position derrière Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Si Juppé gagne la primaire de droite, la présence de Hollande au second tour ressemble  une mission impossible. Si Sarkozy la remporte, alors la fenêtre de tir du Président sortant s’élargit, bien que demeurant étroite. Pour cela, encore lui faudra-t-il gagner la primaire de gauche (ce qui n’est pas acquis), pour autant qu’il soit candidat, la contestation à son égard au sein même du PS devenant de plus en plus virulente.

Le profond affaiblissement socialiste fait en tout cas les affaires de Macron et Mélenchon, lesquels, chacun dans leur couloir (centriste pour le premier, à gauche pour le second), espèrent accélérer la dynamique qui les place pour l’heure entre 12% et 15%, et les fait rêver à un incroyable scénario pour s’emparer de la deuxième place.

 

Concernant les petits candidats les plus visibles, ceux d’extrême-gauche Nathalie Arthaud et Philippe Poutou tournent autour de 1,5% des intentions de vote, tandis que les écologistes (Duflot d’abord, considérée comme favorite, puis Yannick Jadot après sa victoire en novembre à la primaire) sont crédités de 3% à 4%. Enfin, Nicolas Dupont-Aignan pointe vers les 5%. 

Perspectives pour le second tour

 

Tous les sondages donnent Marine Le Pen battue au second tour quel que soit son adversaire. Unique exception : un affrontement avec François Hollande, où les pronostics sont alors partagé. Ce cas de figure est également le seul où François Hollande est donné comme ayant une chance de l’emporter, tout duel face à Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy étant pronostiqué en sa défaveur.