Du 5 au 11 octobre 2015 – où il est question de 158 familles

Dans un article du 10 octobre 2015 intitulé « The Families funding the 2016 presidential election », le New York Times analyse la provenance des fonds jusqu’à présent levés par les candidats à la présidentielle 2016. Pas de grandes révélations, mais un rappel utile des conséquences du fameux jugement « Citizens United » pris en 2010 par la Cour Suprême.

D’après cet article, sur les 120 millions de foyers que compte le pays, 158 fournissent la moitié des fonds collectés jusqu’ici (soit $176 millions de leur part, directement ou via des sociétés que contrôlent ces puissantes familles). Le New York Times insiste sur le côté peu diversifié de ces super-contributeurs, essentiellement blancs, plus âgés que la moyenne, ayant fait fortune dans la finance (dont les hedge funds) et le secteur énergétique (pétrole), se côtoyant de près et aux choix politiques marqués, 138 soutenant les républicains pour 20 seulement les démocrates.

Les trois familles qui ont le plus investi dans la campagne jusqu’à présent (les Wilks et les Neugebauer, du Texas, les Mercers de New York) l’ont toutes fait en faveur du sénateur Ted Cruz. Parmi les autres familles, plusieurs sont liées à un réseau de donateurs idéologiques, dont les Koch, qui organisent des séminaires bisannuels. Le célèbre milliardaire George Soros, lui, est plus en faveur de Clinton.

Sur le financement de campagne de Bernie Sanders

A l’opposé des candidats cherchant l’appui de donateurs opulents pour alimenter les Super PAC qui les soutiennent, Bernie Sanders refuse de tel procédé et en appelle au soutien populaire. Et c’est peu dire que le succès est pour l’instant au rendez-vous : depuis juillet, le sénateur du Vermont a collecté pas moins de 26 millions de dollars de la part de petits donneurs, faisant ainsi jeu quasi égal avec sa rivale Clinton sur ce terrain-là ($28m pour Hillary sur la même période).

Sanders bénéficie notamment d’un grand nombre de contributions récoltées sur Internet, avec $1,3 millions de dons réalisés online de la part de 650 000 donneurs différents, un niveau supérieur à celui d’Obama en 2008 en ce qui concerne les « small-dollar gifts » (dons de petits montants). La forte croissance des petits donneurs est vue comme une réaction à la levée des limites d’investissements des millionnaires et grandes entreprises via les Super PACs, que Sanders a qualifié de « corrompus ».

Ces dons sont capitaux pour Sanders, puisqu’ils lui assurent déjà de pouvoir concourir dans tous les États qui seront en jeu lors du Super Tuesday du 1er mars. Ils lui permettront aussi de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour une campagne de publicité conséquente en Iowa, où sa notoriété est moindre que celle de Clinton.

Les supporters de Biden occupent le terrain

Le comité « Draft Biden » (officiellement non lié à l’actuel vice-président) a lancé une campagne vidéo rappelant le drame qui frappa en 1972 le sénateur alors fraîchement élu du Delaware, lorsque sa femme et sa fille moururent dans un accident de voiture et qu’il trouva la rédemption en s’occupant de ses deux fils, dont Beau, mort d’un cancer voici six mois.

Cette vidéo est-elle annonciatrice d’un Joe Biden clarifiant ses intentions quant à l’élection présidentielle ? Le doute plane toujours quant à sa candidature, et le premier débat télé des candidats démocrates a lieu mardi prochain.

Le remplaçant attendu de Boehner au poste de speaker abandonne

Donné favori pour la succession de John Boehner au poste de « speaker » à la Chambre des Représentants, l’élu de Californie Kevin McCarthy jette l’éponge. Les divisions au sein du parti majoritaire à la Chambre s’accentuent et les observateurs parlent de « GOP (Grand Old Party) Chaos ».

Ben Carson, les Juifs et le port d’arme

Carson apporte une nouvelle preuve qu’être un brillant scientifique n’empêche pas de proférer de grosses âneries. En cause : sa sortie sur le droit au port d’armes des citoyens américains. Carson n’a en effet rien trouvé de mieux pour défendre ce droit que de se référer à la Seconde Guerre mondiale et affirmer que, si les Juifs avaient été armés, Hitler aurait eu beaucoup moins de chances d’atteindre son objectif.