Du 20 au 27 février 2016 – Nevada et Caroline du Sud : où Trump et Clinton ont le vent en poupe

20 et 23 février 2016 – Primaires républicaines en Caroline du Sud et au Nevada

Caroline du Sud (20 février) : 737 000 votants pour cette primaire ouverte où « The winner takes all » (le candidat arrivant premier reçoit tous les délégués, cf. le mode d’emploi des primaires). Et c’est Trump qui rafle les cinquante délégués, avec une nette victoire sur ses poursuivants : 32,5% vs. 22,5% à Marco Rubio qui devance Ted Cruz d’un cheveu pour la deuxième place. Quant à Jeb Bush, l’implication de son frère dans la campagne n’y a rien fait : il boit le bouillon, avec 7,8% des voix. Derrière, Kasich et Carson le suivent de près (7,6% et 7,2%)

Nevada (23 février) : et de trois pour Trump, lequel, tirant les leçons de l’Iowa, a disposé d’une machine mieux rodée et remporté le caucus fermé du Nevada, un caucus où Jeb Bush n’était pas là, l’ex-gouverneur de Floride ayant jeté le gant au lendemain de son score piteux en Caroline du Sud. Aucune importance pour Trump, qui a écrasé la concurrence avec 45,9% des voix. Derrière, Rubio devance Cruz pour la deuxième fois consécutive pour la deuxième place (23,9% vs. 21,4%), mais ne profite pas vraiment du retrait de Bush. Carson est dans les profondeurs (4,8%), Kasich aussi (3,6%).

Décompte : la dynamique est clairement favorable à Trump, lequel compte 81 délégués pour 17 à Cruz et Rubio, 6 à Kasich et 5 à Carson. Sept candidats sur les douze présents au départ en Iowa se sont par ailleurs retirés (Santorum, Gilmore, Huckabee et Paul dès après le premier scrutin, Christie et Fiorina après le deuxième, et Bush après le troisième). Kasich et Carson devraient se maintenir au moins jusqu’au Super Tuesday, ce qui coûtera quelques points à Cruz (une partie du vote évangélique) et Rubio (les modérés susceptibles de le rallier). Pour ce dernier, le scénario se déroule tel qu’anticipé : il a émergé parmi les candidats du centre et il fait jeu égal avec Cruz dans trois votes sur quatre. Maintenant, il lui faut confirmer et gagner des États s’il veut rester crédible pour contester Trump. Quant à Cruz (qui a dû se séparer de son porte-parole parce que celui-ci a relayé des rumeurs à propos de Rubio qui ne croirait pas à la Bible), il vise au minimum un succès de son État du Texas, lequel allouera le plus grand nombre de délégués parmi les treize États en lice lors du Super Tuesday.

20 et 27 février 2016 – Primaires démocrates au Nevada et en Caroline du Sud

Nevada (20 février) : alors que les sondages l’ont longtemps donné largué dans ce caucus, Sanders a bénéficié d’une dynamique forte qui lui permet de ne s’incliner que par un petit écart (52,6% vs. 47,3%). Annoncé comme massivement en faveur de Clinton, le vote latino ne l’a pas été tant que cela, Sanders y étant même donné en tête d’après un sondage à la sortie des urnes. Sa rivale a en revanche fait le plein dans l’électorat noir américain, ce qui lui permet d’emporter un succès certes étriqué, mais qui la maintient devant en termes de délégués.

Caroline du Sud (27 février) : pas de surprise cette fois, Clinton écrase Sanders 73,5% vs. 26%, comme prévu de longue date. Le sénateur du Vermont croyait tellement peu en ses chances dans cet État qu’il n’y était pas présent, préférant faire campagne au Minnesota.

Décompte : Clinton a désormais la situation en main. A l’heure actuelle, elle possède à son actif 91 délégués auxquels s’ajoutent les 453 super délégués déjà ralliés à sa cause, soit un total de 544 (de son côté, Sanders en est respectivement) 65 et 20, soit un total de 85). Le chemin à parcourir pour atteindre les 2383 délégués est encore long mais la dynamique est clairement en sa faveur. Sanders livre une bonne campagne et a malmené son adversaire dans trois États sur quatre mais n’en a gagné qu’un, ce qui est trop peu, d’autant que les prévisions pour le Super Tuesday sont largement favorables à Clinton, donnée partout largement vainqueur, exceptions faites du Massachusetts (coude-à-coude) et du fief de Sanders, le Vermont.