5 mars 2016 – Super Saturday : où Cruz se relance et Kasich et Rubio font grise mine

Chez les républicains

Alors que la fronde anti-Trump s’organise (déclarations offusquées de dignitaires du parti, Super PAC dédiés contre lui …), Cruz démarre la soirée par une victoire écrasante dans le Kansas (48,2% vs. 23,3%). Sa capacité à remporter des caucus fermés se confirment un peu plus tard avec un deuxième succès, dans le Maine cette fois, à nouveau avec une large avance (45,9% vs. 32,6%). De son côté, Trump limite la casse en gagnant avec un petit écart le Kentucky (35,9% vs. 31,6%) et la Louisiane (41,4% vs. 37,8%), soit les deux États mettant en jeu le plus grand nombre de délégués ce samedi.

De leur côté, Rubio et Kasich ont passé une mauvaise journée. C’était prévisible pour Kasich dans le Kansas, le Kentucky et la Louisiane, c’est plus décevant pour lui dans le Maine, où il n’enregistre qu’un maigre 12%. Plus que jamais, l’Ohio est sa seule planche de salut. Quant à Rubio, les résultats sont catastrophiques pour la suite de sa campagne : à aucun moment il n’a été en mesure d’espérer remporter le moindre État en jeu ce samedi, y compris au Kansas, où il disposait pourtant du soutien du gouverneur, d’un sénateur et de Bob Dole. Et si le lendemain il se rattrape partiellement en remportant nettement Puerto Rico avec 73% des votes, le bilan global du week-end lui est très défavorable.

Au bout du compte, Cruz est le vainqueur de la soirée : il a malmené Trump et confirmé son statut de seul challenger sérieux pour lui barrer la route côté républicain (dès ses succès connus, il a d’ailleurs réitéré ses appels à Rubio et Kasich pour se retirer). Quant au milliardaire, les verdicts du jour sont susceptibles de deux interprétations. La première : la volée de critiques et attaques qu’il se prend depuis le Super Tuesday ne l’a pas empêché de décrocher deux nouveaux États, qui plus est ceux qui mettaient en jeu le plus grand nombre de délégués. La seconde : sa vulnérabilité dans les caucus est confirmée et Cruz est train de réussir à coaliser les anti-Trump autour de sa personne. Problèmes pour Cruz : 1°) si la plupart des prochains scrutins seront fermés, il n’y en a quasi plus aucun qui sera un caucus ; 2°) pour espérer battre Trump, il faut impérativement l’empêcher de remporter la Floride et l’Ohio, ce qui augure un casse-tête tactique dans le camp des tout-sauf-Trump : miser sur les locaux Rubio et Kasich, ou tous se ranger derrière Cruz en espérant le voir décoller dans des États où il est à la traine et ne comptait initialement pas faire campagne.

En bref, le milliardaire garde l’avantage, et la bataille pour la Floride et l’Ohio s’annonce plus que jamais sanglante. Auparavant, il y aura notamment le Michigan, où les résultats seront scrutés de près.

Chez les démocrates

Après un Super Tuesday décevant, Sanders relève la tête, il empoche haut la main les caucus fermés du Kansas (68% des votes) et du Nebraska (56%), ainsi que, le lendemain, le Maine. Pas grave pour Clinton, laquelle remporte comme prévu la primaire de Louisiane (70%), c.-à-d. l’État mettant en jeu le plus grand nombre de délégués et ne concède sur tout le week-end qu’un débours de trois délégués à son adversaire, demeurant ainsi de loin la mieux placée.