Contexte

 

  • Le rassemblement de la dernière chance pour Sarkozy ? C’est l’impression qu’il donne, espérant enfin y trouver l’élan qui renversera une réélection compromise. Les derniers sondages le donnent au coude-à-coude avec son rival socialiste au premier tour et largement défait au second.
  • Le meeting en plein air de la Concorde a été, si pas improvisé, du moins décidé en avant-dernière minute, pour faire contre-point à celui organisé le même jour à la même heure par Hollande à Vincennes. L’UMP appelle à la mobilisation générale de ses troupes par tous les moyens.

Place de la Concorde (plaque)

 

Ambiance / assistance

 

  • Temps maussade, froid. De fortes rafales de vent, mais pas de pluie.
  • Copé annonce 100 000 personnes vers 14h et répète ce nombre une heure plus tard. Les médias reprennent cette estimation difficile à juger (l’envoyé du Monde parle toutefois d’une foule moins nombreuse et clairsemée).
  • Quelle proportion de militants/sympathisants UMP vs. les indécis ou les non-politisés venus soutenir Sarkozy ? Impossible à dire. La population semble en tout cas généralement âgée (pas mal de plus de 70 ans), de faible diversité ethnique (l’un ou l’autre asiatique excepté) et gonflée à bloc, agitant à tour de bras les drapeaux bleu-blanc-rouge distribués en masse (pas d’autres drapeaux visibles, quelques-uns des Jeunesses Pops exceptés)
  • Entendu dans la foule : « Dans moins de deux ans, les communistes sont dans la rue ! » « Moi, je ne leur donne pas six mois. » Une dame d’un âge respectable, à propos d’Eva Joly : « Qu’elle retourne en Norvège ! »

 

Avant-discours

 

  • Pas de concert (« on ne fait pas la fête avant d’avoir gagné, nous »). Nathalie Kosciusko-Morizet, la première à parler, est terne, pas assez énergique ni galvanisante, sa voix est trop basse. Plus charismatiques, Bertrand, Juppé, Copé et Fillon chauffent bien le public.
  • Copé est bon mais toujours aussi ridiculement caricatural et de mauvaise foi (la soi-disant mauvaise gestion de la Corrèze par Hollande, les drapeaux soviétiques chez Mélenchon). Fillon : « Je ne regrette rien, je ne renie rien ». Tous défendent farouchement le bilan du quinquennat (accent sur le service public minimum en cas de grève, la burqa, etc.) et mettent en garde contre le retour en arrière et le conservatisme socialiste (« Le vrai changement, c’est nous » ose Juppé).
  • Trois soutiens artistiques prennent la parole : Véronique Genest et Nadine Trintignant (en différé), et Claude Lelouch qui déclare que la France a besoin d’un grand metteur en scène.
Nicolas Sarkozy en 2010

 

Discours

 

  • Nicolas Sarkozy arrive en avance sur l’horaire. Raison : commencer à parler avant Hollande à Vincennes pour être diffusé en direct par les chaînes d’info en continu.
  • Discours de second tour plus que de premier et qui se veut rassembleur, quoique continuant de jouer sur les peurs : « C’est un choix historique que vous allez prendre dans trois semaines (…) Deux voies sont possibles : l’une imposera les solutions du passé, au mieux elle ne résoudra rien. Elle restera prisonnière de tous les conservatismes et corporatismes. Elle continuera à laisser les frontières s’effacer et la nation s’affaiblir. Au pire, elle découragera la réussite, ruinera les classes moyennes, sans enrichir les plus pauvres. »
  • Le triptyque Travail-Famille-Nation est repris à l’envi, de même que le rejet du communautarisme.
  • Virage à 180° sur la BCE : appel à ce qu’elle soutienne la croissance et remise en cause de son indépendance, soit exactement ce que préconisent … Hollande, Mélenchon & co.
  • Discours très littéraire (cite Malaparte, Hugo, Péguy, Zola, Césaire) et aux nombreuses références historique (Valmy + analogie entre les grognards de Napoléon à Austerlitz et les soutiens de Sarkozy à la Concorde : « lorsque vous direz que vous y étiez, on vous répondra que vous êtes des braves ! »).
  • Continue d’appeler à l’aide « ceux qui n’ont pas la parole, qui ne demande rien », la « France silencieuse ».
  • « Peuple de France, n’ayez pas peur, ils ne gagneront pas si vous décidez que vous voulez gagner. »

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