Tous les chiffres repris dans cet article proviennent du site realclearpolitics.com, en particulier de la section spécialement consacrée aux sondages de la présidentielle.

1. Vote populaire

D’abord, un rappel : les sondages effectués au niveau national ont une valeur avant tout indicative, le vainqueur du scrutin étant déterminé non pas sur cette base, mais sur celle des grands électeurs obtenus, lesquels sont alloués suivant le résultat du vote populaire … par État. Cet indicateur n’en reste pas moins intéressant à suivre pour la tendance qu’il décrit.

Depuis le premier débat et les révélations qui ont suivi concernant les propos de Trump sur les femmes, l’écart s’est nettement accentué au profit de Clinton, à qui l’agrégateur de sondages realclearpolitics.com donne désormais sept points d’avance sur son rival. La chute de Trump ne profite pas à au candidat Third Party le plus visible, Gary Johnson (Parti libertarien), lequel stagne aux alentours de 7%. Pas de changement notable non plus pour l’écologiste Jill Stein.

 

2. Grands Électeurs

 

Le site realclearpolitics.com regroupe les États sont en quatre catégories : ceux qui sont solidement acquis à un candidat (Solid States), ceux qui lui sont probablement acquis (Likely States), ceux dans lesquels un candidat est pour l’heure donner avec un léger avantage (Leaning States), et ceux qui sont dans l’incertitude quasi complète (Toss Up).

 

La États acquis ou probables (Solid et Likely States)

270. Tel est le nombre magique de grands électeurs à décrocher pour en obtenir la majorité absolue et être élu président. Du côté de Clinton, le nombre d’États jugés acquis (Solid ou Likely States) au 22 octobre 2016 s’élève à 14. Le nombre de grands électeurs à leur être associés est de 185. Du côté de Donald Trump, le nombre d’États jugés acquis (Solid ou Likely States) au 22 octobre 2016 s’élève à 17, mais le nombre de grands électeurs à leur être associés n’est que de 90, les États concernés étant beaucoup moins peuplés que ceux acquis à la démocrate.

Un mois auparavant, ces grands électeurs considérés comme acquis étaient de 155 pour Clinton et de 95 pour Trump. Le républicain a donc non seulement vu la démocrate faire le trou dans des États où ils étaient auparavant au coude-à-coude, mais en outre, il a lui-même perdu des grands électeurs autrefois considérés comme acquis.

 

Les États possibles (Leaning States)

14 États sont actuellement donnés à l’avantage de l’un ou l’autre candidat, sans toutefois être complètement joués, un renversement pouvant toujours si produire. Sur base des sondages actuels, la répartition des grands électeurs donne un équilibre quasi parfait entre les deux candidats pour ce qui est de ces Leaning States (77 pour Clinton, 74 pour Trump). 


 

Les États indécis (Toss Up)

Si la logique des États acquis, probables et possibles est respectées, Clinton compterait 262 grands électeurs (185+77), ce qui signifie qu’il ne lui faudrait plus en gagner que huit sur les 112 en jeu dans les États indécis. Autrement dit, la victoire paraît quasi assurée pour la démocrate.

 

a) La Rust Belt

C’était LE gros pari de Donald Trump. Ravir les États frappés par le déclin industriel, ceux où son électorat-cible (les hommes blancs en colère suite au déclassement économique qui frappe leur région) étaient le plus susceptible de lui faire gagner l’élection. Parmi les quatre États indécis concernés il y a un mois, seul l’Ohio paraît encore gagnable, la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin s’orientant pour l’heure vers Clinton.

 

b) Le Sud

C’était l’autre gros morceau des États indécis, avec, en point d’orgue, la Floride (29). Complètement incertaine il y a un mois, celle-ci penche maintenant vers Clinton, laquelle gagnerait également la Caroline du Nord (15), tandis que la Géorgie (16) irait à Trump.

 

c) L’Ouest

Le Colorado est passé en mode « Clinton possible ». Restent l’Arizona et le Nevada, où la démocrate semble également en bonne position.

 

d) Les autres

Ils étaient au nombre de trois il y a un mois, ils le sont toujours maintenant, mais avec du changement. Exit le New Hampshire (passé en mode « Clinton possible »), place au Minnesota, où Clinton garde un léger avantage. Restent l’Iowa et le deuxième district du Maine, qui penchent pour l’instant du côté de Trump.

 

e) Résumé de la situation

Sur base des tendances actuelles, Clinton a besoin de remporter 8 grands électeurs dans les États indécis contre 106 à Trump. Sauf surprise gigantesque, la course est jouée, d’autant plus que la démocrate est donnée favorite dans la plupart des États indécis.


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