1. Système politique américain : a) Constitution – b) Congrès – c) Gouvernement fédéral – d) Justice – e) Partis

2. Économie : a) Crise de 2008 – b) Traités de libre-échange – c) Divers

3. Sécurité nationale : a) Immigration – b) Terrorisme

4. Social : a) Armes à feu – b) Mouvements citoyens – c) Droits civiques – d) Éducation – e) Santé

5. International : a) Moyen Orient – b) Autres

6. Divers : a) Entreprises – b) Médias – c) Régions et Histoire des États-Unis – d) Divers

 

1. Système politique américain

 

a) Constitution

 

La Constitution

La Constitution des États-Unis est le texte de loi fondamental du pays. Elle définit la manière dont la nation est organisée et les principes généraux qui doivent guider sa conduite. Elle s’ouvre par les célèbres mots : « We, the people of the United States » (« Nous, le peuple des États-Unis ») et est composée de sept articles auxquels se sont au fil du temps ajoutés vingt-sept amendements.

Les trois premiers articles établissent les pouvoirs législatif (le Congrès), exécutif (le Président) et judiciaire (dont la Cour suprême est la juridiction la plus élevée). Les articles suivants définissent diverses dispositions concernant les États, les procédures d’amendement, etc.

Les dix premiers amendements ont été adoptés en une fois et s’appliquent depuis 1791. Formant la Bill of Rights (la Déclaration des droits), ils visent à limiter les pouvoirs du gouvernement fédéral et garantir les droits et libertés des citoyens. Les plus connus sont :

  • le Premier (liberté d’expression et de religion)
  • le Deuxième (droit au port d’armes)
  • le Cinquième (lequel comporte entre autres le droit de ne pas témoigner contre soi-même, ni d’être privé de sa liberté sans procédure légale régulière)
  • le Dixième (les pouvoirs non-délégués au gouvernement fédéral sont réservés aux États).

Dix-sept autres amendements seront ensuite adoptés au fil du temps. Parmi ceux-ci figurent notamment :

  • le Treizième (adopté en 1865), qui abolit l’esclavage
  • le Seizième (ratifié en 1913), qui prévoit que l’État fédéral peut lever un impôt sur le revenu.
  • le Dix-Huitième (ratifié en 1919), qui instaure la prohibition d’alcool et sera abrogé en 1933 par le Vingt-et-Unième
  • le Dix-Neuvième (ratifié en 1920), qui donne le droit de vote aux femmes
  • le Vingt-Deuxième (ratifié en 1951), qui limite à deux le nombre de mandats qu’un président peut exercer.

Aux États-Unis, la Constitution fait quasiment office de texte sacré, dont la lettre et l’esprit se doivent d’être respectés, ce qui explique pourquoi nombre politiciens s’affichent comme ses défenseurs absolus et intransigeants, contrairement à d’autres qui en prônent une lecture qui tienne compte de l’évolution de la société.

En pratique, la Constitution laisse place à de nombreuses interprétations (d’autant plus que ce texte date pour l’essentiel de plus de deux cents ans), et c’est à la Cour suprême que revient in fine de trancher laquelle doit s’appliquer lorsqu’un cas lui est soumis. Ces interprétations peuvent toutefois varier dans le temps, selon que les juges chargés de statués les cas soumis sont en majorité progressistes ou conservateurs, ce qui fait de leur nomination un enjeu politique très important.

 

États vs. Territoires vs. District of Columbia

Originellement formés de treize États, les États-Unis en comptent cinquante depuis que Hawaï et l’Alaska ont obtenu ce statut en 1959. Chaque État envoie deux sénateurs au Congrès et un nombre de représentants dépendant de sa population. Chaque État dispose également d’un nombre de grands électeurs (qui éliront le président) égal au total de ses élus au Congrès (sénateurs et représentants).

Outre ces cinquante États, le pays dispose de « Territoires ». Ceux-ci peuvent être :

  • « incorporés », c.-à-d. considérés comme partie intégrale des États-Unis et où la Constitution s’applique dans son entièreté. Ce statut précède généralement l’accession à celui d’État. Aucun territoire n’est pour l’instant dans cette situation, le dernier en date ayant été le Territoire d’Hawaï jusqu’en 1959.
  • « non-incorporés », c.-à-d. contrôlés par le gouvernement des États-Unis mais ne faisant pas partie des États-Unis, et où la Constitution ne s’applique pas dans son entièreté (les gouvernements et parlements locaux sont indépendants du Congrès américains). Ces territoires non-incorporés peuvent être « organisés », c.-à-d. régi par une loi particulière – dite organique – déterminant de manière formelle leur mode de gouvernement. Ils sont en 2016 au nombre de quatre : Puerto Rico, Guam, les Îles Mariannes du Nord et les Îles Vierges américaines. Les autres territoires non-incorporés sont dits « inorganisés » (aucune loi organique n’a été adoptée à leur sujet). Les territoires concernés par ce dernier cas sont pour la plupart inhabités, la seule exception notable étant les Samoa américaines.

Les territoires non-incorporés n’envoient ni sénateurs ni représentants au Congrès. Ils n’élisent pas non plus de grands électeurs et ne participent pas à l’élection présidentielle. Ils participent en revanche bel et bien aux primaires des partis républicains et démocrates.

Reste le cas du « District of Columbia », lequel abrite la capitale fédérale Washington, siège (entre autres) de la Maison Blanche et du Congrès. Le District of Columbia n’est pas un État et, en dépit de sa population (600 000 habitants), il ne dispose d’aucune représentation au Sénat et tout juste d’un unique représentant sans droit de vote à la Chambre. A la différence des habitants des territoires non-incorporés (tel Puerto Rico) qui, comme eux, ne disposent pas de représentation au Congrès, les habitants de Washington sont soumis aux impôts fédéraux, ce qui est à l’origine de la devise non-officielle de la ville (« Taxation Without Representation », « Taxés sans être représentés »), laquelle est un détournement ironique du mot d’ordre contestataire des colonies américaines avant leur indépendance « No taxation without representation » (« Pas de taxation sans représentation »), les habitants des colonies se plaignant que Londres leur fasse impose taxes et impôts sans leur donner le droit en contrepartie d’avoir des représentants au Parlement.

En revanche, s’il ne dispose ni de sénateur ni de représentant avec droit de vote, le District of Columbia participe-t-il non seulement aux primaires démocrates et républicaines, mais en outre dispose-t-il (depuis 1961) de trois grands électeurs qui participent au collège électoral chargé d’élire le président.

 

b) Congrès

 

Sénat, Chambre des représentants et Speaker

Le Congrès est l’organe législatif des États-Unis. Il se compose de deux chambres : le Sénat (100 sénateurs) et la Chambre des représentants (House of Representatives, 435 représentants). Les 535 membres du Congrès sont tous élus au suffrage universel direct.

Les sénateurs (deux par chaque État, quelle que soit la population de celui-ci) sont élus pour un mandat de six ans. Leur élection n’est toutefois pas simultanée mais répartie par période de deux ans (un tiers du Sénat est donc remis en jeu tous les deux ans).

Vu la longueur des mandats et le nombre plus restreints de ses membres, le Sénat est souvent considéré comme une assemblée davantage de délibération que la Chambre des représentants, souvent plus animée. Parmi ses prérogatives exclusives figurent notamment la validation des nominations effectuées par le président des États-Unis pour certains postes (par exemple les Secrétaires d’État ou les juges de la Cour suprême) et la ratification des traités (qui doivent être approuvés à la majorité des deux tiers). Le Sénat est également responsable de voter l’impeachment (la destitution) à la majorité des deux tiers envers un membre de l’exécutif (dont le président) sur base d’une mise en accusation votée par la Chambre des représentants.

Les représentants sont élus par district électoral, dont le nombre varie par État selon la population (par exemple la Californie envoie 53 représentants à Washington, le Montana un seul) et peut donc évoluer selon les changements démographiques. Leur mandat est de deux ans et leur élection a lieu le deuxième mardi de novembre, coïncidant donc une fois sur deux avec l’élection présidentielle. Parmi leurs prérogatives figure l’adoption du budget de l’État, sujet qui peut parfois dégénérer et déboucha sur un shutdown de l’administration fédérale en 2013.

Le parti disposant de la majorité à la Chambre des représentants choisit généralement le président de ladite Chambre, appelé Speaker of the House. Il est le troisième personnage de l’État et deuxième dans l’ordre de succession présidentielle (après le vice-président).

L’approbation des deux chambres est nécessaire pour qu’une loi soit ratifiée, ce qui explique l’importance pour un président que son parti ait la majorité dans chacune d’elle s’il veut pouvoir faire voter tous les projets de son programme. A l’heure actuelle (2015), le Sénat est contrôlé par les républicains (54 sièges, pour 46 aux démocrates et indépendants), de même que la Chambre des représentants (247 sièges pour les républicains, 186 pour les démocrates).

 

Voting Rating ou Voting Grading

Afin de renforcer le poids de leurs critiques ou louanges vis-à-vis des élus du Congrès, les lobbys et groupes de pression américains ont pris l’habitude de coter les sénateurs et membres de la Chambre des représentants, un bon score signifiant que l’élu concerné vote généralement en accord avec les principes défendus par lesdits lobbys ou groupes de pression, un mauvais signifiant au contraire que ses votes sont considérés comme néfastes pour la cause qu’ils défendent.

La forme la plus connue de rating (et qui est celle utilisée par la NRA) consiste à attribuer aux élus un grade allant de A à F. Un Sénateur se voyant attribuer une note de A sera considéré comme parfaitement aligné avec les vues et recommandations prônées par le lobby, au contraire de celui recevant un F, dont les actes et positions en sont à l’extrême opposé.

Ces scores ressortent souvent lors des campagnes électorales lorsqu’un lobby veut soutenir (ou affaiblir) un candidat. Ils peuvent également être détournés par les politiciens opposés à ce même lobby, lesquels pourront se flatter d’être mal coté et brandir un F comme un brevet d’intégrité et d’opposition aux idées défendues par le groupe de pression concerné.

 

Flibuste sénatoriale

La flibuste sénatoriale (et plus généralement la flibuste parlementaire) est une technique d’obstruction visant à empêcher ou retarder l’adoption d’une loi en utilisant toute une série de subterfuges pour allonger indéfiniment les débats la concernant. L’exemple le plus connu de flibuste est celui où un orateur monopolise la parole des heures durant sans que les procédures ne permettent au président du Sénat ou de la Chambre de l’interrompre.

Cette méthode a été rendue célèbre au cinéma par le film Mr. Smith Goes to Washington (Monsieur Smith au Sénat, 1939, Frank Capra), où un jeune politicien idéaliste joué par James Stewart parle pendant près de vingt-quatre heures pour bloquer l’adoption d’une loi ne servant qu’à l’enrichissement de politiciens et hommes d’affaires véreux au détriment du bien public.

Dans la réalité, quelques cas fameux de flibuste ont notamment vu des sénateurs lire le bottin téléphonique ou réciter du Shakespeare.

 

Caucus du Congrès

Un caucus du Congrès est une coalition formée au sein du Sénat et de la Chambre des représentants par des élus guidés par la poursuite d’objectifs semblables ou d’intérêts communs. Le cas le plus évident est celui des caucus formés par les élus des partis républicains et démocrates, mais des caucus transpartisans existent également, tels que le Congressional Black Caucus qui rassemble les élus afro-américains, le Freedom Caucus qui rassemble les élus se revendiquant du Tea Party, le Congressional Hispanic Caucus, etc.

 

House Committee Budget

Le House Committee Budget est le comité de la Chambre des représentants chargé de superviser le processus d’élaboration du budget fédéral qui devra être approuvé par ladite Chambre. Son rôle est donc particulièrement dans le cadre de la bonne marche de l’administration fédérale et il fut évidemment impliqué dans la crise du shutdown de 2013.

 

Shutdown

Un government shutdown (arrêt des activités gouvernementales) se produit lorsque, dans le cadre de l’établissement du budget de l’État, un blocage a lieu au Congrès concernant la mise à disposition de fonds suffisants pour la continuité des opérations gouvernementales. En pareil cas, lorsque la date-butoir est dépassée, les administrations fédérales cessent de fonctionner (à l’exception des services dits « essentiels », notamment les services médicaux, l’armée, le système pénal …) et leurs employés sont mis au chômage temporaire.

A partir de 1976 et jusqu’en 1990, des épisodes de shutdown se produisent régulièrement (quinze fois), généralement pour de courtes périodes (exceptions faites de trois shutdowns de 11, 12 et 18 jours sous l’administration Carter à la fin des années 1970, et liés à la question de l’avortement). Deux autres cas ont encore lieu sous l’administration Clinton, dont le dernier (en 1995) établit un record de 21 jours. Aucun autre shutdown ne survient ensuite pendant dix-huit ans, jusqu’à celui de 2013, qui durera 17 jours.

La cause principale du shutdown de 2013 provient de la volonté d’élus républicains liés au Tea Party d’empêcher la mise en place de nombreux pans de l’Obamacare. Parmi les agitateurs les plus en vue : le sénateur Ted Cruz, qui se livre notamment à un acte de flibusterie parlementaire le 24 septembre en prononçant un discours de 21 heures.

Bien décidés à ne pas céder sur leurs exigences, les républicains (qui contrôlent alors la Chambre des représentants) entament un bras de fer avec le Sénat démocrate et le Président Barack Obama. Le blocage est total et empêche l’adoption d’un accord budgétaire, ce qui conduit, le 1er octobre, à un shutdown des administrations fédérales. La situation perdure pendant seize jours, mais n’empêche le lancement de l’Obamacare. Mis sous pression intense (notamment de la part de l’opinion publique), les républicains modérés finissent par accepter de débloquer la situation et votent avec les démocrates pour un relèvement du plafond de la dette, à la fureur des républicains hardcore. L’épisode laissera des traces profondes au sein du GOP, de plus en plus fracturé par les tenants de l’establishment davantage portés vers le compromis et les radicaux prêts à tout pour imposer leurs points de vue ultraconservateur.

Le spectre d’un nouveau shutdown apparaît à l’automne 2015, à nouveau à propos du financement de l’organisation Planned Parenthood (laquelle est fortement impliquée dans l’exercice des avortements) et conduit à de vives tensions, lesquelles déboucheront notamment sur la démission du républicain John Boehner de son poste de speaker suite à la pression d’élus Tea Party qui ne le trouvent pas assez ferme. Finalement, un accord sera trouvé pour relever le plafond de la dette et éviter toute nouvelle controverse sur ce sujet jusqu’en 2017 au moins.

 

c) Gouvernement fédéral

 

Éligibilité du Président et du Vice-Président

Voir ici.

 

Birthers

Les birthers sont des partisans de la théorie selon laquelle Barack Obama ne serait pas né aux États-Unis, ce qui, d’après eux, remet en cause la légalité de son élection à la présidence.

Parmi les conditions requises pour être éligible à la présidence, figure celle d’être né citoyen américain, ce qui est le cas pour toute personne née sur le sol des États-Unis, peu importe la nationalité de ses parents. Barack Obama étant né à Hawaï, la question de son éligibilité ne se pose pas. C’est pourtant ce qu’une frange radicale de ses détracteurs va se mettre en tête de contester.

Une première rumeur à ce sujet circule dès les primaires démocrates de 2008. A son origine, semble-t-il, divers sites Internet conservateurs, que relayeront ensuite des supporters d’Hillary Clinton. Cette question fait alors partie d’un ensemble plus vaste de spéculations savamment entretenues sur les soi-disant zones d’ombre du passé d’Obama (tels que : il serait musulman ; son deuxième prénom aurait d’abord été Muhammad, puis plus tard changé en Hussein ; son père officiel ne serait pas son père biologique ; etc.).

La controverse rebondit un an et demi plus tard, lorsque des « preuves » commencent à être exhibées sur divers sites conservateurs pour expliquer que Barack Obama n’est pas né à Hawaï mais au Kenya (dont son père est originaire), et donc qu’il n’est pas né citoyen américain (ce qui, même en supposant vrai le postulat de départ, est une conclusion discutable, puisque sa mère est Américaine).

L’affaire s’emballe et, à la consternation de beaucoup au sein de leur propre parti, un groupe de républicains acharnés se joint à la meute des théoriciens du complot pour exiger d’Obama qu’il publie son acte de naissance. Parmi les plus enragés : Donald Trump, lequel, lorsque Obama (qui avait déjà publié en 2008 un premier document confirmant sa naissance à Hawaï) finit par publier son certificat complet en avril 2011, se gargarise d’avoir été « capable d’obtenir quelque-chose que personne d’autre n’avait réussi à obtenir auparavant. »

Malgré cette publication, les accusations de naissance hors des États-Unis ne s’éteignent pas totalement et reviennent régulièrement à la surface, quoique avec moins de vigueur. Parmi les personnalités continuant d’entretenir le doute : Donald Trump, encore et toujours, qui, peu avant l’élection de 2012, offre de donner cinq millions de dollars à l’œuvre de charité que voudra Barack Obama si celui-ci publie sa demande d’admission au collège, ainsi que celle pour l’obtention d’un passeport.

Tout au long des quatre années qui suivent, le milliardaire continue d’insinuer plus ou moins ouvertement qu’Obama n’est pas né où il prétend l’être. Pressé par ses conseillers qui souhaite en finir avec cette controverse qui lui fait plus de tort que de bien, il consent finalement (visiblement à contrecœur) en septembre 2016 à déclarer : « President Barack Obama was born in the United States. Period. », non sans toutefois conclure par une nouvelle pirouette en affirmant que c’est l’équipe Hillary Clinton qui la première a lancé ces rumeurs en 2008, plus particulièrement son conseiller Sidney Blumenthal.

 

Commander-in-Chief

De par l’Article II de la Constitution, le Président des États-Unis est également le Commander-in-Chief (commandant en chef) des armées du pays. En pratique, un président n’exerce jamais le commandement sur un champ de bataille (les seules exceptions ayant été George Washington en 1794 et James Madison en 1812). Quant à son implication dans les décisions opérationnelles en cas de conflit, elle est variable selon les présidents et dépend de leur volonté de s’y impliquer ou non.

Beaucoup plus importante en revanche aux yeux des citoyens que d’éventuelles compétences militaires sera sa capacité, en de cas guerre ou de menace terroriste, à faire preuve de leadership, à unir le pays face au danger, à mobiliser ressources et alliés et faire preuve de décision et de détermination.

 

Discours sur l’état de l’Union

Le discours sur l’état de l’Union (State of the Union address) est l’allocution annuelle donnée par le Président des États-Unis au Congrès, une allocution au cours de laquelle il dresse un bilan de la situation du pays et développe sa vision politique en termes de programme et de priorités législatives.

 

First Lady

First Lady est le titre non-officiel traditionnellement donné à l’épouse du Président des États-Unis. Son rôle a évolué au fil du temps et est maintenant considéré comme celui d’hôtesse et d’organisatrice de la Maison Blanche. Elle s’investit également dans de nombreuses activités de charité et assiste à des cérémonies officielles, soit avec son époux, soit en le représentant.

La question de cette appellation est soulevée depuis que ce rôle pourrait pour la première fois être dévolu à un homme si Hillary Clinton venait à accéder à la Maison Blanche. Une possibilité serait que son mari Bill soit alors qualifié de First Gentleman.

 

Secrétaire d’État

Le United States Secretary of State est le ministre des Affaires étrangères du gouvernement fédéral américain.

Parmi les Secrétaires d’État les plus récents et les plus connus, citons : Henry Kissinger (de 1973 à 1977, deuxième présidence de Nixon et présidence de Ford), Madeleine Albright (de 1997 à 2001, sous la seconde présidence de Bill Clinton), Colin Powell (de 2001 à 2005, première présidence de George W. Bush), Condoleezza Rice (de 2005 à 2009, seconde présidence de George W. Bush), Hillary Clinton (de 2009 à 2013, première présidence d’Obama) et John Kerry (depuis février 2013, seconde présidence d’Obama).

 

NSA

La NSA (National Security Agency) est une organisation du Département de la Défense chargée de collecter des renseignements principalement aux moyens de systèmes d’écoute et d’interceptions de messages. Elle a également sous sa responsabilité la sécurité des systèmes d’information et de communication du gouvernement américain.

La NSA a de nombreux programmes d’espionnage électrique à son actif et a notamment capté les communications de dirigeants de pays alliés tels François Hollande et Angela Merkel.

L’ampleur de ses opérations est dévoilée en 2013 par le lanceur d’alerte Edward Snowden, lequel révèle la surveillance mondiale massive des communications Internet et mobiles à laquelle se livre l’agence. La légalité d’une telle surveillance y compris sur des citoyens américains est l’objet de vives controverses. D’autres critiques mettent quant à elles en avant le caractère surtout économique de l’espionnage mené par la NSA et affirment que ses activités concernant le terrorisme ne sont qu’une petite partie de la masse des données qu’elle collecte.

 

IRS

L’IRS (Internal Revenue Service) est l’agence gouvernementale en charge de la collecte des impôts. Elle figure parmi les cibles principales des opposants à la politique fiscale du gouvernement fédéral. Plusieurs candidats républicains (Ted Cruz, Mike Huckabee, Carly Fiorina) ont d’ailleurs annoncé et répété vouloir sa suppression pure et simple, ainsi qu’une simplification drastique du code fiscal (Fiorina parla de le réduire à trois pages, alors que l’actuel en compte 2600).

 

Fed

La Fed (dont le nom officiel est Federal Reserve System) est la banque centrale américaine. Ses objectifs tels que fixés par le Congrès sont d’œuvrer au plein-emploi et d’assurer la stabilité des prix, ainsi que celle à long-terme des taux d’intérêt. Depuis 2009 elle est également en charge de superviser et réguler les systèmes bancaire et financier. Bien que responsable de la politique monétaire de la nation, la Fed se distingue des banques centrales des autres pays par le fait qu’elle ne bat pas monnaie, cette tâche revenant au Département du Trésor.

La Fed est indépendante des pouvoirs l’exécutif et législatif fédéraux, ses décisions ne nécessitent ni l’aval du Président des États-Unis ni celui du Congrès, lequel peut toutefois exercer un droit de surveillance.

Au cours de la campagne, cette indépendance est mise en doute par Donald Trump, lequel, en novembre 2015 et septembre 2016, a accusé Janet Yellen (la présidente de la banque) de maintenir artificiellement les taux d’intérêt à un niveau bas pour aider Obama à embellir son bilan et empêcher l’économie américaine de s’effondrer. Quelques mois auparavant, le magnat de l’immobilier s’était pourtant féliciter d’une telle attitude.

Plus généralement, la Fed est souvent prise à partie par des politiciens républicains, notamment ceux de la mouvance Tea Party, qui lui reprochent entre autres de dévaluer le dollars en émettant massivement des obligations pour pouvoir supporter la dette publique colossale que possède le pays.

 

d) Justice

 

La Cour suprême

La Cour suprême est l’instance juridique la plus élevée des États-Unis, et ses jugements sont sans appel. Son activité principale consiste à vérifier la constitutionnalité des lois adoptés par le gouvernement fédéral et les États. Elle ne le fait toutefois pas de son propre chef ni a priori, mais doit être saisie pour juger une affaire bien précise (cf. par exemple le cas Citizens United vs. Federal Commission Election). La décision alors prise par la Cour suprême ne s’applique qu’aux parties concernées et n’abroge pas la loi incriminée, mais doit être appliquée par les tribunaux si des cas similaires leur sont soumis. En résumé, la Cour suprême est l’interprète officiel de la Constitution et en charge de la vérification de sa bonne application.

Les juges formant la Cour suprême sont nommés à vie par le Président des États-Unis et approuvés par le Sénat. Étant donné leurs pouvoirs et l’importance que leurs décisions peuvent avoir en ce qui concerne certains sujets sensibles (notamment sociétaux, tels l’avortement, le droit au port d’armes ou le mariage gay), leur nomination est toujours un choix politique qui prendra en compte les points de vue idéologiques des candidats. Une Cour suprême dont la majorité des juges sont réputés conservateurs sera ainsi peu encline à prendre des arrêts progressistes, et inversement. La composition de la Cour suprême est donc un enjeu majeur, et la succession d’un juge décédé ou ayant pris sa retraite est souvent l’objet de débats intenses.

La Cour suprême est composée de neuf juges et ses décisions sont rendues à la majorité de ses membres. Suite au décès début 2016 du juge Antonin Scalia et du refus par le Sénat (à majorité républicaine) de se prononcer sur son successeur tant que l’élection présidentielle n’aura pas eu lieu, elle n’en compte toutefois à l’heure actuelle (septembre 2016) que huit, quatre nommés par des présidents républicains et quatre par des présidents démocrates, ce qui peut mener à des situations de blocage en cas de sujets particulièrement sensibles (cf. la problématique de l’immigration illégale et les tentatives de Barack Obama pour régulariser plusieurs millions de clandestins).

 

Attorney general

Le United States Attorney General (généralement traduit en français par « procureur général », ce qu’il n’est pas exactement) est l’équivalent du ministre de la justice aux États-Unis et dirige le Département de la Justice. Il fait partie du cabinet du Président (et est choisi par celui-ci), est responsable de l’application des lois fédérales et représente le gouvernement dans toutes les affaires juridiques impliquant celui-ci.

Chaque État possède son propre State Attorney General, dont les fonctions sont similaires au niveau local. La grande majorité d’entre eux sont élus par consultation populaire.

 

Law and Order

Aux États-Unis, le concept de Law and Order (Loi et Ordre) est notamment associé à Richard Nixon et à sa campagne présidentielle de 1968, alors que le pays était la proie d’une vive contestation populaire contre la fin du Vietnam et en faveur des droits civiques, mais aussi d’une hausse de la criminalité, d’émeutes et d’actes violents. Qualifiant les démocrates de laxistes en matière sécuritaire, Nixon et les républicains réclament un durcissement des peines criminelles et leur application stricte à tout condamné. Le but recherché en agissant de la sorte est de ramener le calme dans le pays et utiliser la menace de la punition et de l’incarcération comme moyen de prévention des crimes. Le concept de Law and Order implique également d’avoir une police forte, ce qui n’est pas sans faire craindre des abus, notamment en matière de racisme. Le message de Nixon n’en touchera pas moins une partie de la population et contribuera à sa victoire à l’élection.

A partir de l’été 2016, Donald Trump se réfère souvent à ce concept, notamment lors de son discours d’investiture à la convention de Cleveland, dans lequel l’expression Law and Order figure parmi les premiers mots qu’il prononce. Il continue à l’utiliser régulièrement pendant la suite de la campagne pour souligner combien sa volonté de restaurer l’ordre public est partie intégrante de ses plans pour « make America great again » (rendre à l’Amérique sa grandeur).

 

Stop and Frisk

Le Stop-and-Frisk (« Arrêter et fouiller ») consiste à donner la possibilité à la police, suite à une suspicion raisonnable de sa part, d’arrêter un citoyen sur la voie publique, de l’interroger, et de le dessaisir des armes qu’il porte sur lui. Ce programme est notamment à New York depuis le début des années 2010. Sa pratique fait toutefois l’objet de vives controverses en raison des préjugés raciaux observés lors de son application, la grande majorité des personnes interceptées dans ce cadre étant hispaniques ou afro-américaines. Son efficacité en matière de prévention criminelle est également l’objet de débats.

 

e) Partis

 

Establishment

Le terme establishment désigne l’élite d’un parti, son groupe dirigeant, au sein duquel se décide l’orientation idéologique et stratégique du mouvement.

Le programme politique de l’establishment d’un parti peut parfois être en décalage fort avec les aspirations de sa base, au risque de créer de vives contestations internes. C’est notamment sur ce décalage que le Tea Party et Donald Trump ont bâti leurs succès électoraux au sein du GOP.

 

DNC (Democratic National Committee)

Le DNC est le comité national qui chapeaute l’ensemble des organisations du parti républicain. C’est lui qui entérine et coordonne la direction politique générale suivie par le parti, et lui aussi qui gère l’organisation de la campagne des primaires, ses débats et sa convention. L’équivalent républicain du DNC côté démocrate est le RNC.

Sa présidente depuis 2011 était Debbie Wasserman Schultz. Accusée de favoritisme pro-Clinton, elle démissionne de son poste en juillet 2016 suite au DNC-leaks. Donna Brazile la remplace à titre d’intérim.

 

Le RNC (Republican National Committee)

Le RNC est le comité national qui chapeaute l’ensemble des organisations du parti républicain. C’est lui qui entérine et coordonne la direction politique générale suivie par le parti, et lui aussi qui gère l’organisation de la campagne des primaires, ses débats et sa convention. Depuis 2011, son président est Reince Priebus. L’équivalent du RNC côté démocrate est le DNC.

 

Tea Party

Pourfendeurs de l’État fédéral et sur une ligne très conservatrice pour ce qui est des questions socio-économiques, le Tea Party est né dans le contexte de la crise économique et financière de 2008 et l’arrivée à la présidence de Barack Obama, à qui est reproché l’augmentation des dépenses fédérales liée tant au sauvetage des secteurs financier et automobile (Auto et Bank Bailouts) qu’à une plus grande protection sociale (Obamacare).

Les membres du Tea Party (dont l’acronyme TEA signifie Taxed Enough Already, « Déjà suffisamment taxé »), se revendiquent de l’esprit des Pères fondateurs du pays (cf. le nom choisi, référence à la célèbre Boston Tea Party de 1773). Ils suivent généralement les thématiques classiques du parti républicain (réduction de la taille de l’État, diminution des impôts …), mais de manière beaucoup plus radicalisée. Le libertarien Ron Paul est régulièrement présenté comme le parrain du mouvement et les businessmen milliardaires David et Charles Koch comme des donateurs importants. Le mouvement a également bénéficié du fort soutien médiatique de Fox News.

A noter que le Tea Party est hétéroclite et décentralisé : pas de structure centrale, pas de hiérarchie ni de vrai leader (Sarah Palin en a été une figure de proue mais pas une dirigeante), plutôt une multitude de groupes locaux et autonomes aux objectifs parfois différents.

 

Les scandales de Bill Clinton

Le parcours des Clinton jusqu’à la fin de la présidence de Bill est émaillé de nombreux scandales, dont les plus médiatiques furent assurément ceux liés aux frasques sexuelles du mari d’Hillary.

Le premier à éclater sur la scène nationale a lieu en 1992, au cours de la primaire démocrate, lorsque Bill est accusé d’avoir eu une liaison extra-conjugale de douze ans avec une certaine Gennifer Flowers. Pour déminer l’affaire, le couple Clinton s’affiche soudé comme jamais lors d’une émission télé (60 minutes) et parvient à renverser la situation : jusque-là mal embarqué dans les primaires, Clinton refait progressivement surface et finit par remporter l’investiture, puis la présidentielle.

Deuxième scandale important (qui va prendre de l’ampleur lorsque le couple Clinton est à la Maison Blanche) : l’affaire Whitewater, du nom de la société fondée par les Clinton et un couple d’amis (les MacDougal) afin de mener à bien un projet immobilier à la fin des années 1970 en Arkansas, où Bill va bientôt être élu gouverneur.

Alors que des terrains ont été acquis en vue d’y faire bâtir des maisons de vacances à vendre ensuite, la situation économique se gâte et la construction des immeubles doit être reportée. A partir de là, l’affaire devient complexe et obscure. Le mari des MacDougal demande aux Clinton de verser des fonds supplémentaires afin de payer les intérêts d’emprunts contractés pour Whitewater. En pratique, monsieur MacDougal aurait utilisé les sommes reçues à d’autres fins, notamment pour développer des activités dans deux banques qu’il acquiert en 1980 et 1982, avant, plus tard, de se lancer dans un autre projet immobilier, qu’il finance de manière frauduleuse. Les autorités fédérales découvre le pot-au-rose en 1986, les montages de MacDougal s’effondrent et, dommage collatéral, les Clinton perdent les sommes investies dans Whitewater.

Quel a été le rôle des Clinton dans cette histoire ? Étaient-ils au courant des agissements de MacDougal ? En sont-ils les victimes ? Ou en ont-ils bénéficié tout en restant dans l’ombre ? L’affaire fait d’abord peu de bruit mais revient à la surface pendant les primaires de 1992. Elle n’empêche pas Clinton de gagner la présidentielle, mais son impact va aller crescendo, puisque, aux accusations pour fraude concernant MacDougal, s’ajoutent d’abord des soupçons de financement illégal des campagnes de Clinton pour être réélu gouverneur d’Arkansas, puis l’accusation d’un entrepreneur affirmant en 1993 que le nouveau président l’a, par le passé, contraint à consentir un prêt illicite de $300 000 aux MacDougal.

Plusieurs enquêtes sont ouvertes et les condamnations sont nombreuses, dont celles des MacDougal, mais aussi du gouverneur de l’Arkansas qui a succédé à Clinton. Pour Bill et Hillary, en revanche, rien, ils plaident la bonne foi et l’ignorance, et s’en sortent sans casse. Toutefois, l’affaire a toutefois vu entrer en piste un homme qui va devenir leur pire ennemi et créer bien des remous : le procureur Kenneth Starr, un farouche républicain qui entend bien ne pas lâcher le Président.

Les recherches de Kenneth Starr le mènent (entre autres) à Paula Jones, une ex-fonctionnaire de l’Arkansas qui, en 1994, a porté plainte contre Bill Clinton pour harcèlement sexuel lorsqu’il était gouverneur. La procédure s’étend sur plusieurs années et, en avril 1998, une stagiaire à la Maison Blanche du nom de Monica Lewinsky est entendue par la justice pour savoir si elle-même a eu des relations sexuelles avec le président. Les rumeurs d’une telle liaison ont commencé à fuiter en janvier 1998. Clinton la nie et affirme avec force, au cours d’une déclaration télévisée devenue célèbre : « I did not have sex with that woman, Miss Lewinsky ». Cette version, il la répète devant la cour en charge de l’affaire Paula Jones, tout comme le fait aussi Monica Lewinsky. Toutefois, au moment des faits, celle-ci a avoué ses rapports avec Bill à une amie de bureau, laquelle, à l’insu de Lewinsky, a enregistré sa confession et la transmet à Kenneth Starr. Lequel peut dès lors engager une procédure en parjure contre le Président, ouvrant ainsi la voie à une possible destitution.

Le ramdam médiatique est énorme et s’accompagne d’un grand déballage de détails au choix croustillants ou obscènes. Parmi les « vedettes » du show : une robe bleue de Monica Lewinsky, tâchée par du sperme de Clinton et que son « amie » a réussi à conserver sans qu’elle ne soit nettoyée. Viendra aussi la tentative de défense du président pour expliquer que les actes pratiqués avec la stagiaire n’étaient pas des relations sexuelles, puisque, selon sa définition, celles-ci impliquent une pénétration vaginale ou une attitude active de sa part dans les ébats, ce qu’il nia, affirmant que tous lesdits actes avaient été exécutés par Lewinsky et qu’il ne l’avait pas touchée de lui-même.

Bref, cela ne vole pas haut, et la procédure de destitution (« impeachment ») est effectivement lancée. La Chambre des représentants l’approuve. Pas le Sénat (la majorité des deux tiers était requise, et elle fut très loin d’être atteinte). Clinton échappe à l’humiliation totale, mais sa réputation est écornée à jamais. Al Gore en payera en partie le prix un an plus tard, lorsqu’il cherchera à lui succéder à la Maison Blanche.

Et Hillary ? Quelle a été son attitude dans tout cela ? En public, elle fut d’un soutien sans faille à son mari, femme certes bafouée, mais aussi femme déterminée à défendre son mariage et dénonçant un complot pour abattre Bill. En privé, les rumeurs firent état de fortes tensions et de doutes quant à la continuité de leur union, laquelle perdura finalement.

Au cours de la campagne 2016, Bernie Sanders se refusa à toute attaque contre sa rivale à ce sujet, se contentant de répondre que les transgressions passées de Bill étaient inacceptables quant un journaliste lui posa la question, puis demandant à passer à autre chose. Donald Trump eut moins de scrupules à cet égard, y faisant souvent référence lors de ses meetings et menaça d’inviter Gennifer Flowers (cf. supra) lors du premier débat, avant de la jouer grand seigneur en déclarant ne pas avoir voulu mettre ces scandales sur la table par respect pour Chelsea Clinton. Il changea toutefois d’avis deux semaines plus tard : suite aux révélations sur son comportement avec la gent féminine, il invita quatre femmes (dont Paula Jones) ayant eu maille à partie avec les Clinton à venir assister à sa deuxième confrontation avec Hillary. Un choix qui fit du bruit, mais sans conséquence véritable.

 

 

2. Économie

 

a) Crise de 2008

 

Crise de 2008 – Contexte

La grande crise économique démarrée en 2008 est une récession de plusieurs années dont le déclenchement est provoqué par l’explosion de la bulle du marché immobilier américain (crise dite des subprimes). Elle se communique rapidement à l’ensemble de la planète et devient la crise économique la plus grave qui ait frappé le monde depuis la Grande Dépression de 1929.

Pour empêcher le système économique et financier de s’effondrer, l’administration Obama (lequel est élu président en novembre 2008) met en place des plans pour renflouer massivement les grandes entreprises les plus durement touchées par la crise (cf. infra Banks & Auto Bailouts).

Comme la Grande Dépression en son temps, la crise entamée en 2008 est devenue un repère important de l’histoire mondiale, notamment pour stigmatiser les effets délétères d’un système financier corrompu et exclusivement motivé par l’appât du gain. Parmi les symboles honnis de cette crise, figurent l’escroc Bernard Madoff, la banque d’affaires Lehman Brothers (dont la faillite fut une étape essentielle de la crise), la banque Goldman Sachs (qui réussit à anticiper la crise mais dont la réputation est plus que jamais sulfureuse), ou plus largement Wall Street.

 

Wall Street / Main Street

Wall Street désigne la Bourse de New York et, par extension, le monde des banques et de la finance, des grandes fortunes et des conglomérats géants. L’expression peut avoir un sens positif (désigner l’un des plus gros moteurs de l’économie américaine), ou au contraire péjoratif, pour stigmatiser les accapareurs de richesses rapaces et obnubilés par les profits à tout prix.

Par opposition à Wall Street est souvent utilisée l’expression Main Street, laquelle désigne l’Amérique laborieuse, qui produit des biens et services concrets (au contraire de la finance, considérée par ses détracteurs comme surtout basée sur de la spéculation).

 

Banks & Auto Bailouts

Bailout signifie « renflouement ». Banks bailout et Auto bailout désignent les programmes mis en œuvre par l’administration Obama pour venir massivement au secours des sociétés bancaires et financières d’une part, et celles de l’industrie automobile d’autre part, qui menaçaient de tomber en faillite complète suite à la crise de 2008. Parmi les premières, citons notamment le groupe d’assurances AIG, la banque Citigroup, les sociétés de crédits hypothécaires Fanny Mae et Freddie Mac. Parmi les secondes : General Motors et Chrysler.

Ces opérations de renflouement – qui ont nécessité l’injection de centaines de milliards de dollars – ont été saluées pour avoir permis le sauvetage d’emplois et empêcher un effondrement total du système financier qui aurait encore davantage aggravé la crise. Elles ont toutefois également été la cible de vives critiques, d’un côté par ceux pointant du doigt le lourd fardeau que ces dépenses faisaient supporter au budget de l’État et donc, in fine, au contribuable (argument notamment repris par le Tea Party) ; et de l’autre côté par ceux estimant que les entreprises responsables de la crise s’en tiraient à trop compte et se retrouvaient confortées dans leur vision du too big to fail (argument notamment repris par la gauche américaine et les mouvements militants du type Occupy Wall Street).

 

Too big to fail

Too big to fail (littéralement « trop gros pour échouer », ou, de manière plus littéraire, « trop important pour être laissé tomber ») est une expression pour désigner une entreprise dont l’importance dans la vie économique d’un pays (voire du monde) est si grande qu’il ne saurait être question pour un État de ne pas la secourir si elle menaçait de tomber en faillite.

L’expression vise particulièrement les grandes banques dont la disparition pure et simple ruinerait des millions d’épargnants. C’est notamment au nom de ce principe que le gouvernement américain a débloqué des milliards de dollars lors de la crise de 2008 pour venir en aide à des sociétés telles Citigroup ou AIG et empêcher le système financier de s’effondrer.

L’utilisation de cette expression a depuis pris un sens critique fort, surtout dans la bouche des détracteurs de Wall Street (dont Bernie Sanders pendant la campagne 2016), lesquels estiment que les dirigeants et actionnaires d’une entreprise « too big to fail » seront plus enclins à des prises risques effrénées sachant que les gains de leurs initiatives seront potentiellement élevés, alors que le coût (financier) d’un éventuel fiasco sera in fine surtout supporté par la collectivité qui en plus maintiendra l’entreprise concernée à flots.

 

Glass-Steagall Act (1933) & Dodd-Frank Act (2010)

Le Glass-Steagall Act est une loi emblématique prise par le président Franklin Roosevelt en 1933 dès le début de son premier mandat. Elle impose à toute banque de faire un choix clair entre activités de dépôt (gestion des comptes d’épargne, des comptes courants …) et activités d’investissement (gestion de portefeuilles, placements à risque …), le mélange des deux étant considéré comme ayant joué un rôle-clef dans la Grande Dépression qui frappa le monde à partir de 1929.

Le Glass-Steagall Act restera en vigueur pendant plus de soixante ans. La globalisation et la financiarisation toujours plus poussée de l’économie et des marchés vont en effet conduire à sa remise en question à partir des années 1970, notamment suite au lobbying de plus en plus intense des grandes banques, lesquelles obtiennent gain de cause lors du second mandat de Bill Clinton, la loi étant abrogée en 1999.

Neuf ans plus tard, dans un remake de 1929, le secteur bancaire et financier s’effondre à nouveau (cf. crise de 2008). Le lien entre la faillite du système et l’abrogation antérieure de Glass-Steagall est vite établi par plusieurs économistes et politiciens qui se mettent à réclamer sa réinstauration. Ils obtiennent partiellement satisfaction en 2010 avec l’adoption du Dodd-Frank Act, lequel entend réformer Wall Street pour éviter la répétition d’une crise similaire à celle de 2008. Les partisans d’un retour de Glass-Steagall ne sont toutefois pas convaincus de l’efficacité de Dodd-Frank, lequel ne va pas assez loin selon eux, et ils continuent (Bernie Sanders en tête) de réclamer un retour à la loi de 1933.

 

Goldman Sachs

Goldman Sachs est une banque d’investissement américaine parmi les plus puissantes au monde, mais aussi celle dont la réputation est parmi les plus sulfureuses.

La société est régulièrement accusée de manipulations de marché et de créations de bulles à son propre profit. En Europe, elle a notamment été pointée du doigt pour son rôle dans la crise russe de 1998, ainsi que pour avoir aidé la Grèce à maquiller ses comptes publics afin d’être admise dans la zone euro, puis d’avoir spéculer contre elle en sachant dans quelle situation financière elle était, aggravant ainsi la crise des dettes souveraines qui frappe le Vieux Continent au cours de la première moitié des années 2010.

Aux États-Unis, son rôle dans la crise de 2008 est particulièrement controversé. Après avoir anticipé la chute du marché des subprimes en 2007 (qu’elle a elle-même largement contribué à alimenter), Goldman Sachs doit à son tour appeler à l’aide l’année suivante et bénéficie des liquidités débloquées par le secrétaire du Trésor Harry Paulson (un ex-dirigeant de … Goldman Sachs) pour venir au secours du secteur bancaire.

A partir des années 2010, lorsque les marchés ont retrouvé un peu de calme, plusieurs enquêtes judiciaires sont ouvertes à l’encontre de Goldman Sachs afin d’évaluer son rôle dans le déclenchement de la crise, et la société doit débourser plusieurs milliards de dollars pour éteindre les poursuites ou régler des amendes.

Depuis, Goldman Sachs est devenu le symbole de la rapacité et de l’avarice de Wall Street et des banques d’affaires en général. Elle fait figure d’épouvantail aux yeux des militants contestataires du type Occupy Wall Street, tandis que Bernie Sanders la prend en exemple pour dénoncer la corruption qui gangrène le monde de la finance et étend ses tentacules dans le monde de la politique. Il s’en sert notamment pour tenter de décrédibiliser sa rivale Hillary Clinton en dénonçant les sommes élevées (de l’ordre de $600 000) que celle-ci a reçues de Goldman Sachs pour participer à diverses conférences. Faussement naïf, il ajoute « trouver très étrange que cette institution financière majeure, qui a payé cinq milliards d’amendes pour avoir enfreint la loi, n’ait aucun de ses dirigeants poursuivis en justice, alors que dans le même temps, des gamins qui fument de la marijuana sont envoyés en prison ». Il réclamera également que Clinton publie les discours qu’elle a prononcés à l’occasion desdites conférence, en vain, la candidate se réfugiant derrière des prétextes assez douteux pour ne pas le faire, laissant ainsi l’impression qu’il y a peut-être bien là quelque chose de dérangeant qu’elle n’a vraiment pas envie de partager.

 

Lehman Brothers

Lehman Brothers était une banque fameuse d’investissement dont la faillite retentissante (la plus grosse jamais enregistrée aux États-Unis) a marqué le déclenchement de la grande crise de 2008.

L’origine de sa banqueroute tient non seulement à une trop grande prise de risquer sur le marché des subprimes, mais également à un maquillage des comptes pour dissimuler les pertes que la société subissait. Lehman Brothers est désormais devenu synonyme de fraude à grande échelle et symbole (comme Goldman Sachs, qui a toutefois survécu à la crise) de la rapacité et de l’avarice du monde de la finance.

Parmi les candidats à la présidentielle, John Kasich a travaillé chez Lehman Brothers en tant que directeur du bureau de Columbus (Ohio). Il y est entré en 2001 et y est resté jusqu’à sa faillite. Il s’est défendu d’avoir été jamais au courant des agissements du conseil d’administration de la banque, avec lequel il clama n’avoir que de lointains rapports. Ce passé lui fut néanmoins jeté à la figure par Donald Trump au cours d’un débat où Kasich tentait de le prendre à partie. L’effet fut immédiat, le gouverneur de l’Ohio fut douché et n’insista pas.

 

b) Traités de libre-échange

 

NAFTA

Le traité NAFTA (North American Free Trade Agreement, connu en français sous l’acronyme ALENA, pour Accord de libre-échange nord-américain) a créé le 1er janvier 1994 une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Parmi ses implications directes figurent l’élimination des barrières douanières.

Florissant pour l’essor du commerce, le traité NAFTA est la cible de vives critiques pour ce qui concerne son impact en termes d’emplois aux États-Unis, ledit traité étant accusé de favoriser les délocalisations et de pousser à la baisse les salaires du secteur industriel.

Ce sujet est particulièrement porteur dans les zones frappées par un fort déclin économique (telle que la Rust Belt) et Donald Trump en a fait un de ses chevaux de bataille, promettant notamment de renégocier à des conditions plus avantageuses ledit traité, voire de l’abroger. Côté démocrate, Bernie Sanders s’est également montré très sévère vis-à-vis des conséquences du NAFTA (lequel a été négocié sous l’administration Bush père mais est entré en vigueur sous Bill Clinton)

 

TPP

Le TPP (Trans-Pacific Partnership Agreement, soit Accord de partenariat transpacifique en français) est un traité multilatéral de libre-échange entre les États-Unis et onze pays d’Asie et d’Océanie situés sur la rive ouest de l’océan Pacifique. Le TPP inclut des pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Japon ou encore le Vietnam, mais pas la Chine (il est d’ailleurs souvent présenté comme un moyen pour les États-Unis de contrer l’influence de la Chine dans la région Pacifique). Comme le NAFTA dans les années 1990, l’un de ses principaux objectifs est l’abaissement des barrières douanières.

Signé en février 2016, ce traité doit encore être ratifié par chaque gouvernement avant d’entrer en vigueur. Il est toutefois l’objet de vives critiques aux États-Unis, notamment de la part d’associations de protection de l’environnement, de syndicats et d’activistes altermondialistes. La crainte d’un impact négatif sur l’emploi et les salaires du pays est également très fort.

Pendant la campagne 2016, Donald Trump a vivement critiqué le TPP et déclaré qu’il fallait le renégocier. Bernie Sanders s’est également montré sévère à son égard et Hillary Clinton, qui a longtemps tergiversé, a finalement déclaré lors d’une tournée dans la Rust Belt qu’elle ne le défendrait (« Too often past trade deals have been sold to the American people with rosy scenarios that did not pan out »), ajoutant dans la foulée qu’il ne fallait toutefois pas se couper du monde, qu’une telle attitude tuerait plus d’emplois encore, et qu’il fallait « make trade work for us, not against us ». Avec cette prise de position, elle prend pour la première fois nettement ses distances avec Obama, lequel a beaucoup œuvré en faveur du TPP pendant sa présidence.

 

c) Divers

 

Chapter 11

Chapter 11 est l’appellation communément employée pour se référer au chapitre 11 de la loi sur les faillites qui permet aux entreprises américaines incapables d’assumer leur dette d’obtenir une protection juridique de la part d’un tribunal afin de (tenter de) se restructurer.

La plus grande faillite jamais organisée dans le cadre du Chapter 11 est celle de la banque d’affaires Lehman Brothers en 2008.

 

SEC

La SEC (Securities and Exchange Commission) est l’agence fédérale américaine en charge de la réglementation et du contrôle des marchés financiers. Elle est souvent qualifiée de « gendarme de la Bourse ».

 

Corporate Inversion

La corporate inversion (ou tax inversion) est un mécanisme par lequel une société change de domicile fiscal, le plus souvent au profit d’un pays (d’une ville, d’une région) à la taxation beaucoup plus avantageuse. Cette pratique est en expansion depuis les années 2000, entre autres via des opérations de Fusion & Acquisition dont la raison d’être majeure est parfois essentiellement de l’ordre de l’optimisation fiscale.

Cette pratique d’évitement de l’impôt est de plus en plus contestée par le département du Trésor, lequel a notamment obtenu l’annulation de la fusion entre les deux géants pharmaceutiques Pfizer (américain) et Allergan (irlandais).

 

FCC

La FCC (Federal Communications Commission) est l’agence fédérale en charge de la régulation du marché des télécommunications aux États-Unis (téléphone, câble, Internet, satellite …). Elle est notamment impliquée dans les questions relatives à la neutralité du Net (cf. infra).

 

Neutralité du Net

Le concept de neutralité du Net (Net neutrality) défend l’égalité de traitement de tout type de trafic sur Internet. Ce principe revient donc à ce qu’un opérateur télécom ne puisse discriminer les flux de données circulant sur ses réseaux pour leur offrir une qualité de service différente (par exemple ralentir intentionnellement le trafic Internet de certains sites ou utilisateurs pour favoriser la vitesse d’accès de certains autres).

La question de légiférer ce principe fait débat aux États-Unis. Barack Obama a ainsi pris position en sa faveur et déclaré que la neutralité du Net devrait être un droit fondamental, mais les opérateurs s’y opposent, mettant en avant qu’une telle décision limiterait leurs possibilités de développer de nouvelles sources de revenus et mettrait un frein à l’innovation et aux investissements en matière de très haut débit. Les partisans de la neutralité dénoncent ces arguments, affirmant qu’un Internet à deux vitesses serait au contraire le pire tueur d’innovation, et qu’il serait également un déni de démocratie.

 

COP21

La COP21 (Conférence des parties, Conferences of the Parties) est la vingt-et-unième conférence organisée par l’ONU dans le cadre des débats sur le changement climatique. Elle s’est tenue à Paris en décembre 2015 et, après de longues et difficiles tractations, a abouti à un accord mondial visant à lutter contre le réchauffement climatique. Cet accord (qui prévoit de parvenir à contenir le réchauffement dans une fourchette allant de +1,5°C à +2°C d’ici 2100) est validé par tous les participants, lesquels doivent ensuite le ratifier au niveau national.

 

Hydrocarbures de schiste et fracturation hydraulique

Les hydrocarbures de schiste (gaz ou pétrole) sont des ressources fossiles dont les États-Unis sont massivement pourvus. Leur exploitation à grande échelle commence au début des années 2000 et, grâce au progrès technique, va aller crescendo dans un contexte où réduire la dépendance énergétique du pays vis-à-vis d’autres régions du monde (notamment le Moyen Orient) est devenu une priorité nationale.

L’un des inconvénients des hydrocarbures de schiste est son coût environnemental, non seulement en termes de CO2 libéré dans l’atmosphère, mais également en raison de la méthode d’extraction généralement utilisée : la fracturation hydraulique, laquelle consiste à propulser avec une forte puissance de très grandes quantités d’eaux afin de briser les roches souterraines où sont enfermés les hydrocarbures. Cette technique s’avère en effet particulièrement polluante, mais est aussi responsable du déclenchement de tremblements de terre.

Au cours de la campagne 2016, la question du recours aux hydrocarbures de schiste est très controversée. Côté démocrate, Bernie Sanders se déclare fermement opposé à leur utilisation, tandis que Hillary Clinton, plus nuancée, est prête à l’autoriser sous certaines conditions. Côté républicain, la tendance est à promouvoir cette méthode, laquelle a permis à certains états de connaître de substantielles retombées économiques (Trump déclarera d’ailleurs que les hydrocarbures de schiste étaient la seule raison pour laquelle John Kasich pouvait se vanter d’avoir de bons résultats financiers en Ohio).

 

Keystone XL

Keystone est le nom d’un oléoduc géant qui traverse les États-Unis depuis la frontière canadienne jusqu’au Golfe du Mexique. Opérationnel depuis 2011 pour ses premiers tronçons, il comporte un projet d’extension appelé Keystone XL visant à réduire la longueur du parcours et accroître les capacités de transport de l’oléoduc. Si une partie cette extension a déjà été réalisée, sa plus grosse section est l’objet de vives critiques de la part des associations de protection de l’environnement qui réclame son annulation pure et simple. Après avoir longtemps tergiversé, Hillary Clinton s’est finalement prononcée contre ce projet, rejoignant ainsi Bernie Sanders, qui l’avait fait depuis longtemps.

En novembre 2015, le président Obama rejette la demande de permis pour l’extension de l’oléoduc. La plupart des candidats républicains annoncent dans la foulée qu’ils reviendront sur cette décision s’ils sont élus.

 

Le carburant à éthanol

Le carburant à l’éthanol est un carburant utilisé dans les moteurs à essence. Il est généré à partir de matières végétales tels que la canne à sucre, le colza, le maïs, etc. Les États-Unis figurent (avec le Brésil) parmi les plus grands producteurs au monde de ce type de carburant. Si son utilisation représentait 1% de toute la consommation d’essence du pays en 2000, elle a ensuite connu une forte croissance, au point d’en représenter désormais 10% à 15%. Cette tendance a été stimulée par une politique fédérale visant à réduire la consommation de pétrole dans le pays afin de diminuer sa dépendance aux fournisseurs d’énergies fossiles habituels (genre les pays du Moyen-Orient). S’en suivit l’attribution de quantités importantes de subsides pour aider à l’accélération de la filière éthanol et permettre à ses producteurs d’accélérer leur production.

La question de ces subsides n’en est pas moins devenue de plus en plus sensible au fil des ans. Parmi les critiques figurent celles de sa concurrente l’industrie pétrolière (qui crie à la concurrence illégale), mais aussi de militants environnementalistes. Souvent présentés comme un carburant « bio », l’éthanol n’en est pas moins controversé en matière de pollution, de même que son effet sur l’accroissement des prix de certaines céréales.

Parmi les États concernés par ce débat se trouve l’Iowa, l’État qui ouvre le bal des primaires. Opposés aux subsides en faveur de l’éthanol, Ted Cruz (sénateur du Texas, un État très pétrolier) fut la cible d’attaques de Donald Trump sur ce sujet, le milliardaire se disant favorable à 100% au développement de l’industrie de l’éthanol afin de réduire la dépendance énergétique du pays. De la même manière, le gouverneur républicain de l’Iowa appela les électeurs à ne pas voter pour le Texan (ce qui ne l’empêcha pas de remporter le scrutin qui s’y tenait).

 

Salaire minimum

Depuis juillet 2009, le salaire minimum fédéral aux États-Unis est de $7,25/heure. Ce salaire minimal s’applique normalement à tout le pays, aucun État ne peut normalement imposer de niveau plus bas, bien que des exceptions existent (Géorgie et Wyoming). Tout État peut en revanche légiférer pour porter ce salaire minimum à un niveau plus élevé. De la même manière, une ville peut décider de fixer un salaire minimum supérieur à celui en vigueur dans son État. Ainsi, depuis le 1er janvier 2016, la Californie a fixé son salaire minimum à $10,00/heure ($2,75/h de plus que le plancher fédéral), mais la ville de San Francisco l’avait déjà relevé à $12,25/heure en mai 2015, et prévoit de le porter à $15,00/h en 2018.

Les demandes pour un relèvement du salaire minimum sont fréquentes et pressantes. Bernie Sanders en particulier s’en est fait le chantre au cours de la campagne et a martelé sa volonté de le porter $15/h, contraignant Hillary Clinton à s’aligner sur lui, elle qui privilégiait au départ un niveau fixé à $12/h.

Côté républicain, l’opposition à un relèvement du salaire horaire minimum fut quasi générale, exception faite de Ben Carson, qui désirait le promouvoir pour les jeunes, et de Donald Trump, dont les positions ont fluctué (fin juillet 2016 il a ainsi évoqué un salaire horaire minimum de $10/h).

 

Eminent Domain

L’expression Eminent Domain désigne aux États-Unis les procédures d’expropriation pour cause d’utilité publique.

Au cours de la campagne, l’expression a été utilisée dans le cadre du rappel d’un fait d’armes peu glorieux de Donald Trump, celui d’avoir demandé dans les années 1990 à la municipalité d’Atlantic City de recourir à l’Eminent Domain afin d’exproprier une dame qui refusait de lui vendre sa maison pour qu’il puisse la raser et y construire un parking pour son casino. La dame (du nom de Vera Coking) alla en justice et obtint gain de cause. Le jugement ne rejeta toutefois pas la possibilité pour une personne privée de subir une expropriation publique au profit d’une autre personne privée. Cette possibilité fut confirmée par la Cour suprême en 2005 dans le cadre d’une autre affaire (Kelo vs. City of New London).

 

Laissez-faire

Le Laissez-faire est une doctrine économique consistant à promouvoir le moins d’intervention étatique possible dans le fonctionnement de l’économie, laissant ainsi le soin au marché de se réguler par lui-même. Remontant au XVIIIe siècle, cette doctrine a notamment été en vogue aux États-Unis dans les années 1920 lors des présidences des républicains Harding, Coolidge et Hoover. La forte croissance économique qui eut lieu lors de cette décennie sembla donner raison à ses partisans, mais la Grande Dépression qui frappa à partir de 1929 fit voler en éclat cette vision à laquelle succéda le New Deal progressiste et interventionniste de Franklin Roosevelt.

 

 

3. Sécurité nationale

 

a) Immigration

 

Obama et l’immigration illégale (DACA et DAPA)

En 2012, quelques mois avant sa réélection, le président Obama utilise ses pouvoirs exécutifs pour peser dans le dossier de l’immigration clandestine et lancer une procédure ciblée de régularisation des illégaux. En résulte le DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals), une mesure permettant aux sans-papiers entrés sur le territoire américain avant leur seizième anniversaire et avant 2007 de recevoir un permis de travail renouvelable de deux ans et d’éviter toute déportation pendant ce laps de temps, bref d’obtenir un statut légal.

En 2014, face au blocage qui perdure à la Chambre des représentants concernant l’adoption d’une réforme profonde du système d’immigration (cf. infra l’article sur le Gang of Eight), Barack Obama décide de passer en force et d’imposer par décret présidentiel non seulement une extension du DACA (notamment l’extension de 2007 à 2010 pour ce qui concerne la date d’entrée sur le territoire américain), mais aussi l’instauration du DAPA (Deferred Action for Parental Accountability), lequel permet d’inclure dans la procédure les parents des personnes concernées par le DACA.

Tollé côté républicain, tant à la Chambre des représentants que dans plusieurs États qu’ils contrôlent. S’en suivent des actions en justice et devant la Cour suprême. En juin 2016, cette dernière s’avère toutefois incapable de trancher, le vote de ses membres s’achevant par une égalité, quatre juges étant en faveur du DAPA+/DACA, quatre autres en sa défaveur. Cette égalité ne pourra être débloquée qu’avec la nomination d’un successeur au juge Antonin Scalia (décédé début 2016), laquelle est pour l’instant paralysée par les républicains du Congrès, ceux-ci refusant de faire avancer la procédure avant que ne soit connu le résultat de l’élection présidentielle dans l’espoir d’une victoire de Donald Trump qui leur permettrait de nommer un juge favorable à leurs idées.

Conséquence de cette situation : les mesures d’Obama en matière de régularisation sont au point mort et aucune solution n’est susceptible d’être trouvée avant la fin de sa mandature. C’est un échec pour le président, lequel avait fait de ce projet un élément-phare de sa seconde présidence.

 

Gang of Eight

Le terme Gang of Eight (la bande des huit) est une expression utilisée pour désigner un groupe bipartisan de huit sénateurs (quatre républicains, quatre démocrates) chargé de se pencher sur une problématique précise et proposer un projet de loi à approuver par le Congrès.

Un Gang of Eight consacré à l’immigration a travaillé sur ce sujet en 2013. Il était emmené par le démocrate Chuck Schumer et comptait notamment dans ses rangs les républicains Marco Rubio, John McCain et Lindsey Graham.

Ensemble, les huit sénateurs concernés ont rédigé le projet de loi connu sous l’appellation Immigration Bill. Il prévoit notamment sous certaines conditions un chemin vers la citoyenneté pour les immigrés clandestins déjà présents sur le territoire américain. Approuvé par le Sénat, l’Immigration Bill est toutefois vivement controversé par nombre républicains et est toujours bloqué à la Chambre des représentants.

Au cours de la campagne, Marco Rubio a souvent été attaqué par Ted Cruz pour sa participation au Gang of Eight, le sénateur du Texas accusant son homologue de Floride d’avoir œuvré en faveur d’une amnistie, un mot quasi tabou pour les républicains. Les passes d’armes virulentes entre les deux hommes furent nombreuses à ce sujet, avoir parfois Rand Paul venant ajouter son grain de sel pour souligner combien « Marco » était faible sur la question de l’immigration. De son côté, Rubio sembla assez versatile sur le sujet, défendant ses positions passées sans vraiment donner l’impression de vraiment les assumer.

 

Opération Wetback

L’opération Wetback est une tentative de déportation massive d’immigrants clandestins mexicains vers leur pays d’origine. Elle commença en 1954 (sous l’administration Eisenhower donc) et s’étala sur plusieurs années. Elle fut source de controverses en raison des méthodes employées, brutales, effectuées à l’aveugle, et parfois appliquées dans des conditions effroyables pour les illégaux, dont plusieurs moururent.

Donald Trump y fit allusion lors du quatrième débat républicain (novembre 2015) pour expliquer que son projet d’expulser onze millions de clandestins était parfaitement réalisable.

 

Villes sanctuaires

Une ville sanctuaire (sanctuary city) est une ville ayant mis en place des directives pour que des individus ne soient pas poursuivis en raison d’un statut d’immigré clandestin. Ces directives peuvent entre autres passer par l’adoption d’ordonnances interdisant aux employés de la ville et aux officiers de police.

En 1979, Los Angeles est la première ville à avoir mis en place de telles mesures. Washington D.C., New York, San Francisco, Miami, Portland, Philadelphie, Detroit, Dallas et beaucoup d’autres le font aussi.

Depuis quelques années, nombre républicains se montrent critiques vis-à-vis de telles pratiques qui s’opposent à l’application de lois fédérales. La survenance régulière de faits divers impliquant des clandestins (avec parfois meurtres à la clef) donne du grain à moudre à ces détracteurs, lesquels tentent par divers moyens de faire adopter des lois interdisant ou limitant les villes sanctuaires.

 

b) Terrorisme

 

11 septembre

Au matin du 11 septembre 2001, quatre avions de ligne américains sont détournés par une vingtaine de pirates de l’air (la plupart d’origine saoudienne) liés au groupe terroriste islamiste Al-Qaïda. Les deux premiers avions s’écrasent contre les tours jumelles du World Trade Center, lesquelles s’effondrent environ une heure plus tard. Un troisième avion est projeté contre le Pentagone à Washington, tandis que le quatrième s’écrase sur un terrain inhabité suite à la rébellion des passagers contre leurs terroristes. Au total, 2977 personnes perdent la vie ce jour-là (compte non-tenu des 19 djihadistes).

Les attentats du 11 septembre 2001 sont l’attaque la plus sanglante subie par les États-Unis sur leur sol depuis Pearl Harbor en 1941. Ils choquent l’Amérique et le monde, et auront des conséquences durables, multiples et dramatiques, parmi lesquelles la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak et les bourbiers qui s’en suivront, ainsi que le renforcement des mesures de surveillance, notamment via le Patriot Act.

La question des responsabilités de ces attentats demeure sensible. Outre les théories remettant en cause la version officielle des événements (et elles ont été nombreuses), le rôle joué par certains pays fait l’objet de suspicions plus ou moins poussées, aux conséquences diplomatiques potentiellement sérieuses. Ainsi, fin septembre 2016, le président Obama a-t-il reçu un camouflet de la part du Sénat, lequel a retoqué très largement son veto sur la loi autorisant les proches des victimes du 11 septembre à poursuivre des pays étrangers, dont l’Arabie saoudite. 97 sénateurs sur 100 (en campagne, Tim Kaine et Bernie Sanders étaient absents, et Harry Reid a voté contre) se sont en effet prononcés en faveur de cette loi, le « Justice Against Sponsors of Terrorism Act », portée conjointement par le démocrate Chuck Schumer et le républicain John Corryn.

 

Patriot Act et USA Freedom Act

Le Patriot Act est une loi antiterroriste voté en octobre 2001 dans la foulée des attentats du 11 septembre. Elle se caractérise notamment par les pouvoirs accrus conférés aux services d’enquêtes criminelles en termes d’inculpation et de détention de toute personne soupçonnée de projet terroriste. Elle facilite également la surveillance et l’intrusion dans la vie privée de gens à des fins d’enquête criminelle. Elle fait l’objet de vives critiques de la part de ses détracteurs qui la jugent liberticide et à la base de violations de la vie privée.

En juin 2015, l’extension pour quatre ans de cette loi fait l’objet de vives discussions et la date-butoir pour son renouvellement est dépassée. Vingt-quatre heures plus tard est adopté le Freedom Act qui reprend plusieurs sections du Patriot Act mais restreint la capacité d’action légale en matière d’écoute et de surveillance électronique. Cette mesure est la conséquence directe des révélations du lanceur d’alerte Edward Snowden sur l’ampleur des programmes de ce type mis en place par la NSA.

 

Ben Laden et Al-Qaïda

Ben Laden est un terroriste saoudien fondateur du réseau djihadiste islamique Al-Qaïda, lequel, après divers attentats sanglants contre des intérêts américains en Afrique et au Moyen Orient, mène le 11 septembre 2001 une opération de grande envergure sur le sol même des États-Unis en détournant quatre avions, dont deux provoqueront l’effondrement des tours du World Trade Center. Ces attaques entraîneront le décès de 2977 victimes.

Al-Qaïda et son chef étant abrités par les talibans d’Afghanistan, l’administration W. Bush lance une offensive militaire avec ses alliés afin de renverser le régime de Kaboul, démanteler le réseau terroriste et tuer ou capturer Ben Laden. Si les talibans sont très vite défaits, les États-Unis échouent toutefois à trouver Ben Laden. Une longue et incertaine traque commence alors, qui durera près de dix ans, jusqu’à ce que, en 2011, Ben Laden soit finalement localisé au Pakistan et abattu par une équipe d’intervention envoyée spécialement pour le neutraliser. L’opération a été approuvée par Barack Obama, lequel, en compagnie de sa garde rapprochée, dont Hillary Clinton, suit toute l’opération en direct grâce aux images capturées par des caméras équipant les marines en action et retransmises sur l’écran d’une salle de la Maison Blanche. Une photo de ces moments vécus par le président et son équipe se met à circuler et devient vite célèbre.

Au cours de la campagne, Hillary Clinton se référera souvent à cette soirée, l’utilisant pour prouver combien le président Obama lui faisait confiance puisqu’il l’a impliquée dans cet événement si important pour le peuple américain.

La mort de Ben Laden ne met cependant par un terme aux activités d’Al-Qaïda, dont il n’était plus vraiment le dirigeant effectif, et qui, en outre, est un mouvement décentralisé, une sorte de nébuleuse au sein de laquelle gravitent plusieurs groupes affiliés, l’un d’entre eux étant Al-Nosra qui combat en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad. Toutefois, s’ils n’ont pas annihilé tout son potentiel de nuisance, les coups de boutoirs infligés par les Américains ont clairement affaibli Al-Qaïda, lequel est de plus depuis 2013, surclassé par un nouveau venu sur le marché de la terreur, le groupe Daech.

 

Tuerie de San Bernardino

Le 2 décembre 2015, un couple terroriste d’origine pakistanaise (mais dont le mari était né à Chicago) tue 14 personnes par armes à feu dans la ville de San Bernardino (Californie) et en blessent grièvement 22 autres. La cible était un département de santé public où travaillait le mari et qui organisait ce jour-là une fête de Noël. Le couple sera finalement abattu par la police.

Se déroulant dans la foulée des attentats de Paris qui ont eu lieu près de trois semaines auparavant, la tuerie suscite une grande émotion (les auteurs de l’attaque se sont réclamés de Daech) et provoque une marée de débats et commentaires sur l’immigration musulmane et les moyens d’empêcher la répétition de tels actes. Parmi les plus virulents : Donald Trump, lequel part en roue libre et se lance dans une surenchère de propositions décomplexées et sans tabou (cf. Du 15 novembre au 14 décembre 2015 – Trump en folie après les attentats de Paris et San Bernardino).

 

Apple et San Bernardino

Une controverse oppose la société Apple aux enquêteurs en charge de la tuerie de San Bernardino, Apple refusant de les aider à débloquer l’iPhone d’un des terroristes, invoquant une requête sans précédent et menaçant la sécurité de ses clients qui perdraient confiance dans la société si elle ouvrait la possibilité aux autorités de décrypter leurs informations personnelles.

Apple campera sur ses positions malgré plusieurs injonctions de la justice, mais le FBI parviendra néanmoins à ses fins grâce à l’intervention d’une partie tiers, restée confidentielle.

 

Tuerie d’Orlando

Le 12 juin, en Floride, la ville d’Orlando est le théâtre d’une tuerie de masse qui coûte la vie à quarante-neuf victimes. Cible de ce massacre : la communauté homosexuelle (les faits se sont produits dans la boîte de nuit LGBT). L’auteur : un Américain d’origine afghane se revendiquant de l’État islamique.

L’émotion qui frappe le pays est énorme, d’autant plus que le bilan humain de ce massacre est le plus lourd de l’histoire des États-Unis en temps de paix. Aussitôt ressurgit la controverse toujours vive de la législation des armes à feu, Hillary Clinton s’en prenant vivement à la majorité républicaine au Congrès qui continue de bloquer l’adoption de mesures limitant la vente de telles armes à des individus placés sur une liste de surveillance antiterroriste ou interdits de vol.

De son côté, Donald Trump se fait remarquer par ses propos en matière d’une « Amérique forteresse », réitérant entre autres sa volonté de mettre en place une surveillance des mosquées et de suspendre l’immigration en provenance de pays ayant un passé lié au terrorisme. Il s’en prend aussi à Barack Obama à qui il reproche de ne pas employer l’expression « islam radical » pour nommer le mal qui a frappé à Orlando, avant de formuler à nouveau des sous-entendus comme quoi l’actuel président serait secrètement musulman. Concernant les armes à feu, il exprime d’abord son regret que les victimes de la boîte de nuit n’aient pas été armées pour pouvoir se défendre, puis s’en prend à Clinton qu’il accuse de vouloir retirer aux Américains le droit de porter une arme.

Ces sorties sont mal reçues au sein du GOP et le milliardaire doit effectuer plusieurs rétropédalages, d’abord en déclarant vouloir discuter avec la NRA de la possibilité de restreindre ce droit sous certaines conditions (ce qui lui vaudra en retour un « Bienvenue au club [des partisans d’un contrôle des armes] » railleur de la part de Clinton), puis en renonçant à vouloir interdire l’immigration aux musulmans.

 

Attentats de New York et dans le Minnesota le 17 septembre 2016

Samedi 17 septembre, les États-Unis ont à nouveau été frappés par des attentats, heureusement sans que des décès ne soient à déplorer parmi les victimes.

Le premier attentat a eu lieu à New York, dans le quartier de Chelsea, où l’explosion d’un engin explosif a fait 29 blessés. Le responsable de cet acte est un Américain d’origine afghane qui avait également disséminé d’autres bombes ailleurs dans la ville et sur le parcours d’une course dans le New Jersey. Ces bombes ont toutefois pu être repérées et neutralisées, et le responsable de ces actes arrêtés. Quant à la seconde attaque terroriste du week-end (qui, contrairement à la première, a été revendiquée par Daech), elle a eu lieu dans le Minnesota, où un Américain d’origine somalienne a poignardé neuf personnes avant d’être abattu.

Aussitôt, ces faits se sont répercutés dans la campagne, avec Donald Trump dans le rôle du procureur, celui-ci n’hésitant pas à blâmer Clinton pour le développement de Daech et à accuser Obama de laxisme en matière d’immigration. Le candidat républicain retrouve ici un terrain où il est à l’aise et il s’exprime sans mesure, les démocrates contre-attaquant en accusant ses discours provocants de susciter des vocations chez les terroristes islamiques.

 

Screening

En matière de sécurité nationale, le screening (détection) consiste à identifier parmi les migrants et réfugiés cherchant à entrer dans le pays ceux déjà identifiés comme terroristes ou ceux ayant un profil radicalisé laissant penser qu’ils pourraient le devenir.

Le processus de screening repose entre autres sur l’analyse de bases de données, la vérification de documents d’identité, des analyses biométriques et comportementales, etc. La question, déjà sensible en temps normal, est redevenue brûlante avec les attentats de Paris et de San Bernardino à l’automne 2015. Plusieurs parmi les candidats républicains ont ainsi appelé à de procédures de screenings plus poussées, affirmant également la nécessité de refuser l’accès au territoire pour les réfugiés (notamment syriens) sur lesquels un profilage adéquat ne pouvait être effectué. Le plus radical dans ses propositions fut Donald Trump, qui déclara vouloir suspendre l’immigration de toute personne musulmane, tandis que d’autres, de manière un peu moins extrême, se contenteraient d’une telle interdiction pour les réfugies venant de pays où Al-Qaïda et Daech sont implémentés.

Le débat reste vif tout au long de la campagne et, en septembre 2016, Donald Junior, le fils de Trump, fait polémique en publiant un tweet censé résumer le dilemme de l’accueil des réfugiés syriens, le tweet en question montrant en effet un bol de bonbons au chocolat (des « skittles ») accompagné de la question « si trois d’entre eux étaient empoisonnés, en prendriez-vous une poignée ? Voilà notre problème avec les réfugiés syriens ».

 

Waterboarding

Le waterboarding est une technique d’interrogatoire par simulacre de noyade : la personne interrogée est attachée sur une planche inclinée, sa tête est penchée vers le bas avec un tissu ou un vêtement est posé dessus et de l’eau est versée pour provoquer une sensation d’asphyxie par noyade.

L’utilisation de cette technique est controversée, beaucoup y voyant de la torture pure et simple. Elle est pourtant utilisée de manière régulière et secrète sous l’administration W. Bush pour obtenir des renseignements auprès des membres d’Al-Qaïda capturés par les Américains. La révélation de son emploi fait scandale. En 2009, peu après son entrée en fonction, Barack Obama fait adopter une directive menant à l’arrêt de cette technique d’interrogatoire par les représentants de l’État.

Au cours de la campagne, le sujet revient parfois sur le devant de la scène côté républicain, notamment après les attentats de Paris et de San Bernardino, quand Donald Trump appela à ce que le waterboarding soit à nouveau utilisé (dans la même veine, il ajouta également être favorable à des actions ciblées contre les familles des terroristes). De son côté, avant ces événements, Ben Carson, interrogé sur ce thème, avait déclaré qu’il ne fallait pas être politiquement correct ni clamer tout haut ce que l’on comptait faire.

 

KKK

Le Ku Klux Klan (KKK) est le nom d’un mouvement suprémaciste blanc fondé après la guerre de Sécession par des nostalgiques sudistes partisans de la ségrégation avec les Afro-Américains. Très actif dans les années suivant la fin de la Guerre civile (1865), le KKK est quasi-moribond lorsque se termine le XIXe siècle et commence le XXe siècle. Il renaît toutefois de ses cendres à la fin des années 1910 (porté notamment par la popularité du film « Birth of a Nation ») et terrorise les populations noires de certaines régions en menant des opérations de lynchage et en provoquant des incendies. Aux Afro-Américains, s’ajoutent ensuite d’autres cibles, tels les juifs, les immigrants et les catholiques.

L’ampleur du phénomène et la notoriété du nouveau Klan sont phénoménales et vont s’étendre au-delà du Deep South, de sorte que le mouvement devient rapidement une force politique influente de l’échiquier américain et tisse de nombreux liens avec le monde politique dans son ensemble. Ses activités sulfureuses, ses agissements criminels et la Grande Dépression vont toutefois l’affaiblir progressivement et fortement, et la vitrine officielle de cette deuxième mouture du KKK disparaît dans les années 1940.

Le mouvement a toutefois essaimé divers groupuscules clandestins qui demeurent très actifs et continuent de mener des opérations coups de poing tout au long des années 1950 à 1970 afin de protester contre l’extension des droits civiques à tous. L’un de leurs actes les plus notoires est l’attentat à la bombe qui se produisit dans l’église de Birmingham (Alabama) en 1963 et tua quatre adolescentes noires.

De nos jours, le KKK subsiste sous la forme de petits groupes extrémistes indépendants, dont certains sont identifiés comme « associations terroristes ». Au cours de la campagne 2016, des associations liées au Klan se prononcent en faveur de Donald Trump, et un ex-dirigeant du KKK (David Duke) déclare le soutenir à 100%. Interrogé sur cette déclaration, le milliardaire affirmera d’abord ne rien connaître du KKK ni de ce monsieur, avant, ensuite, d’affirmer avoir mal compris la question suite à un problème d’oreillette. Sous la pression, Trump finira par désavouer tant le Ku Klux Klan que David Duke.

 

 

4. Social

 

a) Armes à feu

 

Violences par armes à feu aux États-Unis

La problématique de la violence par armes à feu est un sujet hautement sensible aux États-Unis. Ainsi en 2014, le pays comptait pas moins de 3,4 homicides par armes à feu pour 100 000 habitants, là où le Canada, la France, l’Allemagne, l’Inde et le Japon sont à moins de 0,4. Parmi les nombreuses facettes concernant ce sujet, deux retiennent en particulier l’attention : 1°) la proportion élevée d’Afro-Américains parmi les victimes (55% d’entre elles en 2010 alors que les Afro-Américains représentent 13% de la population, et 2°) la récurrence de tueries de masse qui défrayent la chronique et bouleversent l’opinion, sans toutefois mener à de réelles avancées législatives pour enrayer la diffusion des armes. Pour des raisons historiques et culturelles, une part importante des Américains demeure en effet profondément attachée au respect strict du Deuxième Amendement. A leur tête : la puissante NRA, qui s’oppose mordicus à quasi toute restriction supplémentaire du droit au port d’armes et effectue un lobbying intense (notamment auprès des républicains, mais pas que) pour préserver le statu quo, y compris concernant le type d’armes disponible à la vente, des acheteurs pouvant ainsi se procurer des fusils d’assaut ou des armes semi-automatiques.

Parmi les cas emblématiques de cette situation figure notamment le massacre survenu à l’école de Sandy Hook (Connecticut) le 14 décembre 2012. Ce jour-là, six adultes et vingt enfants âgés de 6 à 7 sont abattus par un forcené de vingt ans qui se suicide peu après sans laisser la moindre explication concernant son geste. Le pays est frappé de stupeur, l’émotion est mondiale et, dans une allocution poignante, le Président Obama exprime sa détermination à prendre des mesures pour empêcher ce genre de tragédies de survenir encore. Pourtant, malgré cette volonté, quatre ans après les faits, quasi aucune avancée substantielle n’a été réalisée en matière de contrôle des armes à feu, le Congrès (à majorité républicaine) bloquant les projets de loi allant dans ce sens.

Parmi les autres tueries de masse emblématiques de ces vingt dernières années, citons :

  • la fusillade de Columbine (Colorado) en 1999, qui fit quinze morts et fut portée au cinéma par Michael Moore avec son documentaire Bowling for Columbine (lequel comporte deux interviews devenues célèbres, celle du chanteur controversé Marilyn Manson, et celle du président l’époque de la NRA, l’acteur Charlton Heston)
  • la fusillade de l’université Viriginia Tech (Virginie) en 2007 (trente-trois morts)
  • la fusillade d’Aurora (Colorado) en 2012, lorsqu’un homme de 24 ans tue douze personnes et en blesse cinquante-huit pendant la projection d’un film de Batman
  • la fusillade de l’église de Charleston (Caroline du Sud) en juin 2015, quand un extrémiste blanc de 21 ans fait irruption dans une église fréquentée par des Afro-Américains et tuent neuf personnes.

Plusieurs tueries de masse ont lieu au cours de la campagne 2016, dont trois en particulier retiennent l’attention.

  • La première est un massacre « classique » : une fusillade le 1er octobre 2015 sur un campus universitaire de l’Oregon où un homme de 26 ans tuent neuf personnes. Obama montera une fois encore au créneau et déclarera : « permettre ces fusillades est un choix politique », avant d’ajouter que « ces faits deviennent une sorte de routine ». Il invitera ensuite les médias à comparer le nombre de morts aux États-Unis dû au terrorisme et celui lié aux armes (environ 1000 fois supérieur). En réaction à ces propos, Jeb Bush ne décevra pas ses partisans : « We’re in a difficult time in our country and I don’t think more government is necessarily the answer to this (…). I had this challenge as governor—look, stuff happens. There’s always a crisis. The impulse is always to do something and it’s not necessarily the right thing to do ».
  • Les deux autres fusillades furent d’une tout autre nature, puisque motivées par des buts terroristes : la tuerie de San Bernardino (décembre 2015) et celle d’Orlando (juin 2016). Elles seront suivies de violentes sorties antimusulmanes de la part de Donald Trump, lequel martèlera son intention d’interdire l’immigration de personnes ayant adopté cette religion.

Côté démocrate, la limitation du droit au port d’armes est l’un des principaux chevaux de bataille d’Hillary Clinton. Les positions de Bernie Sanders sur ce sujet sont en revanche historiquement plus mitigées, principalement en raison de son État d’appartenance, le Vermont, un État rural où la population est attachée au droit de porter une arme. De cette différence de point de vue Clinton fit l’un de ses angles d’attaque préféré vis-à-vis de son rival.

Côté républicain, la défense quasi absolue du droit au port d’armes est très forte, et Trump eut des mots très forts vis-à-vis de Clinton qu’il accusa de vouloir « abolir le Deuxième Amendement ».

 

Deuxième Amendement

Adopté en 1791, le Deuxième Amendement de la Constitution des États-Unis donne aux citoyens américains le droite de porter des armes.

Son texte est : « A well regulated militia being necessary to the security of a free State, the right of the People to keep and bear arms shall not be infringed » (« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé »).

Son adoption est liée à la crainte que le gouvernement fédéral ne puisse un jour imposer sa volonté par la force armée à un peuple qui aurait été privé des moyens de se défendre.

Cet Amendement est considéré par ses défenseurs (telle la NRA) comme partie intégrale de l’ADN du pays, et ils se montrent farouchement opposés à tout projet de loi susceptible de le remettre en question, y compris lorsque des tueries de masse ont lieu, arguant qu’une meilleure protection des citoyens passe par plus d’armement de leur part que par un contrôle plus serré des ventes d’armes.

 

NRA

La NRA (National Rifle Association) est une organisation défendant (et promouvant) le droit au port d’armes des citoyens américains. Elle défend notamment le libre de commerce des armes à feu et s’oppose à toute législation tentant de restreindre le Deuxième Amendement. Elle est un groupe de lobbying très puissant qui déverse des millions de dollars dans le système politique américain afin de soutenir des candidats qui défendront son point de vue. Son influence au sein du Congrès est avérée et contribue à bloquer la plupart des lois que les partisans d’un contrôle plus strict de la vente d’armes tentent de faire passer.

 

Background Check

Le background check (contrôle des antécédents) est une procédure de vérification visant à s’assurer qu’une personne a bien le droit de s’acheter une arme. Elle se base sur la loi dite Brady Bill (1993) et s’effectue au moyen du système NICS (National Instant Criminal Background Check System) géré par le FBI. Celui-ci dispose de trois jours ouvrables maximum pour communiquer sa décision (laquelle s’effectue généralement en quelques minutes par téléphone ou Internet) ; si aucune réponse de sa part n’est fournie dans les trois jours ouvrables, la vente est réputée légale.

Deux cas récents (la tuerie de l’église de Charleston en 2015 et celle de Lafayette en 2014, cf. supra) ont toutefois rappelé que le système n’était pas infaillible. Il présente également le défaut de s’appliquer aux ventes d’armes en magasin mais pas dans le cadre d’une vente entre particuliers d’un même État, ni lorsqu’il s’agit de ventes entre collectionneurs. De son côté, la NRA critique les nombreuses erreurs effectuées en sens inverse (les faux positifs, c.-à-d. des citoyens qui se sont vu dénier le droit d’acquérir une arme alors que cet acte leur était parfaitement permis).

 

b) Mouvements citoyens

 

Citizens United et les Super PACs

Citizens United est une organisation fondée en 1988 avec le soutien des frères Koch. Ses objectifs sont essentiellement liés à la promotion et la défense des idées conservatrices. Parmi ses cibles favorites : Hillary Clinton, contre laquelle elle a produit en 2008 un film particulièrement à charge (Hillary : The Movie), lequel va être à la base d’un arrêt de la Cour suprême parmi les plus importants et les plus controversés de ces dix dernières années.

En vertu de la loi alors en vigueur pour les élections, la sortie de ce film juste avant l’ouverture de la primaire démocrate interdit à Citizens United d’en faire la promotion, ce que l’organisation conteste. Commence alors une bataille judiciaire qui aboutit en janvier 2010 à l’arrêt de la Cour suprême dit Citizens United v. Federal Election Commission. Lequel déclenche un séisme dans le monde politique : la suppression pure et simple de toute limites de dons de la part d’une entreprise (ou de toute autre organisation) dans une campagne électorale. La voie est désormais grande ouverte pour l’injection par les milieux industriels et financiers de montants faramineux jamais vus dans l’histoire politique.

Seule contrainte notable imposée par la Cour suprême : lesdites contributions ne sont autorisées qu’au profit de campagnes de communication « indépendantes » des candidats. Pas question de financer ceux-ci directement donc. Peu importe, le problème se contourne facilement avec la création des Super PACs, des comités (PAC = Political Action Committee) conçus spécialement pour collecter autant de fonds que possible et les mettre au service d’un candidat sans que celui-ci ne doive les inclure dans ses comptes de campagne (d’autant plus que certains Super PACs ne s’affiche pas en faveur d’un candidat, mais contre un ou plusieurs autres).

Les Super PACs entrent pour la première fois en action en 2012. Les fonds levés battent alors des records. Lesquels seront explosés lors de la campagne 2016, notamment grâce à Jeb Bush, champion incontesté des levées de fonds, mais aussi grâce à Hillary Clinton, guère en reste, et d’autres encore. Mais pas par deux candidats parmi les plus en vue : Donald Trump (qui utilise sa fortune personnelle) et surtout Bernie Sanders. Celui-ci rejette toute idée de Super PAC et finance sa campagne à l’aide de petits dons octroyés par tout citoyen qui le veut bien. Ce choix symbolise le cœur de l’engagement de Sanders. Ce qu’il veut, ce qu’il défend, c’est une « révolution politique » qui en finira avec la domination des riches lobbies qui « achètent » les politiciens et « corrompent » le système pour leur seul intérêt sans tenir compte de compte de celui du peuple.

Car tel est bien la polémique déclenchée par l’arrêt Citizens United et les Super PACs : le déversement de sommes d’argent gigantesques par une poignée de riches sociétés et individus cherchant à influencer la campagne et se rendre redevable auprès des candidats. Non pas que l’argent ait été peu présent dans le passé, certainement pas. Mais les proportions atteintes sont devenues si colossales qu’elles en apparaissent obscènes à beaucoup, qui plus est dans un contexte post-crise de 2008 marqué par une forte défiance vis-à-vis des banques, des grandes entreprises et de Wall Street en général.

Est-ce pour cette raison que, cette année, les Super PACs ont si peu influencé les votes ? Côté républicain, en tout cas, c’est indéniable : Jeb Bush, le candidat le mieux doté, n’a pas existé, tandis que Donald Trump, vainqueur des primaires, n’en avait pas à son service. Et côté démocrate, les millions mis au service d’Hillary Clinton ne l’ont pas empêchée de devoir batailler ferme contre la surprise Bernie Sanders.

Quoi qu’il en soit, les appels pour réformer le système de financement des campagnes électorales ne manquent pas, et Clinton déclaré lors de son discours d’investiture vouloir un amendement constitutionnel afin de court-circuiter Citizens United. Il ne lui reste plus qu’à être élue pour pouvoir passer aux actes.

 

Occupy Wall Street

Le mouvement de contestation Occupy Wall Street apparaît en septembre 2011 lorsqu’un millier d’activistes prennent position dans le quartier de la Bourse de New York et « occupent » les lieux (installant notamment des campements de fortune dans le parc Zuccotti) pour protester contre les inégalités socio-économiques et dénoncer la cupidité des super-riches et la corruption qu’ils exercent auprès des politiciens. Les manifestants reçoivent une grande visibilité médiatique et s’attirent le soutien de nombre personnalités en vue. Ils sont finalement délogés par la police à la mi-novembre.

 

c) Droits civiques

 

Problèmes raciaux et interventions policières controversées

La question raciale demeure hautement sensible aux États-Unis et se cristallise notamment autour de l’attitude des forces de l’ordre vis-à-vis de la population afro-américaine.

L’un des cas les plus célèbres de brutalité policière envers un Afro-Américain est celui de Rodney King en 1992, lorsque l’intéressé est violemment battu avec des bâtons par des policiers de Los Angeles. La scène est filmée par un vidéaste amateur et il en résulte un procès qui s’achève par l’acquittement des prévenus. A l’annonce du verdict, des émeutes monstres éclatent. Elles durent cinq jours et feront 55 morts.

Parmi les cas marquants remontant à ces dernières années, figurent notamment ceux de Trayvon Martin (en 2012, un jeune de 17 ans non-armé est tué en Floride par un civil responsable d’un comité de surveillance de quartier, lequel fut acquitté des accusations de meurtre portées contre lui) et Michael Brown (en 2014, un jeune de 18 ans décède après avoir reçu douze balles tirées par un officier de police enquêtant sur un vol de cigare).

Au cours de la campagne, d’autres cas de décès d’Afro-Américains suite à des interventions policières musclées surviennent. C’est notamment le cas à deux reprises en juillet 2016, d’abord à Bâton-Rouge le 5 juillet, puis dans le Minnesota le lendemain. La tension monte alors de plusieurs crans dans diverses villes sensibles et des manifestations de protestation sont organisées. En marge de l’une d’elles, à Dallas, le 7 juillet, cinq policiers sont abattus par un militant noir qui aurait déclaré vouloir « tuer des policiers blancs ». Dix jours plus tard, trois autres policiers meurent à Bâton-Rouge lors d’une fusillade perpétrée par un homme identifié comme partisan du séparatisme noir, rendant encore plus vive la question épineuse des relations interraciales.

Rebelote en septembre avec deux nouveaux décès controversés d’Afro-Américains, le premier à Tulsa (Oklahoma) le vendredi 16 septembre, lorsque le propriétaire d’un véhicule est abattu alors qu’il est appuyé sur sa voiture les mains en l’air.  L’homme n’était pas armé et la policière auteure du tir meurtrier est inculpée pour homicide. Quatre jours plus tard, un drame similaire se déroule à Charlotte (Caroline du Nord), avec la mort d’un Afro-Américain de 43 ans. Était-il armé ou pas ? Le doute subsiste. Entre-temps, des manifestations suivies d’émeutes éclatent. En réaction, l’état d’urgence est décrété, des militaires de la garde nationale sont déployés et un couvre-feu est instauré. Du côté des candidats, Hillary Clinton déclare d’abord sa volonté de se rendre à Charlotte avant de faire machine arrière pour ne pas causer un surplus d’efforts aux autorités en charge de la sécurité de la ville. Quant à Donald Trump, qui tente depuis quelques semaines de gagner à lui une partie du vote afro-américain (un sondage révèle que seul 4% de cette communauté voterait pour lui), il se montre hésitant dans ses positions, se déclarant d’abord troublé par ce qui est arrivé à Tulsa, puis, alors que les émeutes de Charlotte ont lieu, prônant le recours à la méthode controversée du stop and frisk (« arrêter et fouiller »).

 

Black Lives Matter

Black Lives Matter (Les vies noires comptent) est un mouvement activiste fondé en 2013 pour protester contre le racisme et les violences systémiques envers la communauté afro-américaine. Dans sa ligne de mire : les brutalités et homicides de citoyens noirs suite à des interventions policières musclées et controversées. Plus généralement, Black Lives Matter entend dénoncer les inégalités raciales aux États-Unis, en particulier celles liées au système judiciaire et criminel.

Le mouvement se fait remarquer en 2014 pour la manifestation qu’il organise à Ferguson (Missouri) suite à au décès d’un adolescent de 18 ans (Michael Brown), victime de douze tirs d’un officier de police qui tentait de l’arrêter pour vol de cigares. Il est depuis à la pointe du combat contre le racisme et les inégalités infligés aux Noirs.

Black Lives Matter est parfois critiqué pour son nom, que certains détracteurs interprètent comme signifiant implicitement que d’autres vies (celles des policiers par exemple) seraient moins importantes. En réaction est apparu le slogan All Lives Matter, lequel est à son tour critiqué car ne reflétant pas la spécificité des discriminations subies par la population afro-américaine. Des défenseurs de la police sont également montés au créneau pour nier que le racisme anti-noir était répandu au sein des forces de l’ordre, accusant en retour le mouvement lui-même d’avoir des militants racistes.

 

Flint

Flint est une ville du Michigan autrefois prospère grâce à l’industrie automobile mais subissant depuis les années 1980 un terrible déclin. Devenue aujourd’hui une zone défavorisée dont le taux de criminalité est parmi les élevés aux États-Unis, elle est en outre placée sous assistance financière de 2011 à 2015.

Au cours de la campagne, Flint apparaît sur le devant de la scène suite à un scandale sanitaire majeur : la pollution au plomb de son système de distribution d’eau. C’est un changement de fournisseur d’eau en 2014 qui a conduit à l’utilisation d’installations insuffisamment traitées pour éviter toute contamination, une contamination qui fait d’autant plus scandale qu’elle touche principalement les populations noires et défavorisées, renforçant ainsi le sentiment de dédain et d’abandon de la part d’autorités plus soucieuses de préserver les finances publiques, voire se soucient comme d’une guigne du sort des classes pauvres.

La crise sanitaire atteint un tel niveau que, en janvier 2016, le gouverneur républicain du Michigan Rick Snyder déclare la ville en état d’urgence. Barack Obama en fait de même peu après au niveau fédéral, ce qui permet de débloquer davantage de fonds pour tenter de résoudre la situation.

Au cours de la campagne, Bernie Sanders et Hillary Clinton clament leur indignation vis-à-vis de ce scandale, et un débat démocrate sera organisé quasiment en dernière minute à Flint quelques jours avant la primaire du Michigan (que Sanders remportera à la surprise quasi-générale).

 

Droits des LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres)

Les droits des LGBT ont considérablement évolué aux États-Unis au cours des deux dernières décennies, en grande partie du fait de décisions de la Cour suprême. Ainsi, en 2003, les relations sexuelles entre deux adultes consentants du même sexe sont devenues légales pour l’ensemble du pays (elles ne l’étaient pas dans tous les États auparavant). Ensuite, en 2015, une nouvelle décision de cette même Cour suprême (arrêt Obergefell v. Hodges) a conduit à reconnaître le mariage homosexuel comme faisant partie des droits constitutionnels des citoyens américains. De même, l’adoption d’enfants par des couples homosexuels mariés a été généralisé à tous les États.

Une autre avancée marquante (de moindre impact, mais symboliquement importante) a été l’abrogation de la directive Don’t Ask, Don’t Tell (« Ne demandez pas, ne dîtes pas »), laquelle, adoptée sous Bill Clinton, interdisait toute discrimination homosexuelle dans l’armée tout en en interdisant l’accès aux personnes ouvertement gays ou lesbiennes.

Bref, beaucoup de progrès depuis, même si les États-Unis manquent encore d’une loi fédérale interdisant la discrimination à l’égard des homosexuels dans tout le pays, seule une vingtaine d’États en disposant d’une en 2016.

La différence d’opinion au sujet du mariage gay est trop forte entre républicains et démocrates, les premiers s’y opposant généralement farouchement. Chez leurs adversaires, le cas d’Hillary Clinton a attiré l’attention, d’une part en raison de ses positions fluctuantes sur le sujet (elle s’est explicitement déclarée opposée au mariage homosexuel en 2000 avant de changer d’avis, au point d’en devenir une ardente avocate quelques années plus tard), et d’autre part du fait du bilan complexe de son mari sur ce sujet lorsqu’il était à la Maison Blanche. Bien que clairement défenseur de la cause gay, Bill Clinton a en effet fait grincer pas mal de dents parmi la communauté LGBT, d’abord pour le Don’t Ask, Don’t Tell (cf. supra) qui fut jugé à la fois comme une avancée mais aussi comme un compromis boiteux, et plus encore, pour le Defense of Marriage Act (DOMA), adopté dans un but essentiellement électoraliste un mois et demi avant la présidentielle de 1996, et dans lequel le mariage était défini au niveau fédéral comme étant l’union d’un homme et d’une femme, laissant ainsi à chaque État la possibilité de refuser de reconnaître le mariage homosexuel. Cette section controversée du DOMA sera finalement jugée inconstitutionnelle par la Cour suprême en 2013.

Les droits des LGBT ont donc fortement progressé aux États-Unis ces dernières années. Toutes les discriminations et tous les mauvais traitements à l’égard de cette communauté n’en ont pas pour autant disparu, et les controverses restent fréquentent (voir le paragraphe consacré à Kim Davis ci-dessous), voire basculent dans le meurtre et la violence (cf. tuerie d’Orlando).

 

Kim Davis

Kim Davis (née en 1965) est la fonctionnaire publique d’un État du Kentucky qui s’est fait remarquer en 2015 pour avoir refusé d’acter les mariages de citoyens gay en déclarant qu’elle agissait sous l’autorité de Dieu. Pour ce refus, Kim Davis a été condamnée à une peine de prison. Son cas a déclenché une polémique nationale qui a fait énormément de bruit.

Au cours de la campagne présidentielle 2016, le candidat républicain Mike Huckabee (un chrétien profondément conservateur) s’est plusieurs fois ému de la condamnation de cette femme. A contrario, Chris Christie déclara que, dans le cas présent, son opinion personnelle à lui n’avait pas d’importance et que la loi était la loi, et qu’elle devait donc être appliquée.

 

d) Éducation

 

Common Core

Le Common Core State Standards Initiative est un programme éducatif définissant les connaissances minimales que chaque écolier américain (du primaire et du secondaire) doit connaître à la fin de chaque cycle scolaire. Comme son nom l’indique, le Common Core vise donc à établir une base de connaissances commune à tous les étudiants, ainsi que à s’assurer qu’ils disposent des requis jugés indispensables pour aborder le cycle d’études suivant ou entrer dans la vie active.

En 2016, 42 États participent pleinement au Common Core (lancé en 2010), les autres l’ayant implémenté soit partiellement, soit pas du tout (cas notamment du Texas et de la Virginie).

Parmi les critiques s’élevant contre le Common Core (entre autres de la part de la droite tendance radicale et Tea Party) figurent la crainte d’un abaissement du niveau scolaire, mais aussi celle d’un insidieux endoctrinement progressiste de la part du gouvernement fédéral allant à l’encontre des valeurs conservatrices.

Parmi les candidats républicains, ce sujet est particulièrement controversé, Donald Trump, Ted Cruz, Marco Rubio et Ben Carson s’y déclarant par exemple farouchement opposés (Trump le qualifie de désastre parce qu’il l’estime dévoyé par le gouvernement fédéral et prône davantage de liberté d’action en la matière pour les pouvoirs locaux), Jeb Bush et John Kasich campant sur des positions opposées, ce dernier parlant d’hystérie à propos des attaques formulées à son encontre.

 

Créationnisme

Le créationnisme est la doctrine selon laquelle la Terre et ses occupants ont été créés par un être divin. Les partisans du créationnisme rejettent la théorie de l’évolution et le darwinisme.

Cette question est particulièrement sensible dans le domaine de l’éducation, des associations religieuses de certains États militant activement pour que le créationnisme soit au moins enseigné à l’école en parallèle à la théorie de l’évolution, voire que celle dernière n’y ait même pas droit de cité.

 

e) Santé

 

Obamacare

Le Patient Protection and Affordable Care Act (« Loi sur la protection des patients et les soins abordables »), plus connu sous le nom de « Obamacare », est une des mesures-phares des mandats de Barack Obama. Cette loi consiste en une réforme majeure du système de soins de santé américain, notamment via la création d’une assurance santé universelle. Elle constitue une révolution dans le paysage socio-politique du pays et a été (et est toujours) vivement contestée par nombre républicains, lesquels tentent d’en restreindre la portée, voire de l’abroger.

Sa mise en place part du constat que, avant son implémentation, environ 20% des Américains vivent sans couverture maladie, avec pour conséquence un grand nombre de faillites personnelles (62% d’entre elles, selon un rapport du American Journal of Medicine en 2007) liées à l’incapacité de supporter le coût de soins de santé. L’objectif de l’Obamacare (promulgué en 2010 et entré en vigueur le 1er octobre 2013) sera dès lors de contraindre (sous peine d’amende) chaque Américain à souscrire à une couverture maladie s’il n’en a pas une via son employeur ou un organisme publique.

Pour mettre en place sa réforme, Obama n’opte toutefois pas pour la solution du payeur unique (un rôle qui aurait alors été tenu par le gouvernement fédéral), mais pour un système passant par les assureurs privés, ceux-ci ayant fait pression afin de ne pas être confrontés à la concurrence des services publiques. Leur action est toutefois encadrée pour limiter les risques d’abus de leur part, notamment le refus de couvrir des clients en raison de leurs antécédents médicaux. En parallèle, l’État allouera des subventions aux foyers à faibles revenus pour leur permettre de souscrire aux assurances. Enfin, parmi d’autres dispositions, la loi prévoit une extension significative des conditions d’accès au programme Medicaid.

D’emblée, les républicains conspuent l’Obamacare, le jugeant liberticide (il oblige les gens à avoir une assurance-maladie même s’ils ne le veulent pas), coûteux (crainte d’une inflation galopante du coût des soins de santé), générateur de déficits (crainte de voir les dépenses publiques exploser) et tueur d’emplois (les entreprises de plus de 50 employés sont obligées de fournir une couverture-santé à leurs travailleurs sous peine d’amendes). Dès lors, c’est une bagarre acharnée qui s’engage pour tenter par tous les moyens de bloquer cette loi.

Cette véritable guérilla prend plusieurs formes, dont les plus marquantes sont :

  • le dépôt d’une plainte devant la Cour suprême (laquelle, en 2012, à la surprise des républicains, valide la constitutionnalité de l’Obamacare)
  • à l’automne 2013, juste avant l’entrée en vigueur de l’Obamacare, le blocage sous la pression des élus Tea Party des discussions budgétaires au Congrès, avec pour conséquence un shutdown des administrations fédérales pendant 17 jours (Ted Cruz y jouera un rôle notoirement en vue).

Ces manœuvres n’ont pas empêché l’Obamacare d’entrer en action, même si les républicains continuent de travailler pour obtenir son retrait. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à se montrer critiques à son égard, la gauche de l’échiquier politique américain n’hésitant pas à exprimer plusieurs griefs à son égard, notamment de ne pas être assez loin, de laisser encore et toujours malgré tout plusieurs millions d’Américains sans couverture, de ne pas avoir imposer le système du payeur unique, et de permettre à certains assureurs et États d’échapper en partie à ses dispositions en imposant des franchises élevées qui rendent prohibitives la prise d’assurances.

Au cours de la campagne 2016, Bernie Sanders manifesta ainsi plusieurs fois son insatisfaction au sujet de cette loi, Clinton saluant au contraire la réussite d’Obama et promettant de poursuivre son œuvre à partir des fondations qu’il a brillamment installées. La chanson a évidemment été tout autre côté républicain, les candidats promettant quasiment tous d’abroger intégralement l’Obamacare en cas de victoire à l’élection.

 

Medicare et Medicaid

Medicare et Medicaid sont deux programmes d’assurance-maladie adoptés en 1965 sous l’administration Lyndon Johnson.

Medicare est un programme fédéral qui bénéficie à tous les Américains de plus de 65 ans ayant travaillé et cotisé pour le système via un impôt salarial. Il offre également une couverture à des personnes plus jeunes souffrant de handicaps. En 2015, environs 55 millions d’Américains se trouvent sur ce programme. L’intervention de Medicare permet en moyenne de couvrir 50% des frais de santé, le reste étant à charge du patient, lequel peut se couvrir via une assurance privée supplémentaire.

De son côté, Medicaid s’adresse aux classes les plus défavorisées de la société, celle à bas revenus et faibles ressources. Une des caractéristiques du programme est d’être géré conjointement par le gouvernement fédéral et chaque État, ce qui signifie que chaque État offre un Medicaid différent tant en termes de services que d’éligibilité. Et si l’Obamacare a étendu les conditions d’octroi minimales pour Medicaid, chaque État n’en reste pas moins libre de les appliquer ou pas. La question du financement de Medicaid est un sujet de préoccupations majeure pour les États, ceux-ci dépensant en moyenne aux alentours de 15-20% de leurs budgets sur ce programme. En 2015, le nombre de personnes enrôlées dans Medicaid s’élevait à 60 millions.

 

Avortement

La question de l’avortement demeure encore et toujours un sujet parmi les plus controversés de la vie politique américaine.

Longtemps, l’avortement aux États-Unis est, suivant les États, soit illégal, soit strictement encadré (cas d’inceste, de viol …). Cependant, en 1973, un arrêt de la Cour suprême (le célèbre Roe v. Wade) annule toutes les lois précédentes au motif du droit à la vie privée d’une femme. L’avortement devient alors autorisé pendant au moins les douze premières semaines de gestation, chaque État pouvant néanmoins légiférer comme il l’entend pour les interruptions de grossesse plus tardives.

Depuis, la lutte n’a plus cessé entre les pro-life (pro-vie, opposés à l’avortement) et les pro-choice (favorables à la liberté des femmes de décider ce qu’elles veulent faire). Elle se déroule à tous les niveaux, c.-à-d. :

  • législatif (la Cour suprême est régulièrement amenée à se prononcer sur des cas tentant de revenir – parfois avec succès – sur les dispositions de l’arrêt Roe v. Wade)
  • administratif (certains États adoptent des législations extrêmement contraignantes pour empêcher l’ouverture ou le maintien en activité de centres autorisés à pratiquer l’IVG)
  • financier (une disposition légale a été adoptée en 1976 pour interdire l’utilisation de certains fonds fédéraux – notamment Medicaid – pour financer l’avortement, sauf cas de viol, d’inceste et de danger pour la mère)
  • médiatique (la bataille pour gagner l’opinion publique à une cause plutôt que l’autre)
  • politique (trois shutdowns du gouvernement fédéral eurent lieu en 1977 suite à ce sujet, et d’autres furent évités de peu en 2011 et 2015)
  • militant (des activistes pro-life font régulièrement le siège de centres IVG et interpellent plus ou moins vivement les femmes qui s’y rendent)
  • criminel (assassinats de médecins pratiquant l’IVG)

La question du droit à l’avortement reste donc un marqueur fort de la vie politique américaine, avec une dichotomie marquée (mais pas totale) entre les démocrates (généralement pro-choice) et les républicains (généralement pro-life).

 

Planned Parenthood

Fondée en 1916, la Planned Parenthood Federation of America, ou Planned Parenthood tout court, est une organisation de planification familiale qui fournit des conseils et soins de santé essentiellement liés à la sexualité, dont l’avortement, qu’elle dispense à un grand nombre de femmes choisissant d’y recourir. Pour cette raison, elle figure parmi les bêtes noires des mouvements pro-life (anti-IVG) et fait l’objet de nombreuses démarches politiques pour restreindre les fonds qu’elle reçoit de la part du gouvernement fédéral.

En 2015, une organisation anti-IVG (le Center for Medical Progress, CMP) affirme, vidéos à l’appui, que les centres d’avortement du Planned Parenthood récupèrent du tissu biologique des fœtus avortés pour le vendre à des sociétés biotechnologiques. Cette annonce déclenche un scandale, mais l’authenticité des vidéos est rapidement mise en doute et aucune enquête diligentée dans ce cadre ne confirme les accusations du CMP. Entre-temps, des représentants républicains au Congrès ont saisi l’occasion pour relancer une demande de suppression des fonds fédéraux dont bénéficie le Planned Parenthood et menace de provoquer un nouveau shutdown s’ils n’obtiennent pas gain de cause, en vain.

Au cours du second débat républicain, Carly Fiorina sommera Hillary Clinton et Barack Obama de les regarder une vidéo montrant le calvaire d’un fœtus dans un (prétendu) centre du Planned Parenthood. De son côté, Chris Christie se vantera d’avoir saboté le développement des services de ce même Planned Parenthood dans son État du New Jersey, tandis que Ted Cruz se dira fier de se battre pour la vie et jugera horrible que les contribuables soient ponctionnés de $500m pour financer une « entreprise criminelle ». Le seul ce soir-là à avoir été plus ou moins modéré sur la question fut John Kasich, qui déclara qu’il fallait bloquer le planning familial sans pour autant provoquer un blocage budgétaire.

Beaucoup plus tard, au cours du dixième débat républicain, Donald Trump s’affirmera résolument pro-life et contre l’avortement, mais soulignera néanmoins que des millions de femmes bénéficient d’importants pans du planning familial pour soigner des cancers.

 

Terri Schiavo

Jeune femme victime d’un arrêt cardiaque en 1991, Terri Schiavo est considérée par les médecins comme tombée dans un état végétatif irréversible. Sept ans plus tard, une bataille judiciaire oppose son mari (qui en est le responsable légal) et ses parents, le premier souhaitant que soit mis un terme à son alimentation, les seconds voulant au contraire que leur fille soit maintenue en vie. Au bout d’une longue procédure, tant la justice de Floride que la justice fédérale donnent raison à son époux et le cathéter nourrissant Terri Schiavo est débranché le 31 mars 2005. L’affaire fut fortement médiatisée et impliqua nombre politiques, dont Jeb Bush (alors gouverneur de Floride), partisan du maintien en vie de Schiavo et qui entreprit plusieurs démarches pour s’opposer aux décisions des tribunaux.

 

Zika

Zika est le nom donné à un virus transmis par piqûres de moustiques et provoquant notamment des malformations à la naissance (microcéphalie) lorsqu’il est transmis à une femme enceinte.

En 2015, une épidémie de ce virus frappe l’Amérique du Sud (en particulier le Brésil) et menace de s’étendre aux États-Unis, où quelques cas commencent à être répertoriés, dont un pourrait avoir été infecté par transmission sexuelle.

 

 

5. International

 

a) Moyen Orient

 

Accord nucléaire avec l’Iran

A l’été 2015, un accord est signé entre l’Iran et la communauté internationale concernant le programme nucléaire de ce pays. Suite à ce traité (qui a mis plus de dix ans à aboutir et est salué de par le monde), l’Iran obtient la levée des sanctions que lui imposaient les États-Unis en échange de la restriction de son programme nucléaire. L’une des conséquences de l’accord est de permettre à l’Iran d’exporter à nouveau son pétrole. Le traité est considéré comme un succès diplomatique majeure pour Barack Obama et son Secrétaire d’État John Kerry qui a piloté les négociations depuis 2013 (Hillary Clinton s’en est chargé de 2009 à 2012).

Si les candidats démocrates se sont évidemment félicités de cet accord, la tonalité a été tout autre du côté des républicains, lesquels hurlent à la duperie de la part de l’Iran et affirment que le traité tel qu’il a été signé constitue un danger majeur pour la sécurité nationale. Quasi tous les candidats républicains ont annoncé leur intention de dénoncer l’accord s’ils sont élus, les seuls à adopter une attitude un peu plus modérée étant Rand Paul et John Kasich, qui dirent vouloir laisser sa chance à l’Iran, tout en insistant pour bien surveiller la manière dont il mettra en œuvre et respectera ses engagements.

 

Afghanistan

En réaction aux attentats du 11 septembre, l’administration W. Bush décide d’attaquer l’Afghanistan où le régime taliban abrite et soutient l’organisation terroriste Al-Qaïda. L’objectif est triple : renverser les talibans, détruire Al-Qaïda (et de quelque manière que ce soit, mettre Ben Laden hors d’état de nuire) et installer la démocratie en Afghanistan.

Alliés au Royaume-Uni, à la France, à d’autres pays encore, mais aussi à des troupes afghanes rebelles, les États-Unis remportent un rapide succès militaire : en cinq semaines d’opérations (novembre 2001), Kaboul est pris par les troupes tadjiks et le régime taliban est en déroute. Un gros bémol : Ben Laden n’a pas été intercepté et court toujours (il ne sera finalement neutralisé qu’en 2011). Pour le reste, tout semble bien aller. Mais, comme en Irak un peu plus tard, le cauchemar ne fait en fait que commencer.

Profitant d’un pays déchiré par les tensions internes et incapable de créer un semblant d’unité, les talibans se réorganisent et démarrent une guérilla qui ne connaît quasiment pas de fins. Les tentatives de pacification sont des échecs, la violence et la mort frappent partout, et les États-Unis et leurs alliés doivent fournir des efforts considérables pour que l’Afghanistan ne rebascule pas dans l’anarchie complète.

En 2014, les troupes alliées entament un désengagement massif du pays. Depuis, les Américains y maintiennent environ dix mille hommes, lesquels aident les forces du gouvernement dans leur lutte contre les talibans, mais ne parviennent pas à empêcher ces derniers de continuer à regagner du terrain.

 

Irak

L’invasion du Koweït par l’Iraq à l’été 1990 débouche six mois plus tard sur la guerre du Golfe, au cours de laquelle une coalition internationale (soutenue par l’ONU, emmenée par les États-Unis et comptant 34 pays tels l’Arabie saoudite, la France, le Royaume-Uni, etc.) défait l’armée du dictateur Saddam Hussein et libère le Koweït.

Malgré cette défaite, Saddam Hussein reste en place. La méfiance reste toutefois de mise à son égard, notamment en ce qui concerne un possible programme d’armes de destruction massive, ce qui vaut au pays une décennie de sanctions et de frappes aériennes régulières.

Survient alors le 11 septembre 2001. En réaction, l’administration W. Bush frappe d’abord Al-Qaïda et les talibans d’Afghanistan. Rapidement, ses regards se portent sur l’Iraq, qu’elle accuse d’alimenter le terrorisme international (dont Al-Qaïda) ainsi que de continuer à développer des armes de destruction massive. Autre objectif officiel : débarrasser la Terre d’un dictateur sanguinaire et apporter la démocratie dans cette région du monde.

En pratique, nombreux sont ceux qui se montrent les sceptiques. Les « preuves » établissant un lien entre Al-Qaïda et l’Irak sont peu probantes, de même que celles concernant un programme d’armes de destruction massive, ces dernières se révélant plus tard être une supercherie. En sous-main, c’est le pétrole de l’Irak que visent W. Bush, son administration et leurs influents partenaires économiques et financiers.

Le soutien aux États-Unis pour cette aventure guerrière est cependant très fort. Ainsi le Sénat vote-t-il à une très large majorité en faveur de l’intervention armée (77 oui contre 23 non), les républicains de manière quasi-unanime (48 oui et 1 non), et les démocrates à une large majorité (29 oui, 21 non). Parmi les sénateurs démocrates ayant voté oui : Joe Biden, John Kerry, Harry Reid, Chuck Schumer et … Hillary Clinton. Le résultat à la Chambre des représentants sera similaire, quoique un peu moins flagrant (297 oui contre 133 non), une majorité de démocrates votant contre la guerre. Un représentant indépendant vote également « Non » : Bernie Sanders.

Quoi qu’il en soit, l’administration W. Bush a désormais le feu vert du Congrès pour aller au combat. Ne lui manque plus que celui de l’ONU. Où là, les choses ne se passent pas comme prévus. L’opposition contre le projet américain est forte, très forte, et vient notamment de la France, de la Chine, de la Russie et du Japon. Pour éviter le camouflet d’un veto, les États-Unis décident de passer outre l’aval de l’ONU et, secondés par le Royaume-Uni, l’Espagne, la Pologne, l’Australie, etc., ils passent à l’attaque en mars 2003.

Le régime de Saddam Hussein s’écroule en quelques semaines et, le 1er mai, sur le pont du porte-avion USS Abraham Lincoln, George W. Bush déclare : « Major combat operations in Iraq have ended ». A l’arrière-plan, une bannière où il est inscrit  : « Mission accomplished ». Pour les Américains (et les Irakiens), le cauchemar ne fait pourtant que commencer.

La pacification et la démocratisation de l’Irak post-Saddam sont un fiasco, l’hostilité envers les Américains est énorme, la résistance est partout, les oppositions religieuses déchirent les communautés, le pays est à feu et à sang et les pertes humaines sont terribles chez tous les belligérants. Pour les États-Unis, l’Irak se transforme en bourbier, un bourbier au coût financier et humain gigantesque. Après plus de cinq ans, un semblant de normalisation parvient néanmoins à se mettre en place, et W. Bush fixe un calendrier pour le retrait des troupes américaines d’Irak. Héritant de ce calendrier, Barack Obama tente de le respecter, bien que la situation soit loin d’être sous contrôle et que la nouvelle administration de Bagdad n’est visiblement pas prête à gérer le pays toute seule. Les Américains n’en finissent pas moins par se retirer et ce qui devait arriver arriva : le pays replonge dans le chaos. De ce désordre surgit Daech, qui conquiert rapidement un bon tiers du pays et s’étend simultanément en Syrie.

Fin 2014, début 2015, Daech est à son apogée territoriale. C’est alors que les Américains reviennent dans le jeu pour soutenir les forces irakiennes régulières, notamment par l’envoi de conseillers militaires et le recours à des frappes aériennes, mais surtout pas par l’envoi de troupes au sol. Depuis, la progression de Daech est stoppée et une lente reconquête des territoires qu’il contrôle est en cours.

 

Libye

En 2011, dans la foulée du printemps arabe qui renversé Ben Ali en Tunisie, une partie de la population libyenne se révolte contre le dictateur Kadhafi. Bien armé et doté de forces fidèles, Kadhafi prend vite le dessus sur ses opposants et dirige ses troupes vers leur fief de Benghazi, où un bain de sang vengeur paraît imminent.

Pour empêcher ce qui s’annonce un massacre, la France et le Royaume-Uni obtiennent de l’ONU de pouvoir intervenir avec les États-Unis afin de stopper l’avance des troupes de Kadhafi. Les frappes aériennes menées par ces pays permettent de mener à bien la mission qui leur a été confiée, mais, au lieu de s’arrêter là, l’action militaire se poursuit, y compris via l’envoi de discrets soutiens au sol pour les insurgés, avec comme objectif le renversement du régime.

Pourquoi avoir outrepassé le mandat de l’ONU ? La rancœur de Nicolas Sarkozy à l’encontre de Kadhafi est profonde, les deux hommes s’étant d’abord aidés mutuellement (des soupçons de financement illégale par le dictateur libyen planent sur la campagne de 2007 de Sarkozy) avant de développer une haine profonde l’un vis-à-vis de l’autre. Du côté des Américains, c’est surtout la Secrétaire d’État Hillary Clinton qui a poussé Barack Obama à intervenir pour mettre à terre un dictateur assassin dont le passif à l’égard des États-Unis est pour le moins chargé.

Toujours est-il que l’intervention des forces occidentales réussit, le régime de Kadhafi s’écroule et le dictateur finit lynché par des rebelles. Toutefois, alors que les plans de transition prévoyaient la prise de contrôle du pays par des Libyens modérés, ceux-ci sont rapidement débordés par des mouvements islamistes radicaux. Le pays sombre dans le chaos et l’anarchie, et, en 2012, l’ambassadeur des États-Unis décède dans son consulat de Benghazi suite à une attaque planifiée d’un groupe terroriste. La mort de l’ambassadeur et de trois autres américains déclenche un scandale qui aboutira à la création d’une commission d’enquête qui mènera la vie dure à Hillary Clinton et mettra à jour le scandale de ses emails.

En attendant, la situation demeure incontrôlée en Libye et Daech en profite pour y prendre pied en 2015, lorsqu’un groupe djihadiste prête allégeance à cette organisation. Après une phase d’expansion autour de la ville de Syrte, Daech recule suite aux efforts d’autres forces armées en Libye, et sa portion de territoire se réduit peu à peu à portion congrue.

A l’automne 2016, un semblant de normalisation (précaire) semble en cours en Libye, avec la tentative de formation d’un gouvernement national qui est en cours depuis plusieurs mois. Le pays (où, contrairement à l’Irak et l’Afghanistan, aucune troupe occidentale n’a officiellement mis le pied, même si quelques « conseillers » y ont été remarqués) n’en demeure pas moins une poudrière instable.

Alors que son mandat se termine, Obama déclara qu’être intervenu en Libye sans avoir prévu de plans pour le lendemain (de la chute de Kadhafi) était la pire erreur de sa présidence. Cette leçon pèsera pour beaucoup dans la décision de ne pas frapper Bachar el-Assad en Syrie, y compris lorsque, en 2013, celui-ci franchit la ligne rouge en employant des armes chimiques.

 

Daech

Daech est l’acronyme arabe utilisé pour désigner l’organisation islamique connue sous le nom « État islamique » (EI), ou encore « Islamic State in Iraq and Syria » (ISIS) en anglais. Son objectif est l’instauration d’un grand califat islamique régi par la charia.

Créé en 2006 en Irak par la réunion de divers groupes djihadistes sunnites, « l’État islamique d’Irak » profite du chaos né de l’intervention américaine en 2003 pour prospérer et notamment absorber la branche irakienne d’Al-Qaïda.

Le retrait des troupes américaines d’Irak en 2011 lui permet d’accélérer son développement et même de commencer à s’implanter en Syrie à partir de 2012. Un an plus tard s’opère le changement de nom qui conduit l’organisation à désormais se faire appeler « État islamique en Irak et au Levant ». 2014 marque la rupture du groupe avec Al-Qaïda, la proclamation du califat sur tous les territoires contrôlés et un nouveau changement de nom : « État islamique ». Daech va alors de succès en succès et possède sous sa coupe des territoires de plus en plus étendu, profitant de la guerre civile en Syrie et de la désorganisation du nouvel État irakien incapable de contrer son ascension.

L’influence de Daech se fait ressentir bien au-delà de l’Irak et de la Syrie, bien des groupes terroristes ailleurs de par le monde s’en revendiquant et lui prêtant allégeance. Parmi les plus connus : Boko Haram au Nigeria, Majilis Choura Chabab al-Islam en Libye (qui se rebaptisera ensuite « État islamique en Libye ») ou Ansar Bait al-Maqdis en Égypte.

Face à cette montée de radicalisme barbare, violent et assassin (Daech n’hésite pas à mettre en scène la décapitation de prisonniers, fait régner la terreur dans les territoires qu’il contrôle, pille, viole et réduit en esclavage les populations soumises et les infidèles, et appelle au djihad contre l’Occident), la communauté internationale met en place des mesures de soutien (armement et frappes aériennes) aux Kurdes syriens et au gouvernement légitime irakien afin de combattre plus efficacement l’État islamique.

Cette volonté de réduire Daech va grandement s’accélérer après les attentats de Paris en novembre 2015 et la tuerie de San Bernardino en décembre de la même année. Désormais l’éradication de l’État islamique devient une priorité absolue, bien que se plaçant dans un contexte complexe, marqué notamment par la crise syrienne et la lutte d’influence entre la Russie et les États-Unis.

La mise en œuvre de davantage de moyens pour lutter contre Daech fait néanmoins son effet. En recul territorial depuis la mi-2015, l’État islamique voit en effet lentement mais inexorablement ses pertes s’accélérer depuis l’automne 2015. Ainsi son satellite libyen est-il désormais quasi éradiqué, tandis que l’emblématique ville de Fallouja en Irak lui a été reprise et que les Kurdes avancent progressivement sur le front syrien. Les deux objectifs majeurs sont désormais Rakka (Syrie) et Mossoul (Irak), qui font office de capitales de Daech.

La question du terrorisme initié par Daech n’en reste pas moins vive, comme l’ont montré les attentats de Bruxelles (mars 2016), d’Orlando (juin 2016), de Nice (juillet 2016) et d’autres encore, sans parler de tous les projets déjoués. Le problème ne semble pas prêt de s’éteindre et devrait rester longtemps encore sur le devant de la scène.

 

Syrie

Dans la foulée du printemps arabe qui touche notamment la Tunisie, la Libye et l’Égypte, le peuple syrien se révolte en 2011 contre le régime de Bachar el-Assad. Contrairement aux autres pays, la rue ne parvient cependant pas à renverser le dictateur et le pays s’enfonce dans une longue guerre civile qui va tourner au carnage.

Échaudés par le précédent libyen, les Occidentaux (notamment Barack Obama) refusent de soutenir de manière substantielle les rebelles ou de frapper militairement el-Assad pour l’empêcher de massacrer son peuple, y compris quand, en 2013, le régime utilise des armes chimiques. Si le recours à la voie diplomatique permet la neutralisation de l’arsenal chimique de el-Assad, le conflit n’en continue pas moins et prend un tournant inattendu avec l’entrée en scène du mouvement terroriste Daech, lequel conquiert rapidement toute la partie est du pays.

Déjà compliquée à la base, la situation devient un condensé de quasi toutes les tensions et contradictions qui agitent le Moyen Orient, avec comme acteurs :

  • un régime dictatorial chiite soutenu par la Russie (allié de longue date des el-Assad et qui dispose d’une base navale à Tartous) ainsi que par l’Iran (soit directement, soit via le Hezbollah libanais) ;
  • des rebelles dispersés en une myriade de groupes (dont plusieurs soutenus par des pays sunnites tels le Qatar et l’Arabie saoudite), certains supposément modérés, d’autres assimilés à des organisations djihadistes terroristes (notamment le groupe Al-Nosra, affilié à Al-Qaïda) ;
  • une importante minorité kurde située au nord du pays, au positionnement ambigu (pro ou anti-régime ou neutre selon les circonstances), dont les troupes sont généralement bien armées et bien organisées, et qui apparaissent vite aux yeux des Américains comme la meilleure arme contre Daech, mais sont regardées avec méfiance par la Turquie, laquelle craint que sa propre minorité kurde ne se rebelle à son tour dans l’idée de créer un grand Kurdistan indépendant ;
  • l’organisation terroriste Daech, qui s’est emparée d’importants gisements de pétrole et en fait le commerce clandestin via la Turquie ;
  • la communauté internationale occidentale qui renâcle à intervenir mais est généralement d’avis qu’aucune solution ne pourra avoir lieu tant que Bachar el-Assad sera en place ;
  • une crise des réfugiés fuyant la Syrie pour l’Europe, où les autorités sont débordées et subissent le mécontentement de populations craignant tant un choc culturel que l’arrivée de terroristes cachés, avec pour conséquence une montée du vote extrême-droite ;
  • seule pièce manquante pour l’instant pour que le puzzle soit complet : Israël, jusqu’ici peu impliqué dans le problème.

De plus en plus en difficulté sur le terrain, Bachar el-Assad est dans une situation inconfortable, mais deux événements vont bouleverser la donne fin 2015 : en septembre l’implication directe de la Russie dans le conflit, avec l’envoi d’hommes et surtout d’avions, ce qui permet aux loyalistes d’interrompre la progression des rebelles et de les frapper durement ; et, en novembre, les attentats de Paris, lesquels transforment Daech en ennemi à abattre absolument, le cas el-Assad passant dès lors au second plan.

Depuis, les Russes continuent d’aider les troupes du régime à reprendre du terrain par rapport aux rebelles, les négociations de paix sous l’égide de l’ONU ne vont nulle part, des drames humanitaires se jouent en de nombreux endroits (notamment Alep) et, sous les coups de boutoirs des Kurdes et des frappes aériennes de l’OTAN (et des Russes), Daech est en recul en Syrie comme il l’est en Irak.

La question du rôle que doivent jouer les États-Unis dans ce bourbier est âprement discutée au cours des débats. La plupart des candidats ont semblé au moins tacitement résignés au maintien de Bachar el-Assad, d’une part par la crainte de revivre un chaos semblable à celui vécu en Libye en 2011 (où les rebelles modérés avaient été débordés par des islamistes extrémistes après la chute de Kadhafi), et d’autre part par la volonté de se concentrer sur Daech. Jusqu’à quel point s’impliquer contre Daech ? Certains (Hillary Clinton) sont d’avis d’envoyer des troupes spéciales seconder les Kurdes et la coalition arabe emmenée par l’Arabie saoudite (qui n’a pas encore montré grand-chose), d’autres (Bernie Sanders) d’avoir surtout une implication de coordinateur et laisser ladite coalition arabe mener l’essentiel des combats sans que les Américains s’en mêlent. La question de la cohabitation avec la Russie est également brûlante, Donald Trump étant d’avis de la laisser agir sans entrer en conflit avec elle, alors que son propre colistier Mike Pence a déclaré être prêt à aller au bras de fer avec Poutine s’il va trop loin. Beaucoup de candidats républicains ont tenu un discours semblable à celui de Pence, et Clinton semble elle aussi partisane d’une ligne si pas dure, du moins moins conciliante avec la Russie qu’elle ne l’a été jusqu’à maintenant.

L’autre grande question liée à ce sujet concerne l’accueil de réfugiés. Les États-Unis doivent normalement en accueillir 65 000 selon les critères de l’ONU, mais Trump (et nombre républicains) s’y opposent farouchement tant qu’un screening rigoureux n’est pas mis en place, de crainte que des terroristes n’en profitent pour s’infiltrer. Clinton et les démocrates sont apparus plus ouverts sur cette question, affirmant certes leur volonté de ne pas mettre les Américains en danger, mais aussi qu’il est nécessaire de prendre part à l’effort concernant les déplacés.

 

Alep

Deuxième plus grande ville de Syrie après la capitale Damas, Alep est l’un des principaux foyers de la rébellion envers le régime de Bachar el-Assad. Déchirée par les combats depuis 2011, elle est le théâtre cinq ans plus tard d’une intensification massive des opérations menées par l’armée loyaliste, laquelle bénéficie notamment du soutien aérien de ses alliés russes. La situation humanitaire des habitants de la ville devient tragique, et les victimes sont de plus en plus nombreuses.

Au cours de la campagne 2016, le candidat libertarien Gary Johnson se fait remarquer au cours d’une interview télévisée en étant incapable de répondre à une question concernant cette ville, ignorant visiblement de quoi il s’agissait. Lorsque plus tard il manifestera une fois de plus sa méconnaissance des sujets de politique internationale, il déclarera vivre un nouveau « Aleppo moment ».

 

No-fly zones

Une no-fly zone (zone d’exclusion aérienne) est un territoire au-dessus duquel il est interdit à quiconque de voler. Elle est généralement instaurée dans le cadre d’une région touchée par un conflit, afin d’empêcher que ne soient bombardées des populations civiles. L’instauration d’une telle zone en Syrie est discutée depuis des mois par les Américains, notamment pour soulager la ville d’Alep, mais n’est toujours pas entrée en vigueur, notamment du fait du bras-de-fer qu’elle impliquerait avec la Russie.

 

Hezbollah International Financing Prevention Act

Le Hezbollah International Financing Prevention Act est une loi adoptée qui impose des sanctions aux organismes financiers participant aux transactions ou au blanchiment d’argent du Hezbollah, un groupe terroriste chiite basé au Liban et soutenu par l’Iran.

Le projet de loi est une initiative bipartisane entamée à l’origine par la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen et le sénateur républicain Marco Rubio. La loi a été adoptée en novembre 2015 à l’unanimité des présents, parmi lesquels ne figurait pas … Marco Rubio (ce qui fit mauvais genre vu les critiques répétées à son encontre concernant ses multiples absences, bien que, dans le cas en question, sa présence ce soir-là n’ait pas été indispensable). Lors du huitième débat républicain début février 2016, Chris Christie en tira parti pour s’en prendre vivement au sénateur de Floride (« When you talk about the Hezbollah Sanctions Act as one of your accomplishments, you weren’t even there to vote for it. Thats’s not leadership, that’s truancy »), démarrant ainsi une algarade qui allait mal se terminer pour Rubio (cf. le compte-rendu du huitième débat républicain).

 

Attentats de Paris

Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, une série d’attentats sanglants frappe Paris et font 130 morts parmi les victimes. La France connaît ce soir-là son 11 septembre, l’émotion dans le pays et dans le monde est énorme. A l’origine de ces attentats : Daech, qui déclenche une vague de terreur de par le monde occidental, laquelle se poursuivra notamment par la tuerie de San Bernardino (décembre 2015), les attentats de Bruxelles (mars 2016) et le massacre de Nice (juillet 2016).

Perpétrés la veille du deuxième débat démocrate, les attentats de Paris bouleversent la campagne et en influencent profondément les thèmes, la lutte contre Daech et les attaques terroristes devenant des questions brûlantes. L’aptitude à exercer le rôle de commandant-en-chef devient également saillante et a comme conséquence de favoriser le très martial Ted Cruz qui se met à monter dans les sondages au détriment du calme et posé Ben Carson qui était jusque-là le principal concurrent de Donald Trump. Plus généralement, ces attentats seront à la base d’un durcissement des discours militaires du côté des républicains.

 

Israël

Au cours des mandats Obama, les relations avec Israël se sont fortement rafraîchies. En cause : les critiques du président concernant la gestion du problème palestinien par Premier ministre Benjamin Netanyahou, lequel, en retour, s’est montré très virulent concernant l’accord nucléaire conclu avec l’Iran.

Au cours de la campagne, la plupart des candidats républicains ont clamé leur volonté de restaurer les relations avec Israël, certains (dont Ted Cruz) se déclarant prêt à déménager l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv (où elle est actuellement implantée) à Jérusalem, afin de donner un signal fort du soutien que l’Amérique entend donner au pays hébreu. Petit bémol dans ce concert : Donald Trump, qui s’est démarqué de ses rivaux sur la question palestinienne en déclarant qu’il fallait une approche équilibrée pour tenter de résoudre le problème, ce à quoi Ted Cruz et Marco Rubio réagirent en poussant de grands cris.

Côté démocrate, au printemps 2016, Bernie Sanders s’est montré très critique vis-à-vis des actions qu’il juge disproportionnées de la part de l’État hébreu envers les Palestiniens, qu’il appelle à traiter avec respect et dignité. Toujours sur les Palestiniens, il reproche à Clinton de n’avoir quasi pas mentionné leur sort lors d’un discours qu’elle a prononcé devant l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee, un influent lobby pro-israélien), et conclut en déclarant que « there will never be peace in that region unless the United States plays a role, an even-handed role trying to bring people together and recognizing the serious problems that exist among the Palestinian people. » Réponse d’Hillary Clinton : « Again describing the problem is a lot easier than trying to solve it. And I have been involved (…) ». Le mot de la fin est pour Sanders : « All that I am saying is we cannot continue to be one-sided. There are two sides to the issue. »

 

b) Autres internationales

 

OTAN

L’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord (OTAN) est une organisation politico-militaire fondée en 1949 et rassemblant les États-Unis, le Canada et la majeure partie des pays d’Europe. Initialement instituée afin de dissuader la puissance soviétique d’annexer d’autres régions d’Europe que celles qu’elle avait déjà satellisée, l’OTAN devient plus généralement à partir de 1991 un bras armé permettant aux autorités occidentales d’intervenir dans certains conflits (Bosnie et Kosovo dans les années 1990) ou de lutter contre des régimes précis (Afghanistan, Irak, Libye).

L’élargissement de l’OTAN aux anciens pays du bloc de l’Est est une question brûlante, la Russie y voyant une menace pour sa sécurité nationale. A contrario, certains de ces ex-pays communistes (les pays Baltes, la Pologne, la Tchéquie) ont poussé pour adhérer à l’OTAN dans le but de se prémunir de possibles agressions russes contre leurs territoires. Le déploiement de bases américaines et/ou de missiles dans ces États est un sujet hautement stratégique qui irrite profondément Moscou.

Parmi les zones d’opposition chaude figure l’Ukraine, un pays à forte minorité russe (qui y a longtemps détenu le pouvoir) que Poutine ne veut en cas voir adhérer à l’OTAN. Une guerre civile s’y est déclenchée en 2014 et a abouti à une scission de facto.

Autre point chaud pour l’OTAN : la Syrie, où la Russie intervient militairement depuis septembre 2015 (voir ce paragraphe).

Au cours de la campagne 2016, Donald Trump critique à de multiples reprises l’OTAN. Il qualifie notamment son fonctionnement d’obsolète et proclame sa volonté de revoir l’implication des États-Unis si les autres pays ne participent pas plus à son financement. Cette sortie s’inscrit notamment dans sa demande que les pays alliés de l’Amérique prennent davantage en charge leur propre défense, quitte à ce qu’ils se munissent de l’arme nucléaire. Ces propos sont largement critiqués par les démocrates mais aussi par des spécialistes républicains des questions militaires et internationales.

Donald Trump est également la cible de vives critiques lorsqu’il laisse entendre que la reconnaissance de l’annexion de la Crimée par la Russie ne lui pose pas de problèmes.

 

Russie

Les relations avec la Russie ont occupé une part importante des débats au cours de la campagne, notamment en raison des positions iconoclastes de Donald Trump à ce sujet, le milliardaire tenant des propos favorables sur Vladimir Poutine et se déclarant susceptible de transiger avec lui sur certains problèmes, telle la Crimée (dont il a laissé entendre qu’il pourrait reconnaître l’annexion). Il fait aussi jaser en contredisant ouvertement son colistier Mike Pence, lequel s’est déclaré prêt à recourir à la force contre la Russie si la situation en Syrie le nécessite, ce que Trump a vivement démenti. Dans un autre registre, Trump a également défrayé la chronique en lançant – sur le ton de la boutade, affirma-t-il – au cours d’un meeting un appel à la Russie pour qu’elle retrouve les emails détruits par Hillary Clinton (sous-entendu : continuez à pirater les systèmes informatiques des démocrates et à en publier le contenu).

Ukraine, Syrie et cyberterrorisme auront été les thèmes majeurs associés à la Russie au cours de la campagne, les autres candidats prenant en général de positions beaucoup plus fermes que Trump sur ces sujets, certains parfois jusqu’à l’extrême (Carly Fiorina, Ted Cruz … Quant à Marco Rubio, il qualifia Poutine de gangster).

 

Ukraine

Partagée entre d’une part sa majorité ukrainienne qui souhaite se tourner vers l’Occident, et, d’autre part, son importante minorité russe qui a longtemps dirigé le pays et regarde vers Moscou, l’Ukraine est déchirée depuis 2014 par un conflit civil alimenté en sous-main par les États-Unis et la Russie, qui s’y livre une sorte de nouvelle guerre froide.

Pour Vladimir Poutine, hors de question en effet que l’Ukraine file à l’Ouest et adhère à l’OTAN. Dès lors, lorsque la majorité ukrainienne de la population a renversé en 2014 le président pro-russe Viktor Ianoukovitch, ni une ni deux, le maître du Kremlin a réagi en annexant manu militari la presqu’île de Crimée, puis en aidant la minorité russophone à faire sécession. Des combats meurtriers ont opposés les deux camps et la situation a débouché sur une partition de fait du pays.

Les manœuvres de Poutine en Ukraine lui ont valu l’opprobre internationale et ont débouché sur des sanctions économiques vis-à-vis de la Russie. Ulcéré, le président russe a toutefois pris sa revanche en Syrie, où il a profité de l’inaction des Occidentaux pour prendre la main et imposer sa donne, obligeant par la même occasion le camp adverse à cesser de le traiter comme un pestiféré.

Au cours de la campagne 2016, Donald Trump laisse entendre qu’il pourrait bien s’accommoder de l’annexion de la Crimée (que personne ne reconnaît), ce qui déclenche un tollé et permet à Hillary Clinton d’y aller de vives attaques sur les relations entre Poutine et le milliardaire. Plus généralement, la question ukrainienne demeure une pierre d’achoppement forte entre la Russie et les États-Unis (et l’Union européenne).

 

Chine

La Chine aura finalement été peu citée au cours de la campagne, nettement moins en tout cas que d’autres sujets de politique étrangère, tels le Moyen Orient, la Russie, Daech et le terrorisme, l’immigration illégale, etc.

La Chine a en fait principalement été citée par Donald Trump pour justifier ses mesures protectionnistes, le milliardaire accusant (non sans fondement) le géant asiatique de pratiquer le dumping économique massif et de manipuler sa monnaie pour pouvoir conserver sa puissance commerciale et ainsi, par ricochet, peser sur les emplois américains.

Dans un autre registre, la Chine a également été liée avec la menace terroriste et l’espionnage informatique, principalement en début de campagne, les candidats (républicains notamment) redoublant de virulence pour promettre des représailles si le gouvernement chinois persistait à mener de telles actions.

 

Cuba

Cuba est depuis 1962 frappée par un embargo commercial de la part des États-Unis suite à la nationalisation de sociétés américaines alors installées sur l’île. Ces événements se place dans le contexte de la prise de pouvoir du pays par les communistes de Fidel Castro (1959), puis l’échec d’une tentative de débarquement dans la baie des Cochons par des exilés cubains voulant renverser le nouveau gouvernement (1961), et enfin l’affaire « des missiles de Cuba » (la tentative d’installation de missiles nucléaires par l’URSS sur l’île).

Cet embargo perdure pendant plus de cinquante ans, jusqu’à ce que, fin 2014, son assouplissement soit annoncé par Barack Obama. L’amélioration des relations entre les deux États est saluée par la communauté internationale, même si des critiques se font entendre aux États-Unis. Ainsi, les descendants d’immigrés cubains que sont les candidats Ted Cruz et Marco Rubio contesteront l’accord, estimant qu’il fait la part trop belle au régime communiste de La Havane.

 

Cyberterrorisme

Le cyberterrorisme et l’espionnage informatique ont pris une ampleur grandissante dans la campagne suite au piratage du DNC, puis à la publication par Wikileaks de milliers d’emails concernant Hillary Clinton. Dans la ligne de mire des démocrates : la Russie, accusée de tenter d’influencer l’élection présidentielle.

Avant cette controverse, un autre pays était dans le viseur des candidats : la Chine, accusée d’avoir mené elle aussi des attaques informatiques contre les États-Unis. Pas un mot en revanche sur l’espionnage informatique mené par les États-Unis eux-mêmes vis-à-vis de nations étrangères (y compris des pays alliés), le sujet n’est sans doute pas apparu pertinent aux prétendants à la Maison Blanche.

 

Kosovo

En 1999, l’OTAN (sous l’impulsion des États-Unis) prend l’initiative de mettre en œuvre la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU visant à imposer à la Serbie le retrait de ses forces du Kosovo, alors théâtre d’exactions contre la communauté albanaise de la région qui veut son autonomie (voire l’indépendance) et a formé sa propre armée de libération.

 

Faucon

« Faucon » (Hawk en anglais) est un terme utilisé pour désigner une personne facilement tentée par le recours à la force militaire pour résoudre un différend international, bref un va-t’en-guerre, prêt à en découdre ou à jouer l’escalade pour peser dans les négociations. Le terme est péjoratif et a notamment été appliqué à bon nombre de membres de l’administration de George W. Bush qui voulaient absolument attaquer et envahir l’Irak.

 

 

6. Divers

 

a) Entreprises

 

Costco

Costco est une chaîne américaine de grande distribution. Elle est l’une des principales concurrentes du géant Walmart, dont elle se différencie notamment par de meilleurs salaires et avantages sociaux.

Au cours de la campagne 2016, Costco est évoquée au cours d’un échange avec Ben Carson, lorsqu’il est demandé à celui-ci s’il n’est pas contradictoire pour lui d’être administrateur d’une société vantant ouvertement sa popularité parmi la communauté gay, alors que lui-même est opposé au mariage entre gens du même sexe. Sa réponse sera de confirmer qu’il pense en effet qu’un mariage est l’une union d’un homme et d’une femme, mais que ce n’est pas nécessairement parce que quelqu’un pense de la sorte qu’il est automatiquement homophobe.

 

HP (Hewlett Packard)

HP est une multinationale américaine active dans le domaine de l’informatique et principalement spécialisée dans les imprimantes et les ordinateurs. En 1999, Carly Fiorina prend les rênes du groupe et devient la première femme à diriger une entreprise appartenant à l’indice Dow Jones. En 2002, HP fusionne avec Compaq, l’une des plus grosses opérations financières de l’époque. L’intégration des deux entités se passent toutefois difficilement, qui plus est dans un contexte économique délicat (la bulle Internet venait d’exploser), et Fiorina doit procéder au licenciement de 15 000 employés. Elle-même est amenée à démissionner de son poste en février 2005.

Après un regain de performance et des expansions dans de nouveaux secteurs d’activité (réseaux, datacenters …), l’entreprise entre à nouveau dans une phase de restructuration et annonce en 2014 sa scission en deux entités, l’une reprenant les activités traditionnelles de PC et imprimantes (HP Inc.), l’autre les services informatiques aux entreprises (Hewlett Packard Enterprise).

 

John Hopkins Hospital

Le John Hopkins Hospital est un hôpital universitaire situé à Baltimore et comptant parmi les plus réputés au monde. Ben Carson y a travaillé en tant que neurochirurgien et y a notamment procédé à la première séparation réussie de deux siamois par la tête.

 

Lucent

Lucent Technologies était une société américaine qui vendaient du matériel pour les réseaux télécoms. Sa fondation remonte à 1996, quand la société de téléphone AT&T se sépare de ses divisions d’ingénierie et de recherches scientifiques, les fameuses Western Electric et Bell Labs, où furent notamment inventés le transistor et le laser.

Parmi les dirigeants en charge de réaliser l’opération de scission entre AT&T et Lucent, figure Carly Fiorina, laquelle supervise notamment l’entrée en Bourse (réussie) de la nouvelle entité et joue un rôle important au cours des premières années de son existence, marquées notamment par des ventes dopées par la bulle Internet de la fin des années 1990. L’explosion de ladite bulle en 2000 conduit toutefois à l’effondrement des résultats opérationnels de Lucent. Contrairement à plusieurs de ses principaux concurrents (tel Cisco), la société ne s’en remettra pas et va entrer dans une longue agonie financière (et de multiples vagues de licenciements) qui débouchera en 2006 sur une fusion avec le français Alcatel. Leur union ne délivrera cependant pas ses promesses et, en 2016, le Finlandais Nokia rachète le conglomérat.

Si Fiorina n’est plus présente au sein de l’entreprise lorsque commence sa déconfiture (elle a rejoint HP en 1999 alors que Lucent était à son zénith), le bilan à long-terme de ses décisions n’en est pas moins vertement critiqué, nombre de ses détracteurs lui reprochant d’avoir contribué à créer les conditions qui ont mené Lucent à sa perte.

 

Mannatech

Mannatech est une entreprise américaine spécialisée dans le développement et la vente de suppléments nutritionnels. Elle est l’objet de nombreuses critiques concernant l’efficacité réelle de certains de ses produits, qu’elle a parfois présentés comme pouvant secourir des personnes atteintes de cancer.

Au cours du troisième débat républicain, le candidat Ben Carson a été interrogé sur ses relations avec cette société à la réputation désormais entachée. Carson a en effet par le passé prononcé plusieurs conférences payées par Mannatech et vanté dans une émission télévisée la substance à la base des produits de cette société, laquelle a affiché l’image du docteur sur son site web en 2014.

En réponse à ces faits, Carson a démenti toute implication avec Mannatech autre que quelques discours et déclaré que, si son image apparaissait sur le site web de la société, cela était fait sans son accord.

 

b) Médias

 

Fox News

Fox News est une chaîne américaine d’information en continu fondée en 1996 par Roger Ailes et disponible par câble. Propriété du magnat de la presse Rupert Murdoch via le groupe 21st Century Fox, elle se caractérise par des positions souvent très conservatrices et un fort parti-pris en faveur du parti républicain. Elle est également considérée comme une plate-forme de communication importante pour le Tea Party.

Son audience est généralement supérieure à celle de ses rivaux CNN et NBC, et elle atteint un pic d’audience au mois d’août 2015 (24 millions de spectateur) lors de la diffusion du premier débat républicain (qu’elle organisait) en vue de la primaire pour la présidentielle de 2016.

 

Fact Checking

Le fact-checking est une activité journalistique consistant à vérifier la véracité des propos tenus par quelqu’un, en particulier les politiciens.

En vogue depuis une dizaine d’années, cette pratique a connu une explosion d’activité au cours de la campagne 2016 suite à l’avalanche d’approximations et de contradictions et de mensonges assénés par Donald Trump. Car si tous les politiciens ont tendance à prendre certaines libertés avec la liberté (et Hillary Clinton n’y coupe pas), ce comportement a pris une ampleur sans précédent avec Donald Trump, qui a donné un travail de fou à des armées de fact-checkers, et même poussé Clinton à mettre en place un groupe de vérificateurs au sein de sa propre équipe de campagne pour pouvoir démentir et contre-argumenter le plus rapidement possible les propos erronés du milliardaire.

Paradoxalement, si cette campagne a porté comme jamais sur le devant de la scène l’activité de fact-checking et conféré une certaine notoriété à ceux qui la pratiquent, elle en a aussi montré les limites, Trump pouvant se permettre pendant près d’un an et demi de proférer des énormités colossales sans que cela ne remette en cause sa route victorieuse lors des primaires, ni ne le handicape outre mesure pendant la présidentielle (à l’exception peut-être de la remise en cause de son opposition à la guerre en Irak), sa chute étant surtout provoquée par des révélations d’une nature différente (ses impôts et son comportement avec les femmes principalement).

 

c) Régions des États-Unis

 

Acela

L’Acela Express est un train à grande vitesse qui traverse le Nord-Est des États-Unis pour relier Boston à Washington.

La primaire dite de l’Acela est le nom donné à la journée au cours de laquelle cinq États traversés par ce train organisent simultanément leurs primaires (Connecticut, Delaware, Maryland, Pennsylvanie et Rhode Island).

 

Deep South

Le Deep South est une zone culturelle et géographique des États-Unis correspondant approximativement au Sud-Est du pays. Le Deep South n’a pas de définition officielle, et les États regroupés sous cette appellation peuvent varier selon les interlocuteurs. Outre leur position géographique, la plupart (mais pas tous) ont la particularité d’avoir fait partie des États confédérés lors de la Guerre de Sécession. C’est donc une zone historiquement marquée par l’esclavage des Noirs et la ségrégation raciale, la culture du coton, un climat subtropical, etc.

Politiquement parlant, la région a été un bastion démocrate pendant près d’un siècle, de la fin de la Guerre de Sécession aux années 1970, avec une présence marquée des ségrégationnistes. La lutte pour les droits civiques (défendues par des démocrates du Nord tels Harry Truman et John Kennedy) a changé la donne, et l’assise sociologique du parti dans cette région est désormais radicalement opposée, avec une base électorale démocrate massivement afro-américaine, tandis que le parti républicain (notamment Nixon) a suivi le chemin inverse pour récupérer le vote blanc. Ce dernier reste majoritaire, et ces États votent traditionnellement républicains aux grandes élections.

Les États composant le coeur du Deep South sont l’Alabama, la Géorgie (dont la capitale Atlanta est considérée comme celle de la région, ou en tout cas la ville-symbole), la Caroline du Sud, la Louisiane et le Mississippi. Y sont parfois ajoutés la Floride, le Texas, l’Arkansas, la Caroline du Nord, voire le Tennessee.

A noter que le Deep South est parfois confondu avec le Dixie, lequel correspondait initialement aux sept États ayant les premiers fait sécession en 1861, avant de prendre lui aussi une définition mouvante et de désormais recouvrir un espace indéfini se rapportant à la zone d’influence des Sudistes au XIXe siècle.

 

Rust Belt

La Rust Belt (la « Ceinture de rouille ») est le nom donné à une zone du Nord-Est des États-Unis frappée depuis les années 1970 par un fort déclin industriel alors qu’elle avait longtemps été une région de prospérité.

Symbole de ce déclin : la ville de Detroit (Michigan), autrefois capitale mondiale de l’industrie automobile, dont la population a été divisée par deux en soixante ans (de 1,8 millions d’habitants en 1950 à 700 000 en 2007), qui possède l’un des taux les plus élevés de criminalité de pays, et qui, durement frappée par la crise de 2008, a été déclarée en faillite en 2013.

Outre le secteur de l’automobile, les industries les plus touchées sont celle liées à la sidérurgie et aux mines de charbon. Quant aux États les plus concernés par ce déclin, il s’agit du Michigan, de l’Ohio, de la Pennsylvanie, de l’Indiana, de l’Illinois et de la Virginie occidentale.

Parmi les facteurs ayant causé ou aggravé la situation, figurent la libéralisation du commerce et les traités de libre-échange, perçus comme source de délocalisations et accusés d’être des tueurs d’emploi.

De ce sujet sensible Donald Trump a fait l’un de ces chevaux de bataille, promettant de renégocier les traités incriminés et de mettre un terme aux délocalisations. Traditionnellement démocrates, plusieurs États de la Rust Belt pourraient basculer et sont devenus un enjeu majeur de l’élection présidentielle, en particulier l’Ohio (un Swing State qui a voté Obama lors des deux dernières élections), le Michigan et la Pennsylvanie.

 

Puerto Rico

Puerto Rico est une île des Caraïbes passée sous le giron des États-Unis en 1898 lors de la guerre hispano-américaine. L’île n’est pas un État des États-Unis mais un Territoire non-incorporé et organisé, ce qui implique notamment que ses habitants, bien que naissant Américains, ne votent pas à l’élection présidentielle, ni ne payent d’impôts fédéraux (leurs impôts vont au gouvernement de l’île). Les habitants de Puerto Rico participent cependant aux primaires (organisées par les partis (Hillary Clinton l’a remportée cette année côté démocrate, et Marco Rubio a fait de même côté républicain).

Le statut de Puerto Rico (autrefois appelé Porto Rico mais ayant adapté son nom depuis que l’espagnol, en plus d’y être la langue dominante, en est également devenu une des deux langues officielles) est l’objet de nombreuses discussions, et plusieurs référendums y ont déjà été organisés à ce sujet, le dernier en date remontant à 2012. Ce jour-là, 60% de la population de l’île à s’être exprimée s’est prononcée pour un changement de statut et l’abandon de la situation actuelle. A la question de savoir quel statut la population souhaitait alors avoir, 61% des votes valides ont exprimé leur préférence pour devenir un État des États-Unis à part entière, 33% pour un statut d’association avec les États-Unis, et 6% en faveur d’une indépendance pure et simple. L’évolution de cette question demeure toutefois incertaine et le débat est loin d’être tranché, d’autant que la donne est rendue compliquée par la très mauvaise santé des finances publiques de l’île, laquelle a été sévèrement touchée par la crise de 2008 et s’est retrouvée en défaut de paiement en 2015.

 

New York et la Californie

New York et la Californie sont deux États profondément associés à la modernité et aux idées progressistes en matières sociales (avortement, droits des gays, égalité des sexes et des races, etc.), mais aussi, pour leurs détracteurs, au culte de l’argent, au matérialisme et au délitement des mœurs, des valeurs familiales, de l’autorité … . Organisés autour de grands centres urbains (New York et les autres mégalopoles atlantiques d’un côté, San Francisco, Los Angeles San Diego, ainsi que Seattle dans l’État de Washington de l’autre), ces États côtiers sont souvent opposés aux États du centre du pays, plus ruraux, et dont les habitants sont réputés être beaucoup plus conservateurs.

Ces différences se remarquent souvent (mais pas systématiquement) par des choix tranchés au niveau électoral, New York (depuis longtemps) et la Californie (plus récemment) étant considérés comme des bastions démocrates quasiment imprenables pour un candidat républicain à la présidentielle, alors que, a contrario, les États à l’intérieur des terres sont généralement supposés lui être plus favorables.

Au cours de la campagne 2016, Ted Cruz critiqua Donald Trump pour ses « valeurs new-yorkaises », sous-entendus des valeurs en contradiction avec celles que devraient porter un candidat conservateur bon teint (Trump a par le passé défendu des positions favorables au mariage gay et à l’avortement, avant de faire marche arrière lorsqu’il est devenu républicain). L’attaque de Cruz fut toutefois maladroite et Trump la repoussa sans difficultés.

 

Swing States

Le terme Swing State peut s’entendre selon deux acceptations proches mais pas tout à fait identique. Ainsi pourra-t-il désigner :

  • d’une part les États qui, au fil des élections, sont réputés ne pas être acquis d’office par l’un ou l’autre des deux partis dominants et désignent régulièrement des vainqueurs de couleur politique différente. La Floride et l’Ohio sont dans ce cas, tandis que New York et la Californie (pour les démocrates) ainsi que le Texas (pour les républicains) sont des contre-exemples.
  • d’autre part, les États qui, au cours d’une élection précise, sont incertains et dont les sondages ne permettent pas de déterminer avec assurance qui en sera le vainqueur. Ces États sont également parfois appelés « Battleground States » (États champ de bataille).

Plus rarement, certains analystes ajoutent parfois un autre paramètre pour parler de Swing State ou pas, celui de savoir si l’État concerné a un impact majeur susceptible de faire basculer l’élection (ce qui est typiquement le cas de l’Ohio et de la Floride, lesquels rapportent respectivement 18 et 29 grands électeurs).

 

Boston Tea Party

La Boston Tea Party est un événement majeur dans la culture populaire et historique des États-Unis. Le 16 décembre 1773, des habitants de Boston déguisés en indiens grimpent à bord de trois navires amarrés dans le port de la ville et jette par-dessus bord leurs cargaison de thé. Cet acte s’inscrit dans le cadre d’une série de protestations envers la politique fiscale menée par la Grande-Bretagne envers ses colonies, notamment les lourdes de taxes frappant les marchands de thé américains alors que la Compagnie anglaises des Indes orientales s’en voyait exonérée.

Cette action est considérée comme le prélude de la Guerre d’Indépendance qui allait éclater un an et demi plus tard, et symbolise l’esprit de fronde et de liberté des fondateurs du pays envers un pouvoir jugé arbitraire, inique et injuste.

 

d) Divers

 

Alt-Right

L’Alt-Right (pour alternative right, c.-à-d. droite alternative) est un mouvement idéologique conservateur aux contours mal définis mais généralement à forte connotation raciste, suprémaciste et réactionnaire. Ses activistes (très présents sur Internet, où ils déclenchent souvent la polémique) ont nettement affiché leur soutien à Donald Trump. En août 2016, celui-ci a embauché comme président de campagne Stephen Bannon, le principal dirigeant du site d’information en ligne Breitbart News, lequel est réputé être la vitrine principale de l’Alt-Right.

 

The Apprentice

The Apprentice est une émission de télé-réalité diffusée depuis janvier 2004. Jusqu’en 2015, son attraction principale est le milliardaire et magnat de l’immobilier Donald Trump, lequel juge via diverses épreuves les qualités de jeunes entrepreneurs désireux de faire leur trou dans le monde des affaires. Chaque épisode de la série se conclut par l’élimination d’un ou plusieurs candidats par Trump, lequel conclut sa sentence par l’expression devenue emblématique de l’émission « You’re fired » (« Vous êtes viré »). Quelques extraits du show ici.

The Apprentice a été un succès d’audience pour la chaîne NBC et a apporté un surcroît de notoriété énorme à Donald Trump, certes déjà bien connu auparavant, mais pas autant qu’il ne l’est devenu auprès du grand public grâce à cette émission.

 

Billet de 20 dollars

En 2020, dans le cadre du centième anniversaire du XIXe Amendement de la Constitution (lequel a donné le droit de vote aux femmes), un nouveau billet de 20 dollars sera dévoilé, avec, en son centre, le portrait de la militante Harriet Tubman en remplacement de celui du controversé Andrew Jackson.

A l’origine, c’était le billet de 10 dollars qui avait été sélectionné pour cette commémoration, mais, suite à une levée de boucliers de la part des admirateurs d’Alexander Hamilton (dont le visage orne le billet), le choix s’est donc finalement porté sur celui de $20.

Ce sujet a été abordé lors du deuxième débat des républicains, en septembre 2015, lorsque, dans un moment plus léger, les modérateurs ont interrogé les candidats sur la femme qu’ils auraient souhaité être choisie pour figurer sur le nouveau billet de $10 (Harriet Tubman n’avait alors pas encore été désignée, ni le changement de billet décidé). Leurs réponses furent : « ma femme » (Mike Huckabee), « ma mère » (Ben Carson), Rosa Parks (Donald Trump, Marco Rubio, Ted Cruz, ce dernier ajoutant que c’était plutôt le billet avec Andrew Jackson qu’il fallait changer), Mère Térésa (John Kasich), la suffragette Susan B. Anthony (Rand Paul), l’infirmière fondatrice de la Croix Rouge américaine Clara Barton (Scott Walker) et la femme et mère de présidents Abigail Adams (Chris Christie).

Quant à Carly Fiorina, elle refusa de répondre, déclarant que ce geste n’était qu’une posture et qu’il fallait surtout s’assurer que les femmes puissent avoir l’opportunité de vivre la vie qu’elles veulent.

 

Born Again

Le concept Born Again (littéralement « né à nouveau ») s’applique à une personne dont la vie a été marquée par ce qu’elle considère être des faiblesses (par exemple l’alcoolisme, une vie sexuelle débridée, l’éloignement ou l’abandon de ses enfants …), mais qui a retrouvé la voie de Dieu, s’est réconcilié avec lui et a connu une renaissance de l’âme qui lui permet de reprendre le droit chemin.

Cette conception s’est particulièrement répandue aux États-Unis à partir des années 1970 à la suite du renouveau évangélique chrétien. Parmi les politiciens, l’exemple le plus connu de born again est sans doute celui de George W. Bush après être venu à bout de sa dépendance à l’alcool.

 

Bridgegate

Septembre 2013. Des embouteillages monstres ont lieu à Fort Lee, une municipalité du New Jersey reliée à New York par le pont George Washington Bridge, dont deux des trois voies ont été fermées sans préavis en pleine heure de pointe. La pagaille (qui durera cinq jours) est si intense que l’affaire devient un scandale national.

A l’origine de cette fermeture des voies se trouvent des membres de l’administration du gouverneur Chris Christie. Ce dernier a beau juré ses grands dieux que ses subordonnés ont pris leur décision sans avertir personne et que lui-même n’était au courant de rien, il ne s’en retrouve pas moins rapidement sur la sellette, d’autant plus que se met à circuler la théorie selon laquelle que la raison principale pour la fermeture des voies n’était pas une prétendue étude sur la circulation comme l’ont d’abord affirmer les intéressés, mais une mesure de rétorsion vis-à-vis du maire démocrate de Fort Lee qui avait refusé de soutenir Christie lors de la campagne pour sa réélection. Celui-ci rejette ces accusations et affirme à nouveau n’avoir rien su de la décision de fermer les voies, mais le mal est fait et sa réputation profondément entachée.

Mise à jour 6 novembre 2016 – Deux membres de l’équipe du gouverneur Christie (Bill Baroni, qui exerçait en tant que directeur de l’autorité portuaire de New York et du New Jersey, et Bridget Anne Kelly, l’ex-directrice de cabinet de Christie) ont été reconnus coupables des charges qui pesaient contre eux dans le cadre du procès du Bridgegate. Le prononcé de la sentence aura lieu le 21 février 2017.

Au cours du procès, l’affirmation que Christie était impliqué (au moins partiellement) dans la fermeture des voies a été évoquée tant par l’accusation que par la défense. Une procédure judiciaire est actuellement en cours pour déterminer si des poursuites doivent être prises à son égard. Ces nouvelles pourraient valoir au gouverneur du New Jersey une mise à l’écart dans l’équipe de Donald Trump.

 

Fantasy Football

Le Fantasy Football est un jeu en ligne où les participants composent une équipe virtuelle à partir des données réelles de footballeurs américains. Ces jeux peuvent être gratuits ou payants, et aussi être organisés sous forme de paris, ce qui pose question quant à la réglementation qui devrait alors leur être appliqués.

Une question sur ce sujet fut posée à Jeb Bush lors du troisième débat républicain, ce qui déclencha la fureur de Chris Christie, exaspéré qu’un sujet aussi futile soit abordé alors que des problèmes bien plus graves étaient à régler.

 

Martin Luther King Day

Le Martin Luther King Day est un jour férié pour les administrations fédérales, qui tombe le troisième lundi de janvier. Il commémore la naissance du défenseur des droits civiques Martin Luther King, assassiné en 1968.

 

National Prayer Breakfast

Le National Prayer Breakfast est un forum qui se tient chaque année le premier jeudi de février à Washington. L’événement est marqué par la tenue d’un double discours, le premier par le Président des États-Unis en personne, le second par un invité dont l’identité est tenue secrète jusqu’au matin même. Parmi les orateurs ayant participé à ce petit-déjeuner figurent Mère Teresa (1994), le chanteur de U2 Bono (2006), Tony Blair (2009), Ben Carson (1997 et 2013), etc.

 

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