Portrait officiel de Rand Paul en tant que sénateur (2011)1. Introduction (15 septembre 2015)

2. Son avant-primaires (du 1er août 2015 au au 31 janvier 2016)

3. Ses primaires (du 1er février au au 31 juillet 2016)

4. Ses prestations lors des débats

 

 

1. Introduction (15 septembre 2015)

 

Né à Pittsburgh (Pennsylvanie) en 1963 (52 ans en 2015) et fils de Ron Paul (lequel se présenta à la présidentielle de 1988 sous la bannière du Parti libertarien avant tenter sa chance à la primaire républicaine de 2012), Rand Paul est sénateur du Kentucky depuis 2011 et représente la mouvance libertarienne au sein du parti républicain.

 

2. Son avant-primaires (du 1er août 2015 au 31 janvier 2016)

 

Très à cheval sur le respect scrupuleux de la Constitution et se présentant comme le champion de l’orthodoxie conservatrice (surtout en matière fiscale et budgétaire), il se différencie de ses rivaux par ses positions profondément non-interventionnistes en matière de politique étrangère, sa tolérance vis-à-vis de la marijuana, et son opposition au Patriot Act et à la collecte de données sur grande échelle de la NSA.

Dans les débats, ses prestations sont toutefois mitigées. Certes convaincant lorsqu’il s’exprime et intéressant par la contradiction qu’il apporte à ses camarades sur plusieurs sujets (notamment en matière de politique étrangère), Paul n’en est pas moins globalement apparu en retrait des autres, réservant ses interventions pour ses sujets de prédilection et figurant au rang des orateurs avec le temps de parole le plus bas des débats. Posé et sérieux, il parut parfois manquer de passion et de motivation, comme si ces échanges et la primaire ne l’intéressaient pas vraiment.

 

3. Ses primaires (du 1er février au 31 juillet 2016)

 

Les sondages de Paul, qui, jusqu’en juin 2015, tournent autour de neuf, dix pourcents, plongent vers les 5% à partir de juillet et ne remontent plus par la suite. Et s’il se maintient en lice jusqu’à l’ouverture des primaires, il jette le gant deux jours après un caucus de l’Iowa où il n’a obtenu que 2,5% des voix. Et lorsque la victoire de Trump ne fait plus de doute, il annonce le soutenir, déclarant « c’est presque un devoir patriotique que de s’opposer aux Clinton ». Il atténuera toutefois ses propos en août en affirmant qu’il serait fidèle à sa promesse de soutenir le candidat investi par le parti, mais que les citoyens, eux, devaient voter selon leur conscience.

Mise à jour du 12 novembre – Rand Paul est facilement réélu sénateur du Kentucky.

 

4. Le résumé de ses débats

 

1er débat (août 2015, Cleveland, Ohio) : comme quasi tous les autres candidats, Rand Paul doit se contenter d’un rôle de faire-valoir par rapport à Trump, bien qu’il tente à deux reprises de s’en prendre à lui (sur sa volonté de présenter une candidature indépendante s’il ne gagne pas la primaire, et sur ses anciennes positions proches des démocrates), sans succès. Il a également une algarade avec Chris Christie sur les données collectées par la NSA, Paul déclarant vouloir plus de collectes sur les terroristes mais moins sur les Américains innocents, Christie rétorquant que sa réponse était ridicule.

Paul critique aussi Obama et l’accord sur le nucléaire iranien, ainsi que les faucons républicains qu’il estime être responsable de la montée de Daech, leur reprochant notamment d’avoir financés ou armés des groupes islamistes radicalisés quand cela semblait approprié, sans en mesurer les conséquences à long-terme.

Le résumé complet du 1er débat républicain

 

2e débat (septembre, Bibliothèque Ronald Reagan, Californie) : la gagnante de la soirée est Carly Fiorina. Invitée au débat prime-time après sa prestation remarquée lors de celui des seconds couteaux à Cleveland il y a un mois, l’ex-dirigeante d’HP est sortie du lot grâce à ses qualités oratoires, ses réponses argumentées et sa façon de gérer les escarmouches qui l’ont opposées à Trump.

De son côté, Paul est convaincant quand il s’exprime mais globalement discret, même s’il se démarque de la plupart des candidats par son refus d’interventionnisme (ou alors très ciblé) et sa tolérance vis-à-vis de la marijuana.

Le résumé complet du 2e débat républicain

 

3e débat (octobre, Boulder, Colorado) : alors que Ben Carson talonne désormais Donald Trump dans les sondages et que les autres prétendants à l’investiture pointent sous les 10% d’intentions de vote, le débat est marqué par la fronde des candidats envers les journalistes de CNBC qui animaient le débat, une fronde à laquelle Paul assiste mais ne se mêle pas, se contentant d’intervenir sur divers sujets (la Fed notamment) mais sans faire d’étincelles.

Posé et sérieux, il semble toutefois manquer de passion et de motivation, comme si ce débat et cette présidentielle ne l’intéressaient pas vraiment. Son meilleur moment : sa déclaration de clôture, lorsqu’il déclare souhaiter un gouvernement si petit qu’il pourrait à peine le voir. Il insiste aussi sur la nocivité de l’accord conclu cette semaine au Congrès, lequel va, d’après lui, exploser le niveau de la dette, dont la réduction, répète-t-il, constituera sa priorité principale s’il est élu.

Le résumé complet du 3e débat républicain

 

4e débat (novembre, Milwaukee, Wisconsin) : alors que la soirée a été dans son ensemble terne et peu originale, Paul a livré sa meilleure prestation depuis le début des débats, notamment quand les sujets abordés (politique étrangère, rigueur budgétaire) lui ont permis de se différencier nettement de ses rivaux. Il n’hésita pas à s’immiscer dans les discussions quand il le jugeait opportun (cf. les critiques de Trump sur le TPP), toujours de manière courtoise, calme et posée (comme Ben Carson) mais avec une voix plus ferme, moins suave, et des propos montrant une bonne maitrise des dossiers. Il se positionne en champion de l’orthodoxie conservatrice.

Le résumé complet du 4e débat républicain

 

5e débat (décembre, Las Vegas, Nevada) : le débat se déroule dans un contexte bien différent du précédent suite aux attentats qui ont frappé Paris et San Bernardino. A nouveau bien en vue de par ses positions iconoclastes en matière de politique étrangère comparativement à la doxa républicaine classique, Paul contribue à animer la soirée, à la faire vivre, notamment via ses positions contre Marco Rubio (vis-à-vis duquel il se montre assez condescendant) en matière d’immigration et de sécurité nationale. Il rappelle lors de la tirade finale que son inquiétude la plus importante pour l’avenir du pays est la dette publique, ajoutant qu’il est le seul conservateur fiscal sur scène.

Le résumé complet du 5e débat républicain

 

6e débat (janvier, North Charleston, Caroline du Sud) : relégué dans le débat des seconds couteaux pour cause de sondages trop bas, Paul refuse d’y participer.

Le résumé complet du 6e débat républicain prime-time

 

7e débat (janvier, Des Moines, Iowa) : dans un débat marqué par l’absence de Trump, Paul a surtout joué au distributeur de mauvais points envers Ted Cruz et Marco Rubio. En cause : leurs positions qu’il juge trop permissives (Rubio) ou fluctuantes (Cruz) en matière d’immigration. Il reprocha également au sénateur du Texas de se prévaloir de l’héritage intellectuel de son père Ron Paul alors qu’il ne l’a pas soutenu lors d’un vote au Sénat sur la Fed. Enfin, il déclara : « Je pense que l’avortement est toujours une erreur ».

Le résumé complet du 7e débat républicain

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